Cette virée de vélo de garnotte est parmi les plus mémorables à s’offrir au nord du fleuve Saint-Laurent, parole d’un rouleur du coin !
Les sorties à vélo peuvent se diviser en deux catégories : les expériences coup de cœur qu’on se rappelle longtemps, et les autres. Au début de juin 2023, le Jérômien et amateur de gravel bike Marc Fourcaudot a vécu une de ces (trop) rares journées qui défient le passage du temps. « J’ai encore des souvenirs assez vifs de cette ride et j’ai déjà hâte de la refaire », s’est d’ailleurs exclamé le contrôleur aérien lorsque contacté par Vélo Mag.
La randonnée en question consiste en une boucle de 138 km qui fait la part belle à la région des Laurentides tout en effleurant celle de Lanaudière. Le trajet, bien que long, emprunte de larges sections asphaltées, ce qui a l’heur de hausser un brin la vitesse horaire. Qui plus est, son relief à peine accidenté – environ 1000 m de D+ – n’exige pas d’être un grimpeur-né. Seuls quelques talus ponctuent l’itinéraire. « Il s’agit d’une excellente préparation en vue de courses de gravelle plus longues », souligne le cycliste.
Loin de la civilisation
Stationnez-vous à Mont-Blanc (Saint-Faustin–Lac-Carré jusqu’en 2022), puis élancez-vous sur la piste du parc linéaire Le P’tit Train du Nord, que vous quitterez tout juste avant Sainte-Agathe-des-Monts. Direction : le lac Brûlé, où vous rencontrerez les premiers secteurs hors route du jour. Après une trentaine de bornes de mise en jambes, vous foulerez les pieds du mont Kaaikop (838 m) par l’entremise de chemins forestiers un poil techniques. Pour un confort maximal, Marc Fourcaudot recommande de chausser au minimum des 700 x 40 c.
Dans la localité touristique de Saint-Donat, ravitaillez-vous impérativement dans l’un des nombreux commerces, sinon vous devrez attendre jusqu’au km 110 pour le faire ; il y a fort à parier que vos gourdes seront alors vides depuis longtemps. En cause : une traversée du parc national du Mont-Tremblant, que vous aborderez par le poste d’accueil Pimbina–Saint-Donat. (Acquittez en amont les droits d’accès quotidien.)
Vous longerez d’abord les lacs Provost et Lajoie par l’entremise d’un sentier partagé avec les piétons avant d’enfiler la route principale. Ce jour-là, Marc Fourcaudot est malheureusement passé un peu après une niveleuse. « J’avais l’impression de rouler sur des billes tant la surface était instable ! » raconte-t-il. Le paysage forestier du premier parc national créé au Québec – en 1895 ! – a néanmoins valu la peine : « Le chemin m’appartenait ; j’étais seul au monde, ou presque. »
Une fois dépassé le Centre de découverte, au km 110 justement, vous vous engagerez sur ce que Marc Fourcaudot décrit comme « un chemin abandonné où la végétation reprend ses droits ». En été, la lumière de fin de journée y crée une atmosphère des plus particulières. Ce bout de route oublié débouche finalement sur le lac Supérieur, étendue d’eau à partir de laquelle vous renouez tranquillement avec la civilisation… et la circulation automobile. Comme quoi toute bonne chose a une fin.
Photos : Marc Fourcaudot
Tant qu’à y être
Faut-il rappeler que Mont-Tremblant héberge une vibrante communauté cycliste ? On peut croiser plusieurs de ses membres chez Ocafé, situé au cœur du vieux village de Mont-Tremblant, à un jet de pierre du lac Mercier. Cette adresse gourmande idéale pour le p’tit déj et le dîner partage de fait ses locaux avec la boutique de vélo Cybercycle. Au menu : sandwiches divers, viennoiseries et cafés bien tassés. À déguster attablé, en regardant le va-et-vient des employés affairés et de la clientèle sportive.
Fiche technique
- Longueur : 138 km
- Durée : environ 5 à 7 heures
- Dénivelé : +1000 m
- Revêtement : 54 % non asphalté (sentiers forestiers parfois partagés)
- Pneus recommandés : 700 x 40c
Un conseil : appliquez du chasse-moustique ; ce petit geste vous sauvera la vie durant la première partie de saison.
