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Le blogue de David Desjardins

Mes grands moments de 2022 chez les pros

19-12-2022

C’est le temps des bilans de la saison 2022. J’adore ce moment qui m’oblige à me replonger dans les temps forts de l’année cycliste. Voici donc, pour alimenter la discussion dans les tavernes cyclistes, mes moments de course favoris de l’année.

 

Merci, Hugo

Qu’est-ce qui n’a pas été dit encore sur cette victoire historique de Hugo Houle sur la 16e étape du Tour de France? Je pense qu’on n’a pas suffisamment insisté sur trois choses : la complicité de son équipier Woods qui reste derrière et modère la poursuite, l’intelligence du moment choisi pour l’attaque et, surtout, la difficulté du mur de Péguère. C’est pas une petite bosse, c’est vraiment un mur. Et c’est interminable. Je n’ose pas imaginer la profondeur de l’océan de souffrance dans lequel Hugo s’est immergé pour survivre à la poursuite des grimpeurs. Puis pour ne pas commettre de faute dans la descente. Puis pour demeurer fort jusqu’à la fin. Il faut le Tour pour que, soudainement, les médias de masse s’intéressent au cyclisme. Heureusement pour nous, Hugo Houle est venu prendre les choses en main pour braquer les projecteurs sur notre sport.

Mohoric, le fou du Poggio

On dit souvent de Milan-SanRemo que c’est la course la plus ennuyeuse avec le final le plus palpitant. L’édition de mars dernier du monument cycliste printanier n’a pas fait mentir l’adage. Après une montée frénétique du Poggio, la descente vers la ville s’est, encore une fois, avérée le moment très fort de la course. Jusqu’ici, on avait en mémoire les performances spectaculaires des Nibali et Sean Kelly parmi les plus folles plongées dans ces lacets très serrés. Le Slovène Matej Mohoric vient de mettre son nom à côté de ces pointures en offrant un spectacle ahurissant. Au menu : du frôlage de murets, des motos qui ne vont pas assez vite et une tige de selle télescopique pour alimenter une légère controverse.

Remco Evenepoel, bourreau de la Vuelta

Tout le monde se demandait si Remco Evenepoel pourrait un jour remporter un Grand Tour. C’est maintenant chose faite, après sa domination au Tour d’Espagne. Je garde un très bon souvenir de la 9e étape, regardée en reprise, le soir, dans une chambre d’hôtel de Nice. Une superbe performance d’équipe au service d’un meneur qui ne déçoit pas et décime la concurrence dans une grimpe dont le final est impitoyable. Maintenant, tout le monde se demande quand Remco s’essayera au général du Tour de France, évidemment.

 

Toutes contre AVV à Strade Bianche

Dans un épatant exemple de ce que procure un travail d’équipe bien fait, les membres de l’équipe DS Worx ont démontré que l’Uber-Championne Annemiek Van Vleuten n’est pas invincible… si on l’use à plusieurs. Attaques en série, jeux stratégiques brillants et jambes de fer ont permis à Lotte Kopecky de triompher sur la Piazza del Campo, à Sienne, au final de la néo-classique toscane. La Néerlandaise aux 98 victoires professionnelles s’est cependant bien vengée : elle a remporté Liège-Bastogne-Liège, le Giro féminin, le Tour de France Femmes et les Championnats du monde… avec un bras cassé. Juste ça.

Pidcock dans l’Alpe

Je ne sais pas ce que je préfère de cette victoire : l’échappée en solo du jeune prodige dans les 21 mythiques lacets de l’Alpe d’Huez ou son attaque en descente un peu plus tôt? Chose certaine, le britannique a montré qu’il est comme ses contemporains Van Aert et Van der Poel : capable de tout. La veille, les Jumbo-Visma commençaient à faire craquer l’armure de Pogacar. Un coup d’œil dans le rétroviseur nous donne envie de croire qu’on a eu droit à un des meilleurs Tours de la récente histoire.

Le pacte des Spandelles

Comme je le disais, c’était un Tour de ouf. Il y a eu tellement de moments forts, comme les offensives du Galibier, l’attaque historique dans le Granon de tout Jumbo-Visma contre Pogacar, ou le rythme effréné imposé par Van Aert dans Hautacam que c’est difficile d’en choisir un seul. Mais le Tour de France, c’est des histoires autant que du sport. Cette main serrée par Jonas Vingegaard à son rival Tadej Pogacar, après une chute de ce dernier, signifiait que les tentatives d’agression dans la difficile descente du col de Spandelles s’arrêtaient là. Les chances de Pogi aussi. Par ce geste, il rendait les armes.

 

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