Mathieu van der Poel fait partie des athlètes commandités par Whoop.
« Sans données, on ne peut pas savoir si on s’améliore ». J’ai fait mien ce constat depuis longtemps et collectionne donc les manières d’accumuler du « data » pour mieux comprendre comment je performe et récupère. Voici mon banc d’essai de la Whoop, petit gadget intéressant, mais bien imparfait.
Ça fait depuis octobre dernier que je me balade avec une Whoop.
Si vous ignorez de quoi il s’agit, c’est probablement parce que vous avez une vie plus exaltante que la mienne (lire : vous êtes obsédés par autre chose que vos données et vos performances sportives).
En gros, il s’agit d’un bracelet qui enregistre tout un tas de trucs à partir de vos fréquences cardiaques et de votre température corporelle. Entre autres.
Ce n’est pas une montre, vous ne verrez rien dessus (ça prend l’application sur votre téléphone pour obtenir l’info).
Sa principale fonction est de mesurer votre effort (strain) et votre récupération (recovery). Le matin, quand vous vous levez, l’application en lien avec le bracelet vous fournit tout un tas de données, principalement sur votre sommeil et votre récupération.
La récupération est calculée de deux manières :
La Whoop mesure votre Variabilité de la fréquence cardiaque (ou HRV, pour heart rate variability) pendant votre sommeil. Cette donnée est une mesure de votre niveau de fatigue
Le bracelet fait aussi un calcul cumulatif de votre sommeil et de vos efforts : plus vous vous entraînez, plus vous avez besoin de sommeil pour récupérer. Et si vous additionnez les déficits de sommeil, cela affecte votre récupération.
Bilan provisoire
Après 6 mois d’essai, je peux dresser un bilan assez fiable de ce que fait bien ce gadget, et de ce qu’il fait moins bien.
Envie de savoir si je vais à nouveau casquer 300$ pour l’abonnement annuel l’an prochain? Continuez de lire.
LE BON
Ma Whoop me permet de mieux prendre connaissance de mes carences de sommeil.
C’est un défaut que j’ai : je me couche inutilement tard. Mais après six mois, est-ce que j’ai réglé ça? Nnnoui… Mais disons que maintenant, je vois ce que ça change dans ma récup. Et la Whoop me donne l’heure à laquelle je devrais me coucher pour une récupération optimale. C’est pas mal comme truc. À condition de suivre la prescription.
L’alcool et le sport, ça marche pas trop bien ensemble. En fait, je me suis rendu compte que quelques verres affectent grandement la qualité de mon sommeil, donc de ma récupération. Le bracelet m’a permis de vérifier à quel point : c’est pas compliqué, suffit de deux verres pour fucker ma récup, malgré une très longue nuit de sommeil.
(Cela dit : est-ce que ça m’empêche vraiment de performer… pas sûr.)
La Whoop fait le décompte des calories dépensées en prenant en compte la dépense de base. Plusieurs moniteurs de sport les additionnent pour mieux vous faire croire que vous pouvez manger un deuxième burger sans conséquence.
Whoop vous envoie des rapports mensuels qui vous permettent de dégager des tendances dans vos comportements. C’est assez éclairant.
Le bracelet est compatible via Bluetooth à tous mes appareils pour tous mes entraînements et me permet de voir mes fréquences cardiaques en temps réel.
LE MOINS BON
Comme la plupart des capteurs de fréquences cardiaques au poignet, la Whoop a tendance à partir en vrille ou à sous-estimer les fréquences cardiaques. C’est ainsi que vous vous retrouvez à enregistrer un effort maximum en faisant une heure de ski de fond tempo, ou à récolter un score d’effort ridicule après 3h à bloc sur le vélo.
Je n’ai pas encore compris si c’est le mouvement, les vêtements, la température ou simplement le peu de fiabilité du capteur qui est en cause. J’ai une montre Fénix de Garmin qui fait les mêmes niaiseries. Si je veux une mesure fiable, je dois encore mettre un capteur à la poitrine.
Je m’étais procuré le bracelet pour mesurer ma fatigue et adapter mes entraînements. Sauf que je me suis rendu compte que, pour les raisons évoquées plus haut, et peut-être par manque général de fiabilité de l’algorithme, je me sens parfois détruit les matins où je suis censé être frais comme une rose. Et à l’inverse, il m’arrive de pulvériser mes chiffres d’intervalles une journée où je suis censé être cassé.
Le calcul de la variabilité cardiaque pendant le sommeil n’est pas non plus optimal. Selon les scientifiques qui se sont penchés sur la question, il faut idéalement prendre cette mesure en se levant, avec un outil plus fiable (les plus récentes itérations des capteurs de poitrine de Garmin et Wahoo, par exemple), en faisant très attention de ne pas bouger/parler/éternuer. La Whoop est donc plus ou moins fiable de ce côté.
Verdict
Dans ces circonstances, la vérité, c’est que je vais continuer de la porter jusqu’en octobre parce que j’ai payé et que je suis têtu. Mais avec les récentes hausses de prix pour le service (349$ pour le même service que ce que j’ai en ce moment) et la fiabilité relative de l’engin, il est peu probable que je renoue avec mon abonnement.
Toutefois, je suis forcé d’admettre qu’il m’a appris plusieurs choses sur moi-même et mes habitudes, qu’il m’a obligé à faire état quotidiennement de comment je me sens, de la qualité de mon sommeil, du suivi de mon poids (que j’entrais à la main dans l’app), bref, c’est un bon outil pour mieux se connaître. Mais une fois que c’est fait, je ne vois pas l’utilité de poursuivre l’aventure.