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Le blogue de David Desjardins

Le cinéma qui roule

17-02-2016

Si, comme ici, il a plu chez vous des torrents qui se sont mués en océan de glace, les sports d’hiver seront peut-être plus difficiles au cours des prochains jours. Et comme la saison de vélo approche, peut-être avez-vous sorti votre base d’entraînement pour commencer à vous sculpter une forme sur le sens du monde.

Toutefois, pour ne pas mourir d’ennui sur le rouleau, comme je l’écrivais dans un précédent billet, il est impératif de se divertir.

Il y a bien des documentaires à la pelle, des séries télé et des films qui vous attendent sur Netflix, YouTube et autres. Mais pourquoi ne pas en profiter pour faire le plein d’inspiration, et consommer du vélo à l’écran tout en pédalant ?

Voici quelques films du genre à voir si ce n’est déjà fait.


Pantani : The Accidental death of a cyclist (Netflix)
Si vous cherchiez une hagiographie de ce légendaire cycliste dont la carrière a été abruptement interrompue par des accusations de dopage, vous l’avez trouvée.  Car c’est le principal défaut du document : tenter de faire oublier le dopage pour beaucoup insister sur les qualités de Marco Pantani. Mais c’est en même temps sa qualité : qu’y a-t-il à dire sur le sujet qui n’ait été mille fois raconté déjà ? Les entrevues, les analyses du coureur et les extraits en course sont magnifiques. Manque juste un peu de part d’ombre pour qu’on saisisse mieux les contours de l’homme qui, doit-on se souvenir, sera retrouvé mort dans une chambre d’hôtel, gavé de cocaïne, après avoir été disgracié.


Clean Spirit (Netflix+YouTube)
Peut-être une des incursions les plus intimes et profondes dans le cyclisme professionnel moderne, Clean Spirit relate de l’intérieur le quotidien d’une équipe pro pendant le Tour de France. On parle d’Argos-Shimano, et principalement de son sprinter-leader, Marcel Kittel. Nous sommes alors en 2013, et c’est l’année où l’Allemand remporte quatre étapes de la Grande Boucle, devenant du coup l’un des meilleurs sprinteurs du monde. On y voit aussi comment se vivent les chutes, la politique entre coureurs et les cruels abandons suite à la controverse entourant le crash de Tom Veelers et Mark Cavendish cette année-là. Un film très réussi, près de son sujet, sans artifice inutile.


Chasing Legends (achat+location)
C’est l’équivalent très américain de Clean Spirit : ici, c’est la rutilante HTC-Columbia à laquelle préside Mark Cavendish que l’on suit pendant le Tour. Musique pompeuse, omniprésente voix de l’annonceur Phil Liggett et enflures dramatiques sont au programme. Mais a malgré cela droit à une vision fascinante des dynamiques à l’intérieur de l’équipe, entre autres avec les directeurs sportifs. On y filme aussi admirablement le rôle des « parrains » du gruppetto, comme Bernie Eisel, qui doivent gérer les écarts de temps lors des étapes de montagne, afin d’éviter aux grosses cylindrées qui tirent de la patte de subir la coupure.


A Sunday in Hell (achat+Youtube)
J’ai acheté ce film sur Paris-Roubaix il y a dix ans et le regarde chaque année. D’abord pour sa lenteur. Je m’ennuie parfois de cette manière de faire du cinéma, en laissant le spectateur s’ennuyer un peu et s’attarder sur une image plutôt que de bouger de l’une à l’autre, sans possibilité de contemplation. Mais j’aime surtout Sunday in Hell pour ses personnages plus grands que nature, carrément légendaires : Merckx, de Vlaeminck et consorts. On filme admirablement la fraîcheur au petit matin tandis que les coureurs signent le registre, le massage, le déjeuner, le Cannibale qui chipote sur ses ajustements. Et il y a la narration catatonique, la poussière jaune qui lève en nuages sur les pavés, le drame, les voitures, les vieux vélos. Bref, c’est un film génial.

Autres en vrac :

Breaking Away (La bande des quatre). Écrit par le brillant romancier Steve Tesich (Price, Karoo), le film raconte les aventures d’un jeune cycliste américain qui rêve de cyclisme italien, mais il évoque surtout la course par équipe Little 500, tenue depuis des lustres à l’Université d’Indiana.

Les Triplettes de Belleville. Pas exactement un film de vélo, mais un peu quand même. Le long métrage n’animation de Sylvain Chomet –musique par Benoît Charest- nous entraîne sur les routes du Tour de France, dans la roue de Champion, dont la course se termine dans la voiture balai, où il est enlevé par la mafia.

The Armstrong Lie. Pour faire le tour du personnage, du scandale, de ceux qu’il a démoli en route vers la gloire et dans sa plongée vers la vérité.

 

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