Travailler ses virages est un bon moyen de gagner en stabilité et en vitesse. © BikeSkills – Jean-Sébastien Chartier-Plante
La bête noire de tous les cyclistes de montagne, je vous l’écris noir sur blanc, c’est la maîtrise des virages. Pour y arriver, c’est une question d’années. M’inspirant des erreurs les plus fréquentes observées dans mon enseignement, je propose ici de petites corrections de base qui apportent de grands changements.
Erreur no 1 : les bras
Je vois souvent des cyclistes négocier un virage avec les bras tendus, bien droits. Cela les incite à reculer leur corps et ils finissent complètement décentrés, presque assis sur la roue arrière.
Dans un virage, les coudes doivent être placés haut et largement écartés du corps tout en gardant ce dernier au centre du vélo et le menton au-dessus de la potence. Cette position engagée donne de l’espace pour laisser bouger le vélo de gauche à droite et oblige le cycliste à rester bien centré.
Exercice : À basse vitesse, dans un vaste espace libre d’obstacles, exercez-vous à entrer et à sortir d’un tunnel imaginaire, passant de la position neutre à la position engagée en fléchissant d’abord les coudes puis en abaissant légèrement votre centre de masse. Attention à ne pas reculer les fesses ou à vous écraser (les jambes complètement fléchies). Explorez ensuite la mobilité gauche-droite en faisant un mouvement d’essuie-glace avec les bras.
Erreur no 2 : le regard
Le vélo se dirige là où l’on regarde. Dans un virage, ça tourne, et la tête devrait faire de même. Il y a deux points où il faut porter son attention : l’entrée et la sortie. Puisqu’on doit anticiper le terrain, le regard doit porter sur le prochain point à atteindre et non sur celui où l’on se trouve. Portez votre regard au loin en évitant de fixer ce point.
Exercice : filmez-vous à vitesse sécuritaire dans un virage connu que vous maîtrisez bien. Visionnez votre manœuvre et observez où pointe votre menton. C’est un bon indicateur pour noter où porte naturellement le regard. Au besoin, déterminez une chose à corriger (une à la fois) et recommencez.
Erreur no 3 : la ligne
Du regard découle l’erreur la plus fréquente : ne pas entrer au bon endroit dans le virage. La plupart des cyclistes débutants visent l’apex (le point central intérieur du virage), ce qui les amène à foncer, littéralement, dans la courbe du virage. C’est inefficace et plutôt effrayant (c’est là qu’on enfonce les freins dans l’urgence !).
Un virage est réussi lorsqu’on en sort à la même vitesse ou, préférablement, plus vite qu’on y est entré.
Exercice : Pédalez à une vitesse suffisamment lente pour ne pas avoir à freiner, puis visez d’abord l’entrée du virage de façon à rouler le plus à l’extérieur possible. En balayant rapidement le regard de l’apex à la sortie, le menton se retrouve au-dessus de l’épaule le temps de franchir la courbe. Tout le corps se réaligne ensuite tout naturellement vers une position plus neutre.
Note : Peu importe notre calibre, suivre un cours avec une personne ayant obtenu une certification d’une école de vélo de montagne reconnue est la meilleure façon d’avoir un bon encadrement et de progresser de façon sécuritaire