Je vais rouler dehors aussi longtemps que je le pourrai cette année.
Samedi et dimanche, je me suis fait deux courtes sorties. À peine 55km du même parcours ou presque chaque fois. À vitesse de tortue, abordant les 850m de dénivelé positif -qui témoignent de la nature du terrain environnant- avec vivacité, mais sans plus.
Un bon rythme. Des fréquences cardiaques et des watts plus que raisonnables. J’ai ajouté à ma balade de dimanche une séance de Vo2 de 15x 1min sur le rouleau. L’IA de TrainerRaod m’a proposé d’abaisser mon FTP après que j’aie échoué les deux derniers efforts. J’ai visiblement perdu ma pointe de forme.
Mais je vais continuer d’aller dehors encore et encore. Quitte à me geler les orteils, à m’irriter les bronches. Même si j’y fais des « junk miles ». L’air du dehors, c’est quand même ce qu’on a trouvé de mieux comme antidépresseur quand la lumière du jour décline plus rapidement que mon intérêt pour le Criterium de Saitama (pour les non-initiés : il s’agit d’une course « arrangée, dont les vainqueurs sont déterminés d’avance, et où tout le monde participe pour le spectacle, mais surtout pour les bourses).
Idéalement, ça prend un peu de soleil pour être tolérable dehors à ce temps de l’année. Samedi, à 5 degrés, les mêmes bovins qui, deux jours plus tôt, m’accordaient à peine un regard tandis que je roulais me mataient comme si j’étais fou de sortir de mon plein gré dans ce froid.
S’y ajoutait un peu de vent et un couvert nuageux. À mi-chemin, je frissonnais. J’ai remonté mon cache-cou sur ma bouche. Le fond de l’air était glacial comme en hiver.
Ça tombait mal. J’avais trois descentes qui m’attendaient. Après la plus longue, j’ai obliqué vers la forêt et les côtes du rang St-Antoine pour me réchauffer. J’entendais les déflagrations pas très loin ; c’est la saison de la chasse. Quand je roule sur des routes forestières comme celle-là, j’ai toujours la crainte de me prendre un plomb autrement destiné à une perdrix. Une hantise comme ça. (Je pense aussi chaque fois à l’accident de chasse de Greg LeMond.)
Partout sur ma route, les gens finissaient d’hiverner leur terrain. Un fermier trimbalait du foin avec son tracteur monstrueux. Je n’ai croisé personne dans la rue, sauf quelques marcheurs épars et à peine plus d’autos (enfin, de pickups). Les « couleurs » sont finies, tombées au sol. Les touristes attendent l’hiver pour revenir.
Je roule en pensant à la prochaine saison. J’ai des envies de projets, de voyages et de compétitions. Un raid de vélo de montagne. Peut-être une course de cross-country, même si je ne suis pas certain de faire le poids. Un granfondo en route, peut-être.
Ça me trotte dans la tête pendant que je tourne les jambes. Je me cherche des carottes pour me discipliner tout l’hiver. Le parcours est peut-être plus important que la destination, mais encore faut-il en avoir une pour faire le chemin en question.
Les choses commencent à prendre forme dans mon esprit. On s’en reparle bientôt, j’aurai sans doute des idées à partager concernant l’entraînement hivernal et les limites que commencent à m’imposer mon corps vieillissant qui m’indique que trois gros entraînements de Vo2 par semaine, ça se peut juste plus… J’en parlerai avec des pros de l’entrainement des maîtres, pour moi, et votre gouverne, tiens.