Le centre Castor recèle une dizaine de kilomètres de sentiers pour les intermédiaires et les experts. © Gabriel Gakwaya
Toute récente destination dans la région de Québec, le centre Castor possède un caractère unique, étant situé sur la base militaire de Valcartier.
Une base militaire est un drôle d’endroit pour aménager un parc à vélos, mais rappelons que cette montagne a toujours eu une vocation récréative. On y a longtemps pratiqué le ski alpin, et on y pratique encore le ski de fond et le golf, des sports qui font partie des services de renforcement du bien-être et du moral des Forces canadiennes, offerts aux militaires mais aussi au grand public.
Depuis deux décennies, les clubs de vélo locaux ont travaillé fort pour obtenir la permission d’aménager des sentiers et de tenir des compétitions régionales. En 2021, l’état-major des Forces armées canadiennes a décidé d’investir dans la création d’un réseau de sentiers de type enduro. L’entreprise Sentiers boréals a décroché le contrat et livré un produit à la hauteur des attentes.
Amorçons notre visite en nous stationnant entre une van de cycliste un peu vermoulue et une décapotable BMW où un couple de golfeurs à la chevelure argentée, vêtus de pantalons bien pressés et de polos aux tons pastel, se prépare pour une ronde de golf. Rassurez-vous, la cohabitation entre ces deux mondes se fait dans la bonne humeur et l’admiration mutuelle.
Traversons maintenant l’étincelant bâtiment d’accueil avec nos vélos. Oui, oui ! Passage obligé, car le site est clôturé. C’est l’occasion de payer les frais d’accès et de remplir les bidons. Hop, en selle ! Nous voilà sur le sentier Grimpette, qui contourne le village de yourtes, un sympathique endroit où loger lors d’une prochaine visite. La Grimpette fait place à la Montée, une ascension soutenue qui fait gagner 100 m d’élévation sur une distance de moins de 2 km. À mi-chemin, prenons une pause au QG, point d’intersection où aboutissent des sentiers et d’où partent quelques descentes bleues et vertes, dont la populaire Apex, une piste bleue très fluide, aux larges virages relevés.
© Gabriel Gakwaya
Après avoir jasé avec quelques joyeux cyclistes regroupés au QG, continuons de grimper au son des explosions et des pétarades de mitraillettes, gracieuseté du champ de tir voisin. Tout en haut nous attendent la Hulk, une piste de sauts bleue bien lissée, mais surtout les Landau, Shanty et Cabochon, des pistes fluides et un tantinet techniques, car étroites et minimalement aménagées. La piste Planète fait encore plus vieille école, et ceux qui ont connu les sentiers du siècle dernier y seront plus à l’aise que les adeptes plus jeunes, habitués à des sentiers plus léchés ; ça rentre au poste en ligne droite, en alternant des champs de roche, de la racine, du terrain mou et de longs passages sur la roche-mère. Soyez prudent, le granit est plus glissant ici que dans les autres centres de la région. Terminons la tournée avec un petit bijou, la Maximum, ponctuée de beaux obstacles.
En général, les pistes sont courtes, intuitives, homogènes. Elles s’avalent en deux ou trois minutes, ce qui permet d’y aller à fond et réduit les chances de devoir ralentir en rattrapant des cyclistes plus lents. On y reconnaît souvent la signature de Sentiers boréals : de grosses roches placées en plein milieu du sentier, qui se roulent ou se sautent, et qui tenteront parfois de vous déporter hors de la bonne ligne.
Le centre Castor compte actuellement une dizaine de kilomètres de sentiers. C’est assez pour passer une très belle journée, qu’on soit de calibre intermédiaire ou expert. Le réseau continuera de se bonifier avec les années, et des sentiers de type cross-country technique pourraient s’ajouter.