
Pour amorcer en douceur cette découverte des Hautes-Laurentides, on roule vers le nord en direction de Ferme-Neuve en longeant les méandres de la rivière du Lièvre. La route n’est pas trop large, offrant une succession de montées et de descentes plutôt modérées. Certes, quelques trous, rainures, et autres obstacles exigent une paire de roues plutôt robustes, mais le peu de circulation apporte une sérénité inhabituelle. «Il y a un peu plus de monde les fins de semaine, mais c’est plutôt tranquille», souligne Jacques Saint-Pierre. De toute façon, il y a toujours une autre option si la route est plus encombrée ou en travaux. L’option en question est de tout simplement traverser la Lièvre pour prendre une autre route qui va dans la même direction.

Depuis Mont-Laurier, on remarque de nombreuses maisons de briques. Ici, on utilise les produits locaux. À Ferme-Neuve, la belle Auberge Chez Isaïe témoigne indiscutablement de la richesse des briqueteries de la région.
À Ferme-Neuve, on va bifurquer sur une route à droite en direction du lac Saint-Paul. En continuant, on va longer le lac des Bleuets, le lac Marie-Louise, le lac Rochon, le lac Marquis, puis le petit lac Kiamika. Quant à la route 311 Sud, elle nous mènera au lac Gauvin. Il nous restera à bifurquer à Val-Barrette sur la piste du P’tit-Train-du-Nord pour longer le lac des Écorces et retourner vers Mont-Laurier. Qu’on se le dise, ici les lacs sont légion. On en compte près de 4800 de toutes les formes et grandeurs dans la région. La météo plutôt printanière de ce périple ne se prête pas à des considérations aquatiques, mais ce même parcours d’une petite centaine de kilomètres sous une canicule estivale peut s’avérer rafraîchissant.
Mont-Laurier Sud

On arrive à Ferme-Rouge pour découvrir cette construction unique au Québec: deux ponts couverts jumeaux tout de rouge vêtus. Il est conseillé de mettre pied à terre pour les traverser, histoire de ne pas prendre sa roue dans une rainure. Il faut aussi s’arrêter pour lire l’histoire de ces deux ponts et celle de Jos Montferrand, draveur et travailleur, un grand tarla de 6 pieds 4. L’histoire ou le mythe raconte que le colosse s’est battu contre 150 Irlandais en se servant de l’un d’entre eux comme massue. Il paraît aussi que l’homme avait l’habitude de rentrer dans une taverne en donnant un coup de pied au plafond.
On continue en direction de Saint-Aimé-des-Lacs en traversant la route 309. On frôle le lac des Îles (il en compte 85!) avant de redescendre toujours vers le sud en empruntant le chemin Diotte. Il est préférable de prendre cette petite route surélevée, qui offre une magnifique vue sur la rivière, plutôt que la 309, qui n’a pas vraiment d’accotement et qui est plus fréquentée. Cela dit, il n’y a pas d’autre choix que de l’emprunter pour continuer sa route plein sud avant de remonter vers Lac-du-Cerf par la route 311. La rivière du Lièvre est devenu lac, et on a la très nette impression de rouler sur une presqu’île. Le petit lac du Cerf et le lac du Cerf valent plus qu’un coup d’œil. Il faut s’arrêter en face de l’église et accoter son vélo sur un des grands arbres qui bordent la plage. Le regard glisse sur l’eau lisse du lac et rien ne va l’arrêter.
En remontant vers Kiamika par la route 311, on longe la rivière du même nom. Une nouvelle fois, on se laisse surprendre par la quiétude de la route sur fond de beaux paysages vallonnés. Une fois qu’on aura atteint la colonne vertébrale du P’tit-Train-du-Nord, il reste huit petits kilomètres avant Mont-Laurier.
Épinettes et forêts mixtes

Après avoir longé le lac Nominingue et ses quelques belles maisons, on avoisine les courbes sablonneuses de la rivière Rouge jusqu’à L’Ascension. On va redescendre en direction de Rivière-Rouge en passant par le lac Lanthier. Pour rejoindre La Macaza, on prend le chemin de L’Annonciation puis celui de l’Aéroport avant d’emprunter le chemin du Rang-Double jusqu’à La Macaza.
En trois jours et trois étapes (deux fois 100 km et une journée d’une soixantaine de kilomètres), les Hautes-Laurentides se sont révélées idéales pour un début de saison. Outre des routes d’une sérénité à toute épreuve, on a eu droit à un relief juste ce qu’il faut pour se mettre en jambes sans trop souffrir, des paysages variés entre zone agricole et forêt et surtout une réelle profusion de rivières et de lacs. Cette forte présence aquatique en fait une belle destination au cœur de l’été.
Repères
Pour tout ce qui concerne le vélo dans les Hautes-Laurentides:
www.velo-hautes-laurentides.qc.ca
Pour le coup de fourchette
Restaurant des Lacs, Val-Viger. Pour un lunch convivial lors de la première étape. 819 585-9500
La Rose des vents, Mont-Laurier. Une table champêtre qui privilégie les produits locaux. On apprécie la préparation tout en finesse. 819 623-6717
Villa Bellerive, Nominingue. Une cuisine généreuse parfaite après une journée de vélo, le tout dans un environnement classique. 1 800 786-3802
Pour bien dormir
Maison de la Rive, Mont-Laurier. Un gîte convivial et confortable. 819 723-7063
Auberge Chez Isaïe, Ferme-Neuve. Une bien belle maison de briques. 1 866 587-3988
Histoire à suivre: le Village Windigo. Ce centre de villégiature entend développer le vélo de montagne à proximité du fabuleux réservoir Baskatong. 1 866 946-3446