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Paracyclisme : La planète a rendez-vous au Québec

03-08-2022

Taylor Lowell et son pilote au championnat du monde de paracyclisme de Cascais, au Portugal en 2021 © Jean-Baptiste Benavent

Cette saison, l’élite mondiale du paracyclisme a rendez-vous au Québec. La ville de Charlesbourg accueille la finale de la Coupe du monde du 4 au 7 août (et non à Baie-Comeau comme il est indiqué dans le magazine en kiosque actuellement), et Baie-Comeau les Championnats du monde du 10 au 14 août. C’est l’occasion de donner un coup de projecteur sur ces athlètes et leurs différentes pratiques.

L’histoire du sport paralympique remonte à aussi loin que 1888 à Berlin, où existaient des clubs sportifs pour les personnes atteintes de surdité. Cependant, c’est plutôt dans la période suivant la Deuxième Guerre mondiale que l’engouement pour le sport adapté a pris son envol – en tant que programme de réadaptation pour les blessés de guerre, cette fois. En 1948, Sir Ludwig Guttman, un neurologue britanno-allemand, a organisé les Jeux de Stoke Mandeville ; ces premiers Jeux paralympiques ont débuté le 29 juillet 1948, soit à la même date que les Jeux olympiques de Londres. Il faudra toutefois attendre les Jeux paralympiques de New York en 1984 pour que les athlètes adeptes de cyclisme soient de la partie ; ce sont ceux atteints de paralysie cérébrale qui ont fait les premières courses sur route.

Afin de mieux soutenir l’émergence des différentes organisations sportives, un organisme à but non lucratif a été créé le 22 septembre 1989 à Bonn, en Allemagne : le Comité international paralympique (CIP). Jusqu’en 2007, le paracyclisme était chapeauté par le CIP, puis l’Union cycliste internationale (UCI) a pris le relais.

Les catégories

Le paracyclisme comporte quatre catégories distinctes : B, C, H et T. La catégorie B, pour blind, regroupe les athlètes ayant un handicap visuel ; les athlètes sont jumelés à un(e) pilote pour former un tandem. La catégorie C (cycle) s’adresse aux athlètes présentant un handicap physique tel qu’une amputation ou une paralysie cérébrale. Les athlètes quadraplégiques ou paraplégiques ne pouvant utiliser leurs jambes pour pédaler appartiennent à la catégorie H, pour handbike. La catégorie T, pour tricycle, réunit les athlètes ayant une atteinte à deux ou trois membres. Chacune de ces catégories se divise en sous-catégorie suivant le degré de handicap.

Le Canada en paracyclisme

L’un des athlètes pionniers du Canada en paracyclisme est Gary Longhi, qui était atteint de paralysie cérébrale et de troubles locomoteurs – des suites d’un grave accident de moto survenu en 1983. Au cours de sa carrière de paracycliste, Gary Longhi a participé à quatre Jeux paralympiques : Séoul en 1988, Barcelone en 1992, Atlanta en 1996 et Sydney en 2000. Il a remporté l’argent en 1992 au contre-la-montre individuel, et en 1996 l’or au contre-la-montre individuel et le bronze à la course sur route.

Marie-Eve Croteau

Les athlètes à suivre à Baie-Comeau

En raison d’un virus attrapé en 2010 qui s’est attaqué à la moelle épinière de Marie-Ève Croteau, un côté de son corps est paralysé. L’athlète compétitionne dans la catégorie T2. « Ça a pris du temps avant que je fasse ma première compétition, en avril 2011 au Challenge Longhi. J’avais encore des traitements en réadaptation. C’est lors de la cérémonie protocolaire, en entendant l’hymne national, que ma mère et moi avons réalisé l’ampleur de ce qui venait de se produire. » En carrière, Marie-Ève a été à plusieurs reprises championne du monde, de même que championne de la Coupe du monde et championne nationale ; elle a disputé les Jeux de Londres en 2012, de Rio en 2016 et de Tokyo en 2021. Son tricycle de compétition, qui est un vélo de route standard avec un tri kit à l’arrière, n’est pas simple à piloter ! Un tricycle se conduit comme une moto à trois roues : en sortant le genou lors d’un virage à grande vitesse, cela évite que le vélo soit déporté et provoque une chute. Marie-Ève a d’ailleurs inventé sa propre technique, descendant son bassin vers la roue arrière, ce qui lui permet de prendre les courbes à une vitesse plus élevée.

Lowell Taylor, de Lethbridge, en Alberta, est atteint d’une maladie dégénérative qui affecte sa vision depuis sa jeune vingtaine. Diplômé universitaire en art et psychologue, il a découvert le paracyclisme en s’adonnant d’abord au paratriathlon ; l’épreuve n’étant pas présentée aux Jeux paralympiques, Lowell a préféré se concentrer sur le paracyclisme. Pour se mettre dans la peau d’un athlète malvoyant en tandem, il suffit de s’imaginer être assis à l’arrière d’une moto, les yeux fermés.

Keely Shaw est une jeune athlète de la catégorie C4 originaire de la Saskatchewan. Joueuse de hockey et passionnée d’équitation, c’est à l’occasion d’une chute lors d’une sortie à cheval que Keely Shaw a subi un traumatisme crânien. Malgré cet accident qui a changé sa vie, la femme de 27 ans grimpe les échelons sur la scène internationale tout en étudiant au doctorat en kinésiologie. Qui plus est, elle est revenue des Jeux paralympiques de Tokyo avec le bronze à la poursuite individuelle sur piste.

Charles Moreau, de Victoriaville, est un triathlète aguerri. En 2008, alors qu’il franchissait le pont Laviolette, en chemin vers la maison, il a eu un problème mécanique. Il est resté assis dans sa voiture en attendant la dépanneuse, et un camion qui n’a pas remarqué ses feux de détresse a embouti l’automobile. Charles a perdu l’usage de ses jambes et se déplace dorénavant en fauteuil. Cela ne l’a pas empêché de s’adonner au paracyclisme, le vélo étant sa discipline de prédilection. L’athlète s’implique dans la promotion du sport en prenant part à des manifestations cyclistes comme le Grand Défi Pierre Lavoie, durant lequel il a parcouru 1000 km en vélo à main, qui est complexe à manœuvrer : il ne faut pas aller trop vite dans les virages, au risque de basculer !

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