Les rois des pumptracks décollent souvent du macadam. © Velosolutions
Claudio Caluori est un ancien cycliste professionnel en descente et commentateur sportif passionné. Fondateur de Velosolutions, il a popularisé et démocratisé les pumptracks à travers le monde. Au surplus, il est à la tête de Pump for Peace, un OSBL qui fournit gratuitement des pumptracks à des communautés défavorisées. Il est aussi le cerveau derrière le Championnat du monde de pumptrack.

Claudio Caluori © Velosolutions
Vélo Mag : Claudio, comment vous êtes-vous lancé dans l’aventure de Velosolutions ?
Claudio Caluori : Durant mes années de compétition en descente, j’avais besoin d’une pumptrack où m’entraîner au cours de la saison morte. Des amis et moi avons donc construit notre propre piste. Rapidement, le mot s’est passé, et la demande de construction de pumptracks a été immédiate. À cette époque, peu de gens avaient l’expertise nécessaire à la réalisation de telles structures.
VM : Vos premières pumptracks ressemblent-elles à celles d’aujourd’hui ?
CC : Oui et non. Elles sont toujours un enchaînement de bosses et de virages, mais depuis le temps, nos designs se sont raffinés, et nous n’utilisons plus les mêmes méthodes de construction. Nous avons commencé avec des pistes en terre puis, en 2009, notre première infrastructure municipale a été une piste en ciment. Durant la construction, nous nous sommes vite rendu compte que c’était trop coûteux en temps et en matériaux. Dans le cadre de la construction de notre deuxième infrastructure municipale, en 2012, nous avons innové et réalisé la première pumptrack en asphalte au monde. Avec ce projet, nous avons trouvé notre recette gagnante, et c’est notre matériau de prédilection depuis.
VM : C’est quoi, une bonne pumptrack ?
CC : Chacune de nos réalisations est unique. Nous voulons que nos pumptracks soient très intuitives pour les utilisateurs. Notre plus grande fierté est qu’aucun changement de configuration ne sera nécessaire pour continuer à défier les riders à des vitesses et niveaux plus élevés au fur et à mesure que leurs aptitudes s’améliorent.
VM : Les pumptracks sont-elles une mode passagère ?
CC : Non. Nous en construisons davantage chaque année, et ce, depuis 2009. Nous sommes rendus à près de 750 pistes à travers le monde. L’avantage d’avoir une pumptrack dans sa communauté est que c’est rassembleur et inclusif. Des utilisateurs de tous les niveaux peuvent utiliser la piste et s’amuser tout autant avec leur vélo, leur BMX, leur skateboard ou leur trottinette.
VM : Alors verra-t-on davantage de pumptracks se construire au Canada dans les prochaines années ?
CC : Donnons un exemple : nous sommes 9 millions d’habitants en Suisse et nous avons 150 pumptracks. Au Canada, nous en sommes à 76 pistes pour 39 millions d’habitants… Je vous laisse faire le calcul !
VM : Après avoir bâti toutes ces pistes, qu’est-ce qui vous garde toujours si passionné ?
CC : Voir des enfants faire leurs premiers tours sur nos pumptracks, la joie qu’ils ressentent, l’expression sur leur visage, c’est la plus belle chose qu’on puisse imaginer.