Publicité
Destinations, Québec

Bikepacking : La réserve faunique des Laurentides sur deux roues

05-04-2024

© Pierre Bouchard

Les cyclistes, persona non grata dans la forêt boréale de la réserve faunique des Laurentides ? Plus depuis peu, et c’est tant mieux.

Shimano est une marque très populaire auprès des visiteurs de la réserve faunique des Laurentides, mais pas ceux auxquels vous pensez. Les pêcheurs – l’entreprise japonaise fabrique aussi des accessoires pour taquiner le poisson – sont en effet beaucoup plus nombreux que les cyclistes à fréquenter le territoire montagneux de près de 8000 km2. Il pourrait bientôt en être autrement étant donné l’ouverture de ce dernier au bikepacking. Depuis la fin de l’été dernier, la Sépaq y propose une douzaine de circuits taillés sur mesure pour cette pratique plutôt récente. 

La société d’État a fait appel à un maître ès brousse québécoise pour concevoir ces itinéraires de vélo aventure en pleine nature sauvage. Il s’agit du globe-trotter et aventurier Pierre Bouchard, qui fréquente notre arrière-pays depuis belle lurette. « Je suis bien connu par les gens de la Sépaq pour leur avoir posé mille et une questions au fil des années. Ils m’ont donc tout naturellement contacté pour me confier le projet de développer ce nouveau produit », raconte ce personnage aussi bien connu des lecteurs de Vélo Mag.

© Pierre Bouchard

Pour public averti

Il ne faut toutefois pas être pressé pour rouler dans le dédale de chemins forestiers, de sentiers et de pistes parfois étroites qui sillonnent le parc de bord en bord. Les circuits répertoriés – tracés GPS inclus – sur le site de la Sépaq sont tous pensés pour être réalisés en l’espace de deux à sept jours. Il n’y en a dans les faits qu’un seul, une boucle de 83,1 km sobrement baptisée L’Étape/Launière, qui se prête bien à une escapade relativement brève. Prévoyez cependant y consacrer une journée complète ; le départ se fait à l’accueil La Loutre, au cœur de la réserve. Et la progression est quelquefois lente.

« Un gravel bike fait l’affaire, avec des pneus d’au moins 700 x 45c. Cela dit, on n’est jamais à l’abri de devoir pousser son vélo dans certaines sections plus techniques », indique Pierre Bouchard. Autre mise en garde : il faut une préparation rigoureuse pour naviguer en autonomie dans cet océan d’épinettes où la couverture cellulaire est inexistante. Se greyer de matériel de secours, d’un plan d’urgence et de vêtements chauds, même en juillet, est indispensable. Fait intéressant : plusieurs cartes du territoire sont disponibles sur l’appli Avenza Maps, qui permet la géolocalisation hors ligne.

© Pierre Bouchard

Unique en son genre

Les braves sont récompensés, fort heureusement. Cette boucle tutoie la rivière Launière sur plusieurs kilomètres, avant de longer l’immense lac Jacques-Cartier jusqu’au retour au point de départ. Ce n’est pas pour rien que Pierre Bouchard surnomme la réserve faunique des Laurentides « le château d’eau de la rive nord » : pas moins de 2000 lacs le constellent ! Côté dénivelé, ce tracé de niveau intermédiaire n’est pas de tout repos ; on parle tout de même de rouler sur de hauts plateaux de 700 à 800 m d’altitude, pour un total de près de 1500 m de grimpe.

Chose certaine, vous vous souviendrez longtemps des rares rencontres que vous êtes susceptible de faire. Et pas que de celles avec des orignaux ! « On ne croise pas grand monde, à part quelques bûcherons et gars de bois. Par expérience, ces gens-là sont toujours très impressionnés par la présence de cyclistes », affirme notre expert. Pour la totale, brandissez la canne à pêche que vous aurez trouvé le moyen de caser dans une sacoche pour prendre du poisson à gué (permis requis). C’est encore mieux si le moulinet de celle-ci est signé Shimano, bien sûr.


Fiche technique

Longueur : 83,1 km
Durée : De 4 à 6 heures
Non asphalté : 100 %
D+ : 1500 m
Revêtement : Chemins, sentiers et pistes généralement empruntés par des véhicules tout-terrains.
Pneus recommandés : 700 x 45c et plus
À savoir : Il est possible de pédaler sur le territoire de la réserve du début de juin jusqu’à la fin d’octobre. L’accès est cependant interdit lors de la période de la chasse à l’orignal, du 9 septembre au 15 octobre.

Le vélo aventure dans le parc

Le parcours L’Étape/Launière


À lire : Le parc des Laurentides : 125 ans d’un territoire

Le parc soufflait ses 125 bougies en 2020. Marc Vallières, professeur émérite de l’Université Laval, est revenu pour l’occasion sur le riche passé du premier grand parc de conservation créé par le gouvernement du Québec, aujourd’hui scindé en trois entités. L’ouvrage, digne d’une encyclopédie et richement illustré, se lit comme un vibrant hommage aux différentes générations d’utilisateurs de ces lieux – pêcheurs, chasseurs, exploitants forestiers et, plus récemment, adeptes de plein air. En filigrane se dessine l’histoire d’un Québec qui a bien changé depuis 1895. Une belle lecture à faire avant de visiter l’endroit.

Publicité

Autres suggestions

Hors-Québec

Dix trucs pour voyager heureux à vélo

Sur trois continents en autant d’années sur la route, j’ai assurément fait ma part d’erreurs et d’apprentissages. J’ai surtout compris que le ...
Jonathan B. Roy 05-04-2024
Présenté par Tourisme Montérégie
Québec

C’est le printemps, cap sur la Montérégie !

La Montérégie, par sa situation géographique tout au sud du Québec, est une région privilégiée au printemps. Les températures y sont clémentes rel
Vélo Mag 13-03-2024
Destinations, Hors-Québec

L’Espagne sans faux cols

Il est des pays qui sont constitués d’un nombre incalculable de cols : l’Espagne en est un. La péninsule ibérique regorge d’itinéraires vélo ...