
Ça fait des années que j’espère un important changement de parcours sur le Grand Prix de Québec. Ce sont finalement les travaux publics de la ville qui ont exaucé mon vœu.
« Ça fait quand même un bon moment que l’on réfléchit à des alternatives pour la course, soutient Joseph Limare, sympathique président des Grands Prix Cyclistes de Québec et Montréal (GPCQM), mais avec les travaux préparatoires pour le tramway, des secteurs de l’ancien parcours dans le Vieux-Québec, dont la rue Buade, qui devront être fermés dans les prochaines années, c’était l’occasion de faire quelques modifications et d’adopter une nouvelle zone de départ-arrivée sur les Plaines, plutôt que sur Grande-Allée ».
Donc, aussi, d’accueillir plus de gens. J’ai hâte de voir quelle sera la configuration des lieux. Est-ce qu’il y aura plus de places VIP, plus d’espaces payants? « Pas pour le moment », précise M. Limare.
Je pose la question, parce que je m’interroge aussi sur les sources de financement d’une compétition sportive qui, comme ses semblables en Europe, cherche à irriguer son budget avec davantage de fonds privés.
Un parcours qui change le rythme de la course
Sinon, qu’est-ce qui changer et qu’est-ce que ça change?
Plusieurs trucs, qui ont l’air mineurs mais ne le seront pas.
Après le départ sur les Plaines, on ira jouer sur la rue Cartier. Puis le peloton, à chaque tour, devra négocier une série de virages très serrés dans le quartier Montcalm. Coin rue Fraser, surtout, ce sera pas doux.
Puis, après quelques mètres sur Grande-Allée, les coureurs dévaleront la rue de Laune avant de faire un virage à 180 degrés dans la côte Gilmour. Ça va sentir les disques qui chauffent.
Puis, en bas, on met les gaz sur Champlain, comme avant. Changement majeur, ensuite: après la Côte de la Montagne, on se dirige immédiatement vers la rue St-Louis, donc le Château Frontenac, via la rue du Fort.
Exit, donc, la descente sur des Remparts, la remontée sur des Glacis et le passage sur St-Jean.
Puis, juste avant l’arrivée, on vire encore à 90 degrés, Place George V, juste avant l’arrivée sur les Plaines.
S’il faut résumer le changement en un constat : le parcours de Québec vient de devenir extrêmement technique alors qu’il l’était déjà passablement. « Ça devrait permettre d’élargir le bassin de potentiels gagnants », croit Joseph Limare.
En effet, la remontée de St-Louis tout juste après la côte de la Montagne et un virage serré avant l’arrivée favorisent probablement un groupe de puncheurs, tenant les sprinteurs plus en marge qu’autrefois. Quoique… Sait-on jamais.
Le positionnement des derniers tours jouera aussi un rôle crucial. Dès la rue Cartier, les équipes vont batailler pour être bien positionnée, puisque les espaces de dépassement seront restreints et le peloton risque de s’allonger lors de ralentissements répétés.
Au virage dans Gilmour, tout le monde voudra être à l’avant pour ne pas avoir à batailler depuis l’arrière sur Champlain où souffle généralement un vent de l’ouest qui propulse le peloton à des vitesses folles.
Ça va brasser!
Enfin, dans le petit Champlain, ça risque de faire des étincelles. « Non seulement il faudra être bien positionné à cet endroit pour le dernier tour, mais bien avant aussi », rappelle Joseph Limare.
Il a parfaitement raison : sans doute que les dernières 90 minutes de le course, voire plus encore, seront consacrées à jouer du coude pour éviter d’être pris à l’arrière dans Montcalm, ce qui oblige des relances couteuses sur le plan énergétique et un stress accru pour reprendre des positions perdues.
J’ai très hâte au 12 septembre pour marcher le parcours pendant la course et découvrir comment ces quelques points névralgiques affecteront la course.