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Le blogue de David Desjardins

Si par une nuit d’hiver, un fatteur…

28-11-2025

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C’était un jeudi soir. Certains s’habillaient pour aller au resto, pour sortir danser. Moi je chargeais mes lumières pour aller fatter.

L’hiver était arrivé comme votre mère au souper de Noël : en avance, mais plein de sollicitude. On allait finalement couper court au désastre émotionnel de novembre avec de la neige plein la forêt.

Je n’avais même pas eu le temps de donner à mon vélo de montagne son dernier bain de la saison que, déjà, les gros pichous lui ravissaient sa place dans les sentiers. Et pour la première fois, j’allais m’amuser en forêt, à côté de chez moi, après la nuit tombée.

Mon ensemble de lumières, acheté l’an dernier, allait enfin servir.

Féérie nocturne

La forêt multiplie les personnalités, en toutes saisons. Selon le moment de l’année ou du jour, elle peut s’avérer accueillante, inquiétante, bruyante ou totalement silencieuse. Elle est remplie de surprises : porcs-épics, orignaux, chevreuils, renards, lièvres et parfois un coyote. Les perdrix ont cette constance de la stupidité effarée. Les petits-suisses affichent toujours les mêmes comportements suicidaires qui les font se lancer sous ma roue.

Si, par une nuit d’hiver, un fatteur s’aventure dans la forêt, il la découvre comme un théâtre d’ombres et de lumières. La neige devient cet immense drap blanc sur lequel se découpent les silhouettes de choses.

À mesure qu’on avance, le chemin se concrétise, littéralement, soutiré aux ténèbres par mon éclairage.

On a le sentiment d’avoir la forêt pour soi, tout seul. Même quand on croise des gens, la noirceur et nos lumières ajoutent à l’aura d’irréalité, ce sentiment d’être comme à la frontière d’un rêve. On avance moins vite. On ne déboule pas dans la descente. Et à certains endroits, là où la forêt se refermerait à d’autres temps de l’année, la neige et l’absence de feuillage la font s’ouvrir. La lumière se reflète soudainement plus loin et ajoute encore à ce sentiment d’être dans un lieu féérique.

Valeur ajoutée

J’aime bien le fat. À choisir, toutefois, l’hiver, le ski de fond l’emporte le plus souvent sur mes envies d’aller jouer dehors. Faut dire qu’avoir un des plus beaux terrains de jeu du Québec pour les fondeurs directement dans sa cour est un fort incitatif.

Les groomers non-officiellement affiliés au Mont Sainte-Anne font toutefois un superbe boulot pour le fat et j’ai le sentiment d’avoir découvert une nouvelle pratique en allant rouler à la noirceur.

Soudainement, je suis porté par l’impulsion d’aller jouer en forêt alors que je m’en empêchais autrefois. Ou enfin, que cette possibilité n’était même pas là. C’est comme si on venait d’ouvrir un nouveau tableau à mon jeu. Pas celui d’un boss. Une sorte de quête parallèle, plutôt. Une aventure dans l’aventure, sur fond sombre, mais sans musique 8 bits lugubre. Seulement le son de la neige qui crisse sous mes gros pneus.

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