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Le blogue de David Desjardins

Une lenteur rassurante

28-08-2020

Photo par Jack Finnigan sur Unsplash

Il revient aux cyclistes de mériter leur place dans les nouvelles zones piétonnières. En agissant de manière civilisée. Comme les autos avec les vélos: soyons conscients des plus vulnérables, de leurs peurs, et nous pourrons mieux vivre ensemble.

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Il y a des moments pour aller vite. D’autres pour slaquer la poulie, comme on dit.

Il y a des lieux, aussi.

Les villes ont ouvert la rue aux piétons pendant l’été. Un formidable laboratoire, rempli de permissions nouvelles pour les commerçants qui tentaient de déjouer la pandémie et profiter d’une météo paradisiaque afin d’éponger leurs dettes de renflouer leurs comptes de banque.

Le hic, c’est qu’à l’entrée de la plupart de ses espaces, on signifie clairement que les cyclistes doivent descendre de selle et marcher.

Je dis que c’est un hic, parce que je peux très bien rouler en faisant preuve de la même prudence que si je marche. Et descendre de mon vélo s’il y a foule et que cela devient impossible. Ça s’appelle des compétences et du jugement.

Mais est-ce bien à la portée de tout le monde?

Je lisais l’excellent billet Suzanne Lareau dans l’infolettre de Vélo Québec à ce sujet et je me disais : et voilà encore un règlement qui brime la vaste majorité des gens dotés de discernement, pour prévenir les frasques des cons ou des inconscients. Y’en a partout. Oui, y compris chez les cyclistes.

Vivre ensemble

Et si, à la place d’interdire, on éduquait? Et si, devant chaque section fermée au trafic automobile, on précisait que les vélos doivent rouler à la vitesse du pas, pour reprendre l’expression de Suzanne. Et mettre le pied à terre lorsqu’il y a foule.

Quand je passe sur la 3e Avenue, ou St-Vallier (à Québec), et qu’il n’y a personne ou presque dans la rue, le public essentiellement rassemblé sur les terrasses qui débordent sur le bitume, pourquoi je devrais marcher?

Bien franchement, je ne le fais pas. Mais je prêche par l’exemple en roulant avec une lenteur rassurante qui ne m’attire aucun regard réprobateur. Je n’irais pas plus vite à pied, mais presque.

J’ai vu des ahuris filer à toute vitesse sur leurs vélos à travers le monde, ou sur le trottoir. Souvent. Des pas éduqués, des pas éducables. Pourquoi ces zones n’ont-elles pas un brigadier pour assurer, avec jugement, un minimum d’ordre. Dire aux gens de ralentir à vélo, au besoin, par exemple.

Après tout, ceci est tellement nouveau. Et les cyclistes abondent et manquent parfois d’expérience et de compétences pour se mêler ainsi aux foules.

Ils doivent aussi être conscients de leurs limites.

Le respect attire le respect. Mettons les piétons en confiance en n’agissant pas en matamores. La cohabitation est possible. Emoji de signe de peace, pis toute, la gang.

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