LIEU
L’île de Majorque.
Dans l’archipel des Baléares, au large de Barcelone, cette île est un paradis cycliste. Chaque jour, on y croise des dizaines et des dizaines d’adeptes alignant ses cols pour la plupart accessibles (d’ordinaire sous les 8%), ses vallons qui coupent à travers vignobles et oliveraies, ou alors ses minuscules chemins qui se métamorphosent en plages de calanques aux eaux bleu céleste. Mais de toutes les routes de Majorque, la plus célèbre est Sa Calobra (La Couleuvre). On y accède par d’autres cols aux alentours qu’il faut avoir grimpés depuis Sóller, Pollença ou Inca. Puis on remonte encore un peu avant d’amorcer la boucle qui précède la plongée: 700 m de dénivelé sur un 9,5 km tout en épingles. La moyenne de la pente: 7%. On arrive en bas complètement gris de vitesse, et on tombe presque dans la mer. Des autobus de touristes, en quantité, empêchent de passer tout droit. On prend le temps de savourer le décor et un café, histoire de rassembler le courage nécessaire pour remonter.
BANDE DESSINÉE
Le Tour des Géants.
Le Tour de France 1910, c’est celui de l’apparition des hautes montagnes dans cette course aux proportions déjà homériques et qui n’avait rien à voir avec le Tour d’aujourd’hui. Ce dernier est peut-être très rapide, mené sur des routes asphaltées (à l’exception de quelques fantaisies ponctuelles sur pavés et autres goémons du passage du Gois), cependant ses épreuves sont souvent plus courtes de moitié que celles de l’époque. C’est une course de fou que raconte Nicolas Debon dans le Tour des Géants. Et le génie de la chose, outre son dessin qui traduit parfaitement le mouvement, le danger, la détresse, c’est qu’on y trouve de quoi rassasier tous les publics. Le néophyte y découvre un Octave Lapize lessivé, qui lance aux organisateurs le désormais classique: «Vous êtes des assassins.» Le connaisseur s’y repaît des détails minuscules meublant le quotidien de la rivalité entre Lapize et François Faber. Au passage, Debon aligne nombre d’anecdotes succulentes qui ont toutes contribué à forger la légende épique du Tour. Un ouvrage vraiment superbe. Le Tour des Géants, par Nicolas Debon, chez Dargaud.
LIVRES
Les guides Rapha.
L’équipementier anglais Rapha ne fabrique pas que de jolis vêtements. Il publie aussi des livres, dont une série de guides cyclistes pour l’Europe qui sont de pures merveilles. Histoire, conseils pratiques, détails techniques et une photographie à couper le souffle s’y retrouvent dans un écrin d’une rare qualité pour ce genre d’ouvrages qu’on laissera sans doute à la maison, puisqu’ils sont à ranger parmi les beaux livres. On les consulte avant de partir, on prend des notes. Mais c’est surtout après, au retour, qu’on y revient. Et les textes, superbement écrits (quoiqu’uniquement en anglais), acquièrent alors une autre dimension. Ils éveillent des souvenirs. Ils sortent des pages et viennent rejoindre notre imaginaire. rapha.cc