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Le blogue de David Desjardins

Le Massif : pur plaisir

01-07-2021

Dans L’histoire sans fin, la vue est imprenable / Photo : Gabriel Gakwaya

Ça fait bizarre, quand même. C’est la première fois que je viens ici et qu’il n’y a pas de neige. J’y suis venu skier dix mille fois. J’aime l’idée d’arriver, clipper mes planches et plonger dans le fleuve. Là, c’est pareil, mais à vélo.

Depuis l’an dernier, avec un Club Med qui se construit au niveau de la mer, Le Massif de Charlevoix a entrepris d’offrir, pour la saison estivale, un réseau de sentiers de descente de vélo de montagne. Plus de 700 mètres de dénivelé, des sentiers faits à la pelle mécanique, rapides, tortueux et follement amusants.

Première descente

J’avais un lu un peu sur l’installation, mais sans plus. J’arrive ici presque vierge. On m’avait dit : c’est vraiment super beau. Ce l’est.

Et comme le Massif ne fait pas souvent les choses à moitié, mes attentes étaient élevées.

Nous débutons par une des douze pistes qui figurent sur la carte. Une facile, son nom le dit: Easy Rider. Et ça y va. Un sol compacté, avec très peu de roches et à peu près aucune racine. C’est rapide de chez rapide. Les virages plutôt sont bien dessinés, faciles à prendre à pas mal toutes les vitesses (sauf, parfois, si on va très vite, mais c’est une piste ciblée facile). Du beau travail.

On arrive à un connecteur qui nous mène à la 6 pack, qui elle devient Roulé Suisse, une bleue. Mais franchement, je ne perçois aucune différence dans le niveau de difficulté.

On aboutit dans la finale : Basilic. Là, il y a une séquence de sauts franchement sympathique, accessible pour tous les niveaux, bien espacés. Presque impossible de s’y planter. On prend de la vitesse, les berms sont impeccables.

C’est drôle, me dis-je en regardant la carte, ils ont fait la même chose avec les pistes de vélo qu’avec celles de ski : tout converge vers des grands connecteurs juste avant d’arriver en bas. On passera donc ici à chaque descente. Et au final, j’aurai roulé 11 des 12 sentiers.

L’autobus du bonheur

On prend la piste nommée Bus Jaune à gauche du chalet (en souvenir de l’époque où un autobus remontait les skieurs en haut des pentes, par la route. C’est vers le secteur du Ligori que nous nous alignons. Ça monte et ça descend. Rien de bien dur techniquement ici non plus. Ni physiquement. Pas plus que dans L’histoire sans fin, qui suit : 5,5 km de descente avant d’aboutir à Basilic qui en fait 2,5.

Je ne fais à peu près jamais de downhill. La dernière fois où j’ai pris une remontée mécanique pour rouler, ça doit remonter une dizaine d’années, à Whistler, pendant Crankworx. J’étais là pour le magazine.

Alors là, ce matin, à descendre jusqu’à plus soif, je suis comme un enfant lâché lousse à la Ronde avec une passe pour faire tous les manèges.

Ce qui me plait le plus, c’est la qualité du dessin des virages et des sauts. Comme ils se succèdent et qu’on y reprend souvent les mêmes passages, on peut aiguiser ses compétences de descente. J’en profite pour améliorer mes transferts dans les successions de berms qui changent de direction, de même que mes tabletops qui font généralement pitié. À la fin de la journée, j’ai l’impression d’avoir progressé autant que dans une demi-saison.

Juste pour ça, c’est une bonne raison de venir passer une journée ici.

Surpris

Mes attentes étaient élevées, disais-je plus haut. Vous devinez que je n’ai pas été déçu, mais surpris quand même. En fait, je m’attendais à un niveau de difficulté plus élevé, à des features plus difficiles, mais optionnels, à l’intérieur même des sentiers. Il y en a peu. Quant au niveau de difficulté affiché, il ne faut pas s’y fier. En réalité, toutes les pistes sont faciles si on maîtrise relativement bien son vélo.

Les noires que sont le Piège à renard à ours, la Whipette et la Tite-Chèvre ne sont pas techniquement plus ardues que la Boute-à-Boute au Mont Sainte-Anne. Certainement plus faciles que la Baptême. Si vous cherchez des slabs de roche, des ponts skinny et des drops, mieux vaut vous tourner vers les Sentiers du Moulin et E47.

Mais en même temps, je ne suis pas non plus certain qu’il s’agisse vraiment d’un bon endroit pour les débutants qui n’ont jamais fait de vélo de montagne. 4-5km de descente, même facile, c’est costaud pour une « pente école ». Donc pour des petits enfants comme j’en ai vu plusieurs, ou pour des gens qui ne savent pas piloter du tout, c’est vraiment vraiment long. Et oui, c’est mignon, de voir des tout petits à quatre pattes dans un berm. Mais ce l’est surtout quand l’endroit est peu fréquenté, comme lorsque j’y suis allé.

Ça ne m’a pas empêché d’avoir du plaisir, pas une seconde.

Mais si j’avais dû ralentir constamment pour les éviter et surtout pour ne pas faire freaker leurs parents, ça m’aurait sans doute gêné.

Bref, le lieu est magnifique. Les sentiers sont très bien conçus et superbement manucurés. Je ne suis juste pas certain que l’on cible la bonne clientèle, ni qu’il s’agit vraiment d’une destination familiale.

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