Rouler durant plusieurs heures nécessite un bon entraînement physique, certes, mais l’aspect mental s’avère encore plus important. Voici trois principes élémentaires et quelques astuces pour mettre les chances de votre côté.
1. Déterminer le pourquoi
Quand on me demande comment je suis arrivée à l’ultracyclisme, j’ai souvent de la difficulté à répondre tellement cela s’est fait progressivement. Je ne suis pas passée de mon premier parcours de 100 km à un autre de 400 km d’une seule traite. Je me suis d’abord entraînée physiquement, mais aussi mentalement.
Je répète généralement que, si on décide de se lancer dans une épreuve de longue distance, au-delà d’avoir une bonne « tête de cochon » (ma plus grande qualité), il faut vraiment le faire pour soi. En d’autres mots, ne vous engagez pas dans ce type d’aventure si vous ne ressentez aucune motivation intrinsèque, car celle-ci est fondamentale pour développer la force mentale qui vous permettra de persévérer lorsqu’un pépin surviendra. Après tout, l’ultracyclisme, n’est-ce pas s’exercer à tolérer l’inconfort le plus longtemps possible ? D’abord, il faut comprendre pourquoi on veut rouler une si longue distance.
2. Affronter les éléments
Rouler à vélo rime souvent avec soleil et chaleur, et lorsqu’on décide d’allonger les distances, on couvre nécessairement un plus grand territoire, parfois durant quelques tours d’horloge. Les probabilités de subir les caprices de dame Nature, tout comme de pédaler à la lueur de la lune, sont donc plus élevées. C’est pourquoi il est impératif de s’entraîner dans toutes les conditions, afin d’éviter autant que possible de se retrouver dans des situations inconnues lors d’un événement d’ultradistance. On vise donc des sorties sous la pluie, par forts vents, au froid, de nuit, etc.
Bien sûr, il n’est pas nécessaire de cocher toutes les cases de météo exécrable au cours de vos sorties. La progression, autre principe de base en entraînement, s’applique ici également. Tout comme le corps, la tête a besoin de s’exercer à endurer ces longues heures passées sur la selle.
3. Adapter son équipement
Un autre élément tout aussi essentiel, découlant de ce qui précède, consiste à adapter son matériel. Bien qu’on se prépare à vivre certaines situations inconfortables, cela ne signifie pas pour autant qu’on ne devrait pas rechercher la combinaison d’équipement qui nous convient le mieux.
Outre un cuissard et un maillot confortables pour rouler longtemps, il existe une liste quasi infinie de vêtements et d’accessoires appropriés. Il y en a bien sûr pour tous les goûts et tous les portefeuilles, mais certains sont indispensables, comme un coupe-vent imperméable, respirant et compressible, des gants, un phare avant et un feu arrière, un rétroviseur et un prolongateur de guidon. Pour ces articles, mais aussi pour tout le reste, gardez en tête que ces choix sont très personnels et que l’idéal est de pouvoir faire des tests afin de répondre à vos propres besoins.
Quelques astuces
- Agrémenter les parcours. Prévoir une récompense à mi-chemin peut se révéler une bonne source de motivation.
- Grimper des côtes de façon répétée. En plus de travailler en dénivelé, l’effort mental est décuplé.
- Répéter un parcours en boucle. Le fait de tourner en rond a un caractère lancinant qui aide à entraîner la force mentale et permet d’entrer dans sa bulle.
- Planifier un parcours sur une longue piste cyclable. C’est une idée judicieuse de faire l’aller de jour et le retour à la nuit tombée.
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En terminant, sachez ralentir le rythme lorsque vous souhaitez allonger les distances et ne tentez pas de brûler trop d’étapes à la fois. On me compare souvent à un moteur diesel, et j’aime bien l’analogie, car elle met en évidence l’efficacité énergétique, la durabilité et la capacité à maintenir un rendement constant sur de longues distances. Pensez-y : l’important n’est pas de rouler vite, mais de rouler longtemps !

Geneviève Healey a attrapé la piqûre de l’ultracylisme après avoir expérimenté plusieurs sports. Elle a exploré cette pratique en participant à diverses compétitions, dont quelques BikingMan. Son plus grand plaisir est de partager son expérience.
