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Le blogue de David Desjardins

Trois choses que je fais pour ma sécurité (mais qui exaspèrent les automobilistes)

28-09-2021

Photo par Nomadic Julien sur Unsplash

Il m’arrive de me faire hurler dessus parce que je pose des gestes que les automobilistes détestent. Ou parce que je mets une roue en dehors des règles de bienséance et du code de la sécurité routière. Sauf que lorsque je le fais, c’est pour ma propre sécurité.

Idéalement, si les routes étaient faites pour être partagées et les automobilistes plus patients et attentifs, ce que je m’apprête à décrire ici n’aurait rien de bien licencieux. Aussi, je tiens à préciser que je ne pose pas ces gestes en matamore, les deux majeurs dressés à l’endroits des conducteurs de véhicules motorisés.

Seulement, il y a des gestes qui, lorsqu’on roule des centaines et des milliers de kilomètres à vélo chaque année, deviennent, bien simplement, des moyens d’éviter de se faire tuer ou envoyer à l’hôpital. Aussi simple que ça. Voici donc trois choses que je fais pour éviter le pire.

Rouler dans la rue plutôt que sur une piste cyclable dangereuse ou trop achalandée

« Va t’en sua pisss cyklab! » Vous l’avez entendu mille fois? Moi aussi. L’automobiliste qui n’est pas un cycliste aguerri ne peut évidemment pas savoir que toutes les pistes cyclables ne se valent pas.

Une piste qui traverse de multiples entrées et sorties de stationnement résidentiels, ou pire, commerciaux, c’est clairement plus dangereux que de se promener à travers le trafic, où tout le monde n’a qu’à lever les yeux pour vous voir devant. Traverser dix entrées où les gens attendent souvent d’arriver au bord de la route, soit au beau milieu d’une piste qu’ils n’ont pas vue, avant de s’arrêter, c’est jouer avec les poignées de sa tombe. Ou enfin, celles de la porte-arrière de l’ambulance la plus près.

Et là, je ne parle même pas de l’aménagement physique des pistes. Ou de leur achalandage lorsqu’elles sont partagées avec des marcheurs, des véhicules électriques comme des triporteurs ou des monocycles à haute vitesse dont les conducteurs paraissent sortis tout droit d’un spinoff douteux de Tron.

Ça tombe bien, le code de la sécurité routière nous permet de rouler dans les rues.

Me tenir au centre de la voie pour tourner à gauche

Un virage à gauche est plus complexe qu’il n’y parait. Surtout quand on est confiné à l’accotement à droite, qu’on doit voir les voitures venir derrière ET devant soi pour négocier son passage de manière sécuritaire.

La meilleure manière d’y parvenir, c’est encore de se mettre au centre de la route, ce qui évite d’avoir à se préoccuper des véhicules qui viennent derrière et d’éviter qu’ils vous frôlent alors que vous tentez de vous arrêter ou de ralentir pour effectuer votre manœuvre à très basse vitesse, en gardant votre équilibre sur deux roues.

Vous les ralentissez et ça les exaspère? C’est ben plate pour eux, mais la vérité, c’est qu’au volant d’une voiture, vous feriez la même chose, ils ne pourraient pas passer plus rapidement et devraient attendre que le trafic en sens inverse vous donne l’occasion de traverser cette voie pour bifurquer.

Passer sur une lumière rouge

Ici, on entre dans une zone un peu plus grise. Soit d’enfreindre le code de la sécurité routière, mais de manière à assurer sa sécurité.

Petite analogie de déculpabilisation : si, en voiture, une situation vous oblige à accélérer au-delà de la vitesse permise et/ou de franchir une ligne continue pour dépasser (en cas d’accident, de véhicule arrêté, ou autre truc du genre) de manière sécuritaire, vous allez le faire.

Donc le code, c’est un peu élastique et son respect varie un peu, dans des limites raisonnables, selon le contexte.

Aux arrêts, repartir lorsque la lumière vire au vert, au milieu des autres voitures, c’est drôlement risqué. Les véhicules ne vous voient pas toujours. Ils n’ont pas le temps de se trouver de la place dans le trafic pour se tasser et vous dépasser de manière sécuritaire. Mais si vous êtes partis avant eux, lorsqu’ils s’avancent finalement, ils vous voient de loin. La file de véhicules s’est étirée, ce qui donne de la marge de manœuvre et plus de visibilité pour vous dépasser prudemment.

Donc partir sur la rouge (en m’étant d’abord arrêté et après avoir vérifié qu’il est sécuritaire de traverser), c’est éviter de me retrouver dans une situation périlleuse qui me met en danger.

Ce n’est pas idéal, j’en conviens. Une lumière pour les vélos, comme il en existe, qui donne la priorité comme aux autobus à certains endroits, c’est encore l’idéal, mais il n’y en n’a pas partout.

En terminant, lorsqu’on me hurle dessus parce que je commets un de ces gestes, j’essaie de garder mon calme. Si possible, j’explique à l’automobiliste pourquoi je le fais.

Ce n’est pas toujours possible et vous n’aurez peut-être pas envie de faire comme moi et de poursuivre un conducteur jusque dans le stationnement d’un Costco pour lui expliquer -très poliment, je le jure- qu’il est plus sécuritaire à cet endroit de rouler dans la rue que sur la piste. Mais si ça adonne, faites-le. Un peu de gentillesse et d’explications font beaucoup de chemin.

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