Avec l’hiver qui s’est pointé hâtivement, plusieurs cyclistes qui résident sous les cieux neigeux ont quitté le monde réel pour celui, virtuel, des plateformes d’entraînement.
Si toutefois, vous hésitez encore entre l’une ou l’autre, voici de quoi éclairer votre parcours de clientes et clients à l’abordage de ces outils qui nous font pédaler à l’intérieur, avec pour unique destination, une meilleure forme physique.
L’embarras du choix
Rouvy, TrainerRoad, Zwift, MyWhoosh, SYTM, TrainingPeaks, Tacx, One Cyling, BEKOOL… Dans la panoplie proposée, il n’est pas toujours facile de faire un choix éclairé.
Les types d’entraînements, de suivis et d’environnements varient considérablement. Je ne les ai pas toutes essayées, mais je m’entraîne à l’intérieur (en plus du ski et du fat) depuis plusieurs années, quelques fois par semaine, et j’ai essayé tous les genres. Je les classe ici par catégorie. Vous verrez laquelle convient à votre tempérament. Mais surtout, laquelle vous permettra de rester motivé.
Parce que c’est le nerf de la guerre avec ces bidules qui se connectent à nos bases d’entraînement ou nos capteurs de puissance : y trouver le minimum de plaisir requis pour ne pas faire comme la majorité des abonnés dans un gym. Soit de payer pour un abonnement qu’on n’utilise pas.
Les mondes virtuels
Zwift a une longueur d’avance sur la compétition à ce rayon. Certaines plateformes proposent des environnements très réalistes où l’on peut grimper des cols qui existent.
L’idée de Zwift est plutôt de créer un univers virtuel, constitué de nombreux mondes plus ou moins imaginaires, où votre avatar est en réseau avec des milliers d’autres cyclistes à toutes heures du jour ou de la nuit, partout dans le monde.
Il s’agit d’un univers hautement « gamifié », qui s’apparente parfois plus à Mario Kart qu’à du cyclisme.
Il y a des tonnes d’événements auxquels s’inscrire. Mes favoris sont les courses : ce sont d’excellentes occasions de se défoncer pendant une heure, un entraînement très très efficace pour se remettre les idées en place.
Par contre, je ne suis pas particulièrement fan de leurs plans d’entraînement ni de la manière dont ceux-ci sont présentés dans la plateforme. Et personnellement, je ne retire pas trop de plaisir à regarder mon avatar pédaler sur les routes d’une île imaginaire.
Notez que plusieurs bases d’entraînement offrent de remplacer la cassette par une rondelle Zwift. L’objectif est de simplifier l’expérience et de pouvoir utiliser votre base avec n’importe quel vélo. Très pratique si vous voulez partager la base avec une autre personne, ou utiliser plusieurs montures (votre vélo de contre-la-montre, de montagne, de route).
Les parcours réalistes
Plusieurs plateformes proposent une immersion dans un univers réaliste, capté à l’aide de caméras qui procurent l’illusion de grimper Cap de Formentor, le Galibier ou le Stelvio.
Ces systèmes se sont considérablement améliorés et offrent une expérience captivante, à condition d’avoir devant soi un écran de bonne taille.
Si votre base d’entraînement utilise le mode ERG (c’est le cas, la plupart du temps), donc qui simule la résistance, vous aurez la sensation de grimper tandis que la tension s’accentuera.
C’est quand même assez sympathique comme manière de passer le temps en se donnant envie de voyager vers la véritable haute montagne.
Rouvy et BEKOOL offrent des expériences particulièrement réussies.
La méthode spartiate
Là on parle. Pas de flafla, juste des watts et des secondes qui défilent à l’écran, avec les blocs d’efforts qui s’affichent. C’est mon genre. Je préfère utiliser un iPad avec TrainerRoad ou SYSTM et regarder des séries télé d’un œil distrait (rien de mieux qu’un film d’action minable pour tuer le temps) quand je m’entraîne.
Petit plus : TrainerRoad procure, comme TrainingPeaks, un suivi par intelligence artificielle de vos entraînements. Celui-ci vous indique votre niveau de fatigue, très efficace si vous mettez votre compte Strava en lien, pour faire le suivi avec tous les autres sports.
Ainsi, si vous avez couru, ou skié, ou roulé dehors, l’IA en tiendra compte. Lorsque votre niveau de fatigue est élevé, le système propose des sessions plus faciles.
SYSTM est une sorte d’hybride un peu bâtard. Il comprend des environnements réalistes, l’ensemble du bon vieux catalogue de Sufferfest (dont les entraînements sont quasiment infaisables) et des blocs de temps avec des prescriptions de watts pour chacun. J’aime particulièrement les simulations de courses où, par exemple, vous pouvez mimer les efforts de pros sur un parcours réel, comme Strade Bianche.
FTP, mariages et essais gratuits
Deux conseils avant de terminer : plusieurs plateformes possèdent un système de détection de votre FTP (Functional Treshold Power). C’est sur celui-ci que se basent la plupart des entraînements. C’est en quelque sorte l’étalon de votre forme physique.
TrainerRoad vous invite à faire un test par paliers pour trouver le bon chiffre. Il peut aussi détecter une hausse ou une baisse de votre FTP, selon vos performances. Training Peaks fera de même.
Certaines de ces plateformes sont aussi interconnectées : vous pouvez profiter de la variété des sessions et des plans d’entraînement structurés de TrainerRoad dans Strava (ce qui implique de payer pour les deux abonnements, toutefois). TrainingPeaks permet de télécharger des entraînements dans d’autres plateformes aussi.
Enfin, la plupart de ces apps offrent des essais gratuits. Je vous conseille fortement d’en mettre plusieurs à l’épreuve avant de choisir celle que vous préférez.
Ou vous pouvez, comme moi, alterner de l’une à l’autre pour varier les plaisirs. Je fais pareil avec les plateformes de streaming. Suffit de se mettre des rappels au calendrier pour ne pas oublier de s’en désabonner.