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Le blogue de David Desjardins

Grandeurs et misères à mi-parcours du Tour

14-07-2017


Le jury de l'UCI: une blague

Ça commence à être un peu embarrassant, l’attitude de ce jury. D’abord, il y a eu la (très mauvaise) décision de renvoyer Peter Sagan chez lui. Ensuite, il y a eu Nacer Bouhani qui, pour une raison qui m’échappe, n’a pas été renvoyé du Tour après avoir donné un coup de poing à Jack Bauer. Et puis à l’arrivée de la 12e étape à Peyragudes, on a pénalisé des coureurs (Uran, Bennett) de 20 secondes pour avoir pris des bidons dans une zone supposément interdite à cet effet.

Le problème, c’est que Romain Bardet, qui a remporté l’étape, a fait pareil. Je regardais sur la télé française, et vous aviez ce bon Jaja qui commentait la chose, disant : oui, il prend une bouteille d’un spectateur, c’est parfaitement légal.

À condition d’être français et d’avoir remporté l’étape? « On ne l’a pas vu en boire, lui », a répondu le jury. Sauf que les images nous le montrent bien en train de s’enfiler une rasade.

Devant la controverse, le président du jury de l’UCI a renversé la décision et on a redonné aux coureurs leurs 20 secondes. C’était plus simple que de retirer sa victoire à Bardet. Mais on peut commencer à se poser la question, comme Jonathan Vaughters, le patron de la Cannondale : coudonc, est-ce qu’ils inventent le truc au fur et mesure?
 

Kittel : jusqu’au bout?

L’Allemand l’a tellement facile dans les sprints que c’en est un peu gênant pour ses adversaires. On se dit, ah non, là il est vraiment loin, peut-être qu’il n’y arrivera pas. Et puis le voilà qui remonte, encore, encore un peu, et hop, il dépasse tout le monde d’un vélo à ligne. Son avance au rayon des points est importante. C’est vrai. Mais survivra-t-il aux montagnes pour arriver en vert à Paris?


Flamme rouge – Étape 12 / Stage 12 – Tour de… par tourdefrance

Froome craque

Une équipe dominante comme Sky, c’est sans doute ce qu’il y a de plus ennuyeux dans une course à étape : le rythme qu’elle impose écrase tout. Et le style défensif de Froome est au vélo ce que la trappe de Jacques Lemaire est au hockey. Ça tue le plaisir.

De voir Froome craquer dans le mur de Peyragudes, malgré qu’il avait encore un coéquipier avec lui, ça fait du bien. Le triple vainqueur du Tour n’est pas parfait. Il peut céder. Aru lui a pris le maillot jaune. C’est tant mieux. Le Tour n’en sera que plus agréable à regarder.
 

L’attitude Bardet, Uran le magnifique

Bardet est non seulement superbe sur le vélo, mais il est aussi rafraîchissant lorsqu’il descend de selle. Là où tout le monde parle de performance, il dit en entrevue tout le plaisir qu’il a sur ce Tour, avec ses coéquipiers. Ça change des phrases creuses, descriptives. Mais aussi de la mythologie de la souffrance qu’entretient le cyclisme. Quant à Uran, après avoir remporté une étape sans dérailleur, il a montré qu’il était dans une forme de feu, et qu’au sprint sur le plat comme dans une pente assassine, il pouvait damer le pion aux plus forts du lot.
 

Le mur de Péguère

Beaucoup aimé le pourcentage prohibitif du mur de Péguère, cette petite langue asphaltée qui s’étire dans la montagne, parfois à 18%. La courte 13e étape promettait des feux d’artifices, on a eu droit à des échappées de pointures, à un tempo sauvage mené par Dan Martin dans le groupe maillot jaune. Ça pilait des patates, ça pédalait carré. Froome qui a enfin attaqué. Contador, Landa, Bargil qui s’amusaient à l’avant. On n’aura pas eu les cassures attendues entre les aspirants au classement général, mais en revanche, de l’action à se mettre sous la dent. Et Bargil qui l’emporte à Foix un 14 juillet! Cocorico! Les Franchous ne se pouvaient plus…
 

Libérez-nous de Jalabert

Faute d’abonnement au câble, je passe ce Tour sur France Télévision (merci, cher VPN). Mais qu’ils sont nuls, qu’ils sont nuls. Chauvins, péremptoires, de mauvaise foi. Cédric Vasseur, sur sa moto, n’apporte rien de bon à la couverture. Le type des commentaires historico-géographiques est supra-soporifique. Mais le pire de tous, c’est Jalabert. J’ai parfois de la difficulté à croire qu’il a déjà coursé tellement il profère de conneries (à l’insu de son plein gré, sans doute). Heureusement, il y a Marion Rousse pour réchapper tous ces mononcles. Ses interventions, trop rares, sont impeccables, justes, pertinentes. Libérez-nous de Jaja, l’an prochain, on veut Marion à l’analyse.

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