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Le blogue de David Desjardins

Zen et mécanique des bicycles

30-03-2021

Photo: Park Tool

Les ateliers de mécanique sont déjà débordés. C’est le temps de prendre mon courage à deux mains et de faire des réparations moi-même. En essayant de rester calme. Si possible.

Une des boutiques avec lesquelles je fais affaire m’a récemment envoyé un courriel indiquant que seuls les clients ayant acheté un vélo chez elle obtiendraient des rendez-vous à l’atelier de mécanique cet été. Les autres devront se présenter sur place et tenter d’obtenir une plage horaire dans les réparations du jour.

Donc : vous arrivez de bonne heure, vous faites la file, vous espérez avoir une place. (Je vous conseille, la veille, d’aller allumer un lampion à l’église la plus proche qui n’a pas encore été transformée en salle de spectacle, en école de cirque ou en condos.)

C’est loin d’être unique. Une autre boutique, m’a-t-on affirmé, a bouclé son calendrier de rendez-vous pour l’été. Nous ne sommes même pas en avril. À Québec, il y a encore un peu de neige au sol.

Conséquence de la ruée vers les vélos de l’an dernier qu’évoque Jacques dans son intro du nouveau guide d’achat (en vente dans un dépanneur près de chez vous), les ateliers de mécanique sont débordés. Il s’est vendu du vélo neuf à la pelle. De l’usagé au container. Et comme dans toutes les industries, la main d’œuvre qualifiée est un enjeu de taille pour les boutiques (sans parler de l’espace nécessaire pour entreposer les vélos en réparation).

Cet accès limité à la mécanique est certainement un problème pour moi. C’est aussi une opportunité. Celle d’apprendre à mieux me débrouiller seul.

Chaque fois que je vais porter mon vélo chez le mécano pour une niaiserie, je pense à l’ouvrage mythique de Robert Pirsig : Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes. Je l’ai relu, il y a quelques années. Pour la troisième fois. Le passage où il évoque avec un certain mépris ses amis qui ne savent pas comment réparer leur superbe moto BMW et sont donc dépendants des mécanos m’a toujours aiguillonné.

Par paresse, par manque de temps, parce que j’ai peu de talent et donc peu de curiosité pour les tâches manuelles, j’ai sous-traité ce bout-là de ma vie cycliste. Mais comme le dirait Pirsig, cela me rend dépendant des autres et m’empêche de bien comprendre le fonctionnement de mes engins.

Rester zen

Je vais désormais faire un effort. Comme pour changer mes chaînes moi-même. Ce n’est pas bien sorcier (j’en ai changé un paquet quand je travaillais en boutique en plus). Je le fais avec mes plaquettes de freins, ce qui est parfois plus complexe.  J’envisage même l’achat d’un nécessaire à « bleeder » pour mes freins à disques (tous mes vélos sauf celui de ville en sont munis).

Je vais aussi m’acheter un compresseur pour faire la rotation de mes pneus tubeless (sur 3 de mes vélos, y compris celui de route qui en est muni désormais). Je peux aussi très bien changer moi-même le corps de mes valves bourrées de scellant.

Et je tâcherai de demeurer zen. Parce que, comme je l’évoquais plus haut, non seulement je n’ai aucun talent en mécanique, mais je souffre aussi d’un grave déficit de patience.

Sauf qu’entre me battre avec un pneu qui ne veut pas s’enfiler sur une roue et attendre en file au petit matin pour (peut-être) avoir une place pour le faire faire, j’aime autant profiter du premier et récolter quelques connaissances et compétences en cours de route.

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