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Le blogue de David Desjardins

Otages du Tour

14-07-2018

Je n’ai presque pas regardé la première semaine du Tour. Alors pourquoi j’ai l’impression de n’avoir rien raté?

Je veux bien croire, comme le soulignait Dan Martin après sa victoire d’étape au Mur de Bretagne, que les looooooongues plages de plat contribuent à la fatigue générale de peloton. Que ça fait partie de la course, de la volonté d’épuiser et stresser les aspirants au maillot jaune dans les vents où surgissent les coups de bordure et où la tension règne.

Mais le Tour, c’est censé être un spectacle ou pas?

Remarquez, je me plains, mais ça a du bon. Les 5 minutes de résumé de l’étape suffisent amplement à comprendre ce qui s’y est produit. Ajoutez quelques entrevues, des analyses, un des désormais nombreux balados produits quotidiennement pendant l’événement et que vous pouvez écouter en passant la balayeuse, et vous n’avez rien manqué de ces 8 premières étapes.

Une chute. Une cassure. Un contre-la-montre par équipe. Du plat. Des équipes françaises de second plan dans les échappées. Des bords de mer, des villages et des pâturages.

Le Tour commence dimanche, à la neuvième étape, juste avant de s’arrêter pour un premier jour de repos. En 2014, sur une épreuve analogue, dans la boue et sueur, Vincenzo Nibali avait réglé leur compte aux aspirants du classement général. Chris Froome avait abandonné avant de toucher les pavés.

Malheureusement, la météo annonce du soleil. Mais on sait déjà qu’à moins d’un miracle, la Grande Boucle deviendra un cauchemar de rattrapage dans les Alpes par la suite pour des Bardet, Quintana et quelques autres qui pointent déjà loin derrière.

Dimanche, donc, le Tour commence pour vrai. En attendant, le Giro féminin offre un spectacle nettement plus intéressant. J’écris ceci alors que la Néerlandaise Annemiek van Vleuten (souvenez-vous, celle qui avait dramatiquement chuté aux jeux de Rio) vient de dominer outrageusement la grimpe de Monte Zoncolan. Pendant ce temps, le peloton des hommes se pogne soigneusement le beigne en France. Ou à tout le moins, du point de vue du spectacle télévisé, c'est l'impression que ça donne.

Des fois, j’ai l’impression que le Tour prend les fans en otage. C’est l’été, il ne se passe pas grand-chose d’autre. Et il peut tout se permettre, parce « le Tour c’est le Tour ». Mais si on diffusait le Giro féminin comme il faut en même temps? Gageons qu’il lui ferait une excellente compétition. Depuis le début, le maillot de meneuse s’est échangé plusieurs fois. Vendredi, Marianne Vos a remporté un sprint d’échappées. Un maudit beau show. Mais écouter Laurent Jalabert faire des jokes de mononcle pendant d’interminables heures, ce n’est pas un spectacle, c’est de la torture.

La course des filles est finie pour aujourd’hui. La procession agricole des hommes se poursuit. J’ai éteint l’ordi. L’été est magnifique. Je boycotte le Tour pour cause de mortel ennui aujourd’hui. Je m’en vais rouler, tiens.
 

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