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Myanmar, l’élégance menacée

02-02-2021

Retour sur le Myanmar. En 2021, l’armée est de nouveau à la tête du pays. Souvenirs d’un voyage mémorable dans un pays qui risque de refermer ses portes.

C’est une image qui m’a donné envie d’aller pédaler dans ce pays du Sud-Est asiatique, celle d’un pêcheur faisant avancer son frêle esquif, en équilibre sur une jambe, l’autre s’appuyant sur sa pagaie pour propulser son embarcation. L’élégance de ce geste unique au monde m’a ouvert la porte du Myanmar.

Birmanie ou Myanmar, une capitale déplacée en 2005, il semblerait que la République de l’Union du Myanmar (nom officiel depuis 2010) ait quelques problèmes d’identité. Ou le souci d’être discrète. Ce pays d’Asie du Sud-Est a pourtant des voisins connus : la Thaïlande, le Laos, le Bangladesh, l’Inde et la Chine. Sa caractéristique la plus marquante est surtout d’être dirigée d’une main de fer par une junte militaire depuis 1962, même si c’est un pouvoir civil qui gère le pays depuis l’année dernière (dirigé par un ancien de la junte…). Mon visa a été demandé et délivré en bonne et due forme, mais je n’ai pas mentionné ma profession de journaliste, ce qui en aurait bloqué l’obtention. À l’arrivée à l’aéroport de Rangoon, l’ancienne capitale (elle a perdu son statut au profit de Naypyidaw, une ville construite de toutes pièces pour l’occasion), le douanier scrute mes passeport et visa pendant cinq bonnes minutes, il les tamponne énergiquement et me fait signe de passer, avare de sourires. Je ne le sais pas encore mais, pendant ce voyage, ce sera bien le seul habitant qui le sera.

Je rejoins un groupe d’Alternative Cycle, une agence de voyages vélo belge spécialisée dans les destinations originales. C’est le premier voyage au Myanmar de cette agence, et une quinzaine de cyclistes ont accepté de jouer les cobayes. Nous allons donner nos premiers coups de pédale de Nyaungshwe après un vol intérieur vers Heho. Pour ne rien vous cacher, notre périple birman débute sur l’eau par une fantastique journée de bateau sur le lac Inle.

La Venise birmane

D’une vingtaine de kilomètres de long sur dix de large, le lac Inle est entouré de montagnes et profite d’une certaine fraîcheur puisqu’il est à 900 m d’altitude. Sa particularité: de 5 à 6 m de fond au cœur de la saison des pluies, beaucoup moins autrement. C’est ce qui a motivé les pêcheurs du lac à s’adapter à la situation: ils sont d’aplomb sur une jambe dans leur embarcation et utilisent l’autre jambe pour manœuvrer leur pagaie. Ils ont ainsi les mains libres pour manier leurs instruments de pêche, et leur position debout leur permet de voir le poisson.

Ce sont des membres de l’ethnie Intha («les fils du lac») qui sont venus, aux alentours du XIIe siècle, s’installer autour et sur le lac; une vingtaine de villages ont poussé sur l’eau avec des maisons de bois sur pilotis. Les Inthas exercent toutes sortes de métiers: pêcheurs, forgerons, tisserands (soie et fibre de lotus), joailliers mais aussi agriculteurs. Ces derniers ont eu la géniale idée d’installer des jardins flottants; des masses de végétaux recouverts de terre sont ensemencées, produisant du même coup une bonne partie de la production légumière du pays. Les artisans fonctionnent avec des instruments rustiques mais ingénieux. Au cours de notre périple sur le lac, nous nous arrêterons souvent pour les regarder travailler.

À voir aussi sur le lac: la pagode Phaung-Daw U et le monastère Nga Phe Chaung. La pagode abrite cinq bouddhas que les fidèles recouvrent quotidiennement de feuilles d’or. Quant au monastère, il accueille les chats du coin et pique l’intérêt surtout pour les 650 poteaux de teck et les immenses planches de bois qui le maintiennent au-dessus de l’eau. Certaines de ces planches de teck font 33 m de long, ce qui laisse imaginer la taille des arbres dans lesquels elles ont été prélevées. En voyant un champ de fleurs de lotus roses dans le calme de la fin de journée, je me dis que Venise peut bien aller se rhabiller: le lac Inle mériterait pleinement d’être la huitième merveille du monde.

La grotte aux 9000 bouddhas

Pour nous rendre à Pindaya, à une soixantaine de kilomètres du lac, nous enfourchons enfin nos montures pour une vraie étape. Sho nous ouvre la route. Ce Birman frôlant la quarantaine est un ancien coureur qui guide maintenant des touristes cyclistes et entraîne sa propre équipe. Sur son vélo GT pas récent, il fait honneur à son honnête palmarès en roulant fort et toujours avec le sourire. Il n’est pas le seul. Dans les villages traversés et sur la route, notre passage provoque souvent des sourires curieux; il nous suffit de lancer un cordial mingalaba (« bonjour », en birman) pour déclencher en retour quelques éclats de rire.

Ces sourires sincères et désintéressés sont un des mystères du Myanmar. Comme si la pression politique de la junte n’avait pas d’effet sur l’humeur birmane. Curieux de voir des étrangers à vélo,  les Birmans ne se privent pas de nous dévisager avec insistance. Les jeunes oseront même quelques questions et demanderont des cours de conversation anglaise.

En quelques tours de roue, on comprend la nécessité de choisir un vélo de montagne. La route, que dis-je, la piste n’est pas asphaltée sur à peu près 80% du parcours: cailloux, creux et bosses jalonnent cette piste empruntée par toutes sortes de véhicules. Quand nous croisons du bitume, ce n’est guère mieux : le goudron a du mal à maintenir les cailloux ensemble, et la route a autant besoin de rustines que nos chambres à air malmenées. Il faudra s’y faire, car ce type de route sera notre lot quotidien pour les prochaines semaines.

Jusqu’à Pindaya, le paysage est parsemé de champs cultivés aux couleurs variées. Les trois quarts des Birmans travaillent dans l’agriculture. Cela se voit par la nombreuse main-d’œuvre dans les champs, même si c’est pour compenser le manque de matériel.

Nous rejoignons une route qu’on pourrait qualifier de nationale, donc un peu plus fréquentée. Fréquentée est un bien grand mot: pas de véhicules individuels mais des camionnettes, quelques carrioles tirées par des bœufs, des scooters, quelques cyclistes, des bus et des camions. Parlons-en, des camions. Ils sont vieux et mériteraient une honorable retraite dans un musée. Certains d’entre eux sont des héritages russes ou chinois de la Seconde Guerre mondiale. Ils roulent capot ouvert, crachant une épaisse fumée noire.

Tout ce petit monde est enchanté de côtoyer des cyclistes étrangers sur le parcours et nous laisse volontiers la place. Pour nous prévenir, nous saluer ou autres tentatives de communication, on klaxonne à qui mieux mieux plutôt quatre fois qu’une. Comme dans beaucoup de pays d’Asie, le klaxon est la clé de la route. Il suffit de s’en servir en abondance pour avoir la voie libre. Comme tout le monde fait pareil, l’idée est d’en avoir un plus puissant que celui du voisin. Nos oreilles d’Occidentaux s’y font difficilement…

Heureusement, à Pindaya nous attend la sérénité de la grotte aux 9000 bouddhas. La légende raconte qu’un prince aurait libéré sept sœurs emprisonnées dans la grotte en tuant l’araignée qui les retenait dans ses toiles. Il se serait exclamé Pindaya! («J’ai tué l’araignée!»). À défaut d’y croire, nous grimpons et visitons la grotte, qui contient effectivement des milliers de bouddhas. Les premiers ont été installés au XVIIe siècle, et il est encore possible d’en ajouter. C’est un véritable labyrinthe de petits, de grands, de gros, de maigres. Si vous êtes dans la catégorie maigre bouddha, vous pourrez vous glisser dans des salles de méditation en vous faufilant dans les passages étroits.

La route qui mène à Ywangan est aussi très étroite. Nous ­sommes dans une vallée, et les champs cultivés offrent une belle diversité de couleurs: du blanc, du jaune mais aussi le vert des choux qui sont actuellement récoltés. En passant près du monastère de Kyon, nous progressons difficilement tant la route est encombrée. C’est la fête annuelle, et les marchands du temple se sont installés autour. Dans le monastère, on se protège du soleil, on chante et on mange. Lieu de prière, certes, mais aussi de rencontre.

D’ailleurs, le soir même, nous y toucherons d’encore plus près en passant notre première nuit dans le monastère de Ywangan. Les monastères sont incontestablement les centres de la vie sociale. Le bouddhisme theravãda est pratiqué par 89% de la population. La chose se vit au quotidien, ne serait-ce qu’en nourrissant les colonnes de moines qui, tous les matins, font leur cueillette de nourriture une jarre à la main. De 10 à 20% des revenus des Birmans sont consacrés à la religion. Chaque Birman doit notamment passer au moins une semaine dans un monastère au cours de sa vie. C’est généralement comme novice, à l’âge de 10 ou 12 ans, ce qui n’empêche pas d’y revenir plus longuement par la suite. Les moines se doivent de suivre 227 règles. Cela veut dire discipline et contemplation, sans pour autant que cela devienne de l’ascétisme, considéré comme dangereux.

La dévotion du peuple birman envers ces moines se voit récompensée par le rôle social des monastères. Pour de nombreux enfants pauvres, le monastère est le seul moyen d’accès à l’éducation. Aussi, dans les villages dépourvus de lieux d’hébergement, les voyageurs couchent dans l’enceinte des monastères.

À Ywangan, nous étendons tout simplement nos sacs de couchage dans la grande salle de prière en veillant à ne pas tourner nos pieds (déchaussés évidemment) vers Bouddha. La nuit tombe vite en cette saison (18h), et comme nous sommes à environ 1200 m d’altitude, il fait un froid de canard. Dans la soirée, les moines psalmodieront leur prière en se prosternant devant la statue de Bouddha. Rien pour nous empêcher de dormir après notre journée de vélo, et parfait pour remplacer la sonnerie du réveil au matin…

Le pont U Bein : concentré d’histoires

En direction de Mandalay, deuxième plus grande ville birmane et ancienne capitale royale, il faut franchir la zone de montagne de ­Ywangan avec lacets et routes défoncées, reprendre une nationale certes plus large mais avec circulation intense de camions. À une douzaine de kilomètres de Mandalay, l’arrêt est obligatoire à Amarapura pour aller voir le pont d’U Bein qui enjambe le lac Taungthaman: 1,2 km de concentré de vie birmane – des pêcheurs à la ligne immergés dans l’eau, d’autres qui jettent leur filet, des laboureurs qui retournent la terre avec leurs bœufs, des moines qui traversent, des embarcations chamarrées… C’est le maire d’Inwa, un certain U’Bein, qui a décidé de construire le pont en 1848 en utilisant le bois de teck du palais royal de sa ville. Cela donne un pont en hauteur qui surplombe le lac. Certes, les vieilles planches sont branlantes, les clous ressortent, mais il tient encore.

Rejoindre Mandalay est par la suite un jeu d’enfant. Nous arrivons dans le quartier des sculpteurs de marbre. La mine de marbre de Mandalay est la seule d’Asie et fournit donc tout le continent en bouddhas sculptés dans cette pierre. Je ne suis pas certain de vouloir encourager le travail de ces artisans: jeunes et moins jeunes, hommes et femmes sculptent, grattent, nettoient la pierre dans un épais nuage blanc qui a coloré le quartier – sans masque ni la moindre protection.

L’atelier de tissage de la soie, autre spécialité locale, se fait dans une maison traditionnelle. Les jeunes filles piquent dans le tissu sous un éclairage misérable ; elles réalisent des dessins d’une précision extraordinaire en voyant à peine leur toile.

Mandalay compte pas moins de 150 monastères, alors autant sélectionner celui qui mérite une visite. La palme revient incontestablement à la maison du roi Mindon, le monastère Shwe Nandaw. Le Mindon en question fit construire Mandalay en 1857 pour faire plaisir à Bouddha, qui voulait un palais au pied de la colline de Mandalay – palais qui se visite, mais dont le seul intérêt est la tour et la vue qu’elle offre sur la ville. Sa maison, par contre, vaut plus qu’un coup d’œil. Entièrement en bois de teck, elle a traversé le temps. Chaque centimètre, y compris le toit, est sculpté. Avec le temps, le bois a foncé, donnant une incroyable allure à ce bâtiment.

Sur les bords de l’Irrawaddy

Nous quittons Mandalay en embarquant sur un bateau de bois au moteur pout-poutant. Il nous débarquera en plein champ… heureusement que nous sommes en vélo de montagne!

Le parcours jusqu’à Sagaing est bucolique à souhait. Nous longeons la rivière sur une route peu fréquentée. Nous nous arrêtons au monastère Khin Gyl Blaw. C’est en fait une école qui accueille 142 garçons et 52 filles de quatre ethnies différentes. Les premiers sont vêtus de rouge foncé, les secondes de rose, et tous ont le crâne rasé (sans doute avec la même vieille lame, en regard des nom­breuses cicatrices…). À notre arrivée, ils répètent en chœur les ­phrases prononcées par l’institutrice. Leur vie est plutôt active : le peu de temps que nous passerons avec eux, nous les verrons faire des travaux de terrassement à l’entrée du monastère, balayer, s’occuper du linge, sans oublier de suivre les enseignements dans le grand hangar ouvert aux quatre vents. Peut-être que parmi ces enfants, certains entreront à l’université bouddhiste internationale de Sagaing. Cette grande université n’est pas très vieille, mais peu en sont sortis avec le plus haut diplôme – seulement huit – en cinq ou six ans d’existence.

Sur la route de Monywa, à peu près à 140 km de Mandalay, le parcours vélo n’est pas phénoménalement intéressant, mais on se doit de s’arrêter à deux endroits qui mettent Bouddha sur un piédestal: le bouddha couché et le bouddha debout. Les deux sont en haut d’une colline aux environs de Monywa et, avec des mensurations respectives de 98 m et 116 m, n’ont pas gardé longtemps leur statut de statues les plus grandes du monde. Il n’empêche : ces constructions récentes (inauguration en 2008) ont été financées par les gens du coin, prouvant leur attachement sans faille à leur religion.

À une quarantaine de kilomètres de Monywa, il est conseillé de se perdre dans les grottes de Po Win Daung. Celles-ci cachent pas moins de 400 000 statues de bouddhas de toutes formes et de toutes grandeurs. Il y a aussi bon nombre de peintures rupestres datant des XVIe et XVIIIe siècles. Attention, au cours de votre visite, les singes qui «gardent» les lieux sont volontiers chapardeurs!

La ville aux 2000 stupas

En prenant le bac à Pakkoku pour rejoindre Bagan, nous voyons le pont que sont en train d’ériger les Chinois pour franchir l’Irrawaddy. Ce sera le plus long du Myanmar. Le grand voisin chinois se fait un plaisir de contribuer à l’amélioration des infrastructures birmanes, car c’est le meilleur moyen d’avoir accès aux ressources du pays: pétrole, gaz, bois (teck), électricité, minerai en tous genres…

Les 55 rois qui ont fait partie de l’histoire de Bagan ont privilégié Bouddha aux infrastructures en construisant 12 000 monuments, qui parsèment la ville à partir du XIIIe siècle. Ce sont généralement des stupas, sortes de constructions pleines qui contiennent une re­lique de Bouddha, ou des temples pour le recueillement ou la méditation. Au XXIe siècle, il ne reste «que» 2000 monuments à Bagan. Comme le territoire de la ville est très étendu, il est tout indiqué de visiter cette forêt de stupas à vélo. De surcroît, certains ne sont accessibles que par des sentiers sablonneux – vélo de montagne obligatoire ! Une journée est à peine suffisante pour se perdre dans Bagan et aller d’un site à l’autre en pensant à enlever ses chaussures, lampe de poche en main pour voir les magnifiques fresques.

Une cinquantaine de kilomètres sur une petite route bordée de palmiers nous font monter progressivement vers le mont Popa, un volcan éteint qui chatouille les 1600 m. Ceux qui le désirent grimperont les 1500 marches construites sur une coulée de lave pour jouir d’une magnifique vue sur la région.

Les trois jours qui suivent serviront de ce qu’on pourrait appeler des étapes de transition. Une grande ligne droite, une plaine, des policiers très présents aux alentours de la nouvelle capitale, Naypyidaw. Visiblement, ces agents de police n’ont pas très envie que nous visitions la capitale : ils nous suivront, voire dégageront la route pour que nous passions notre chemin. Nous apprécierons la route de béton, un luxe que bien des pays ne peuvent se payer.

À Yamethin, il nous faudra négocier longtemps pour dormir dans la guest house rustique, la police ne voulant pas que des étrangers s’y arrêtent. À Tangoo, nous retrouverons les routes défoncées et en réfection. Les femmes travaillent à étaler la pierre alors que les hommes font chauffer le goudron au feu de bois avant de l’étaler.

Pour rejoindre le Rocher d’or à Kyaik-Hti-Yo, un des hauts lieux du culte bouddhiste, nous emprunterons pendant une quarantaine de kilomètres une piste en latérite. Nous sommes sans doute les premiers étrangers que croise la population des quelques villages traversés. Ce sera l’occasion de nous arrêter des centaines de fois pour regarder, écouter et cajoler les nombreux enfants. Nous avons l’impression d’avoir reculé dans le temps.

De retour à Rangoon, je prends au vol une photo de la résidence d’Aung San Suu Kyi, qui vient de recevoir Hillary Clinton. Au moment où j’écris ces lignes, elle annonce que son parti, la Ligue nationale pour la démocratie, participera aux prochaines élections en avril. Une porte s’entrouvre.

En 2021, Aung San Suu Kyi est de nouveau arrêtée par les militaires. Sa gouvernance est loin d’être parfaite mais ce ne sont pas les militaires qui vont améliorer les choses.

 

L’auteur était invité par l’agence Alternative Cycle (alternativecycle.com).

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