© Anne Williams
Les parcs éducatifs sont des villes à taille d’enfant. Voilà qui est parfait pour apprendre à rouler à vélo sans risque avant d’affronter la réalité urbaine.
Aviez-vous, dans votre enfance, un tapis de jeu sur lequel était imprimée une carte de ville ? On y retrouvait souvent une école, un parc, une boulangerie et un terrain de jeu, le tout au milieu de rues sur lesquelles nous faisions rouler nos petites automobiles. Et si le jeu devenait réalité ? C’est le concept des parcs éducatifs.
Car oui, ces mini-villes existent ! Selon où elles poussent, elles portent le nom de « jardin de la circulation » ou de « village de la sécurité » – chez nous, on les appelle « parcs éducatifs ». Depuis 2020, elles sont apparues dans les villes du Québec. Sur le Plateau-Mont-Royal, les tout-petits peuvent jouer dans le Jardin du petit monde à bicyclette, sis au sein du parc La Fontaine, alors qu’à Drummondville, c’est le parc Rosaire-Smith qui accueille les apprentis cyclistes.
Mi-ludiques, mi-éducatifs, ces espaces sont destinés aux cyclistes en formation âgés de moins de 10 ans, qui y circulent sur des rues à leur taille, apprenant à freiner aux arrêts et à céder le passage, bref, à devenir des cyclistes respectueux des règles et des autres (je connais quelques adultes qui auraient besoin d’y passer un moment…).
Et ces lieux d’éducation sont surtout, à mon humble avis, des aménagements qui peuvent remplir un rôle majeur pour rendre nos villes plus sécuritaires et confortables. Comment ? En permettant aux enfants de développer leurs compétences à vélo. Une fois sortis du parc, ceux-ci voudront peut-être pédaler jusqu’à l’école, améliorant du même coup leur santé physique et servant d’exemple à leurs camarades. Les abords des écoles, qui fourmillent de parents pressés au volant d’une voiture, sont notoirement funestes. Un enfant à vélo signifie un parent de moins sur la route, et c’est tant mieux.
En donnant aux jeunes la possibilité de développer leurs capacités à vélo, on instruit aussi de futurs adultes qui saisiront mieux les réalités des divers usagers de la route. Même si chacun de ces enfants ne devient pas un cycliste convaincu qui roule été comme hiver (quoiqu’on le souhaite !), ce sera à tout le moins un automobiliste pouvant faire preuve d’empathie envers les plus vulnérables que lui sur la route.
Si, pour savoir faire du vélo, il faut apprendre à tenir son équilibre sur deux roues, pour devenir cycliste, il importe de comprendre le fonctionnement de la ville dans laquelle on pédalera. Les jardins éducatifs permettent justement de cultiver les compétences des bambins, et ce, en toute sécurité.