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Voici plusieurs livres et magazine qui nous sont tombés dans l’oeil. Bonne lecture !
Sur les sentiers
Le second numéro de l’excellent magazine Racines est sur le point de sortir. Conseils, suggestions de destinations, histoires et rencontres, vous y trouverez tout ce qui touche la culture du vélo de montagne au Québec. En plus, la mise en pages est soignée, et les photos, de qualité. Que de bonnes raisons de se procurer cette publication annuelle !
La bible alpine
Nicolas Richoz s’est lancé dans un méchant défi : la traversée des
Alpes, de l’Autriche à la Méditerranée. Au programme : 9600 km et
210 000 m de dénivelé positif en 125 jours. Armé de son vélo, de son
appareil photo et de son drone, le cycliste d’endurance raconte les
Alpes kilomètre après kilomètre. Son récit, descriptif au début du
périple, devient plus personnel au fil des pages. En feuilletant l’ouvrage, on se surprend à s’imaginer sur son vélo, voire confortablement assis sur son drone, en train d’admirer les paysages en chatouillant les sommets. Ce beau gros livre de plus de 500 pages avec photos est à la hauteur de cette fabuleuse chaîne de montagnes.
Les Alpes à vélo, de Nicolas Richoz, aux Éditions Slatkine
Histoire d’un marathon
Pour une fois, il ne s’agit pas de vélo, mais de course à pied. Août
1928, Olympisch Stadion d’Amsterdam. Le départ du marathon olympique vient d’être donné. Boughéra El Ouafi ne fait pas partie
des cadors de la discipline. Ce Français d’Algérie a obtenu la dernière place dans l’équipe de France. Il faut dire que son boulot de manoeuvre chez le fabricant d’automobiles Renault ne lui donne pas beaucoup de temps pour s’entraîner.
Le bédéiste Nicolas Debon suit la course pas à pas. Case après case, les mètres puis les kilomètres défilent. Peu de mots, mais des dessins couleur sépia qui font ressentir le souffle court, les jambes douloureuses et le vent de face. En 2 h 32 min 57 s, El Ouafi brise le fil de laine qui marque la ligne d’arrivée. Nous avons assisté à une course magnifique, mais aussi traversé une époque où l’Europe se relève de la guerre.
Marathon, de Nicolas Debon, chez Dargaud
La roue de Démare
Le sprinteur français Arnaud Démare prend la plume pour nous inviter dans sa roue durant la dernière saison. Pas de chance, ce n’est pas nécessairement sa meilleure, mais c’est intéressant de plonger dans le quotidien du coureur. La vie n’est pas toujours rose, le doute s’installe, mais la famille est présente pour aider à passer au travers. Le coup dur arrive au cours de l’étape Cluses- Tignes du Tour de France. Le cycliste est hors délai et doit donc rentrer à la maison. La déception est là, des questions se posent, mais il faut repartir pour d’autres compétitions. Sa fin de saison sera supérieure, avec un coup de pouce à son coéquipier Julian Alaphilippe au Championnat du monde et une victoire au Paris-Tours. Une lecture qui promet d’être enlevante si vous croyez encore que la vie de coureur cycliste est un long fleuve tranquille.
Une année dans ma roue, de Arnaud Démare, en collaboration avec Mathieu Coureau, aux Éditions Talent Sport
Le retour de Marion
Encore une histoire de dopage, me direz-vous. Pas que. Marion Sicot s’est effectivement dopée, elle a aussi été harcelée et largement victime de l’iniquité entre hommes et femmes dans le sport. Plutôt que de se taire, elle décide de parler. Elle raconte sa vie de cycliste, ses premiers désenchantements et la descente aux enfers. Harcèlement et dopage font bon ménage. Puis vient le contrôle positif, les aveux et la lente reconstruction. Dont fait partie ce livre, qui propose en prime des suggestions concernant le développement du cyclisme féminin. Le 18 juillet 2021, Marion Sicot peut à nouveau accrocher un dossard sur son maillot, après une courte suspension de deux ans. La commission de dopage a en quelque sorte reconnu des circonstances atténuantes. Marion est de retour.
Harcelée, dopée, mais de retour, de Marion Sicot chez Blacklephant Éditions.
La porte du monde
D’où sort-il toutes ses histoires ? De quelques ailleurs qui nous manquent tant. Le tome 2 de Fragments d’ailleurs du journaliste de voyage Gary Lawrence est aussi riche que son premier. J’oserais dire encore plus, puisqu’il a enfin un texte consacré entièrement au vélo : « Bolivie – La route de la Mort à vélo », dont j’ai particulièrement aimé le ciel qui beaucit… en passant devant l’ex-maison de Klaus Barbie. Coup de coeur également pour « Polynésie française – La croisière du peuple » et ses badins badauds ébaubis, de même que pour « Grèce – Amorgos, l’île du Grand Bleu », où se dresse une croquignolette chapelle. Gary Lawrence a foulé tous les continents, ramenant dans sa besace des récits truculents. Il démontre surtout que le voyage est un puissant vaccin anti-haine. Fragments d’ailleurs II – 50 récits pour (re)découvrir le monde, de Gary Lawrence aux éditions Somme toute
Le peloton, reflet de la société
« Le peloton est composé d’êtres solitaires qui ne peuvent faire autrement que vivre ensemble. » Le cycliste philosophe Guillaume Martin met ainsi la table sur ce qui pourrait être un reflet du fonctionnement de la société. Il réussit là où plusieurs ont échoué : mener une double vie – celle de coureur cycliste et de penseur philosophe – pour les réunir en une seule. En pédalant en course ou à l’entraînement, l’auteur se donne tout le loisir d’étudier la société cycliste, sorte de réplique miniature de la société en général. Il pige dans des histoires de peloton des exemples pour repenser l’écologie, l’idéologie dominante, la crise sanitaire et bien d’autres thèmes de notre quotidien. De la ligne de départ au débriefing d’après course, Guillaume Martin ausculte cette société du peloton qui ressemble fort à notre société tout court.
La société du peloton – Philosophie de l’individu dans le groupe, de Guillaume Martin aux éditions Grasset