Photo: Jonathan B. Roy
D’une frontière à une autre, je traverse le plus souvent de vastes étendues de campagne. Or les villes demeurent des incontournables tout aussi intéressants. Des pires expériences aux plus fantastiques, je vous dépeins brièvement quelques-unes de celles qui m’ont marqué, photos à l’appui.
SINGAPOUR
La rigide
Photo: Jonathan B. Roy
La cité-État du Sud-Est asiatique est unique en son genre. On la décrit souvent comme une fine city. Le jeu de mots rappelle l’attrait de cette cité propre et luxuriante, mais également qu’elle est tellement réglementée qu’il est possible de recevoir une contravention pour à peu près n’importe quoi, incluant mâcher de la gomme ou tenter d’en importer au pays!
SARAJEVO BOSNIE-HERZÉGOVINE
La meurtrie
Photo: Jonathan B. Roy
Sarajevo est connue notamment pour ses deux guerres et la tenue des Jeux olympiques de 1984. Y pédaler, c’est remonter dans le temps. On passe par-dessus le pont à côté duquel l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche a été assassiné, plongeant du coup l’Europe dans la Première Guerre mondiale. Les ravages du siège de la ville dans les années 1990 sont toujours bien présents, dont les nombreux immeubles criblés de balles.
TAIPEI TAÏWAN
La cyclable
Photo: Jonathan B. Roy
La capitale de l’île est-asiatique a les plus longs feux de circulation que j’aie jamais vus! Probablement conçus pour faciliter le trafic automobile, ces feux, pour la plupart aux interminables décomptes de 90 secondes, me laissaient tout le loisir, à chaque intersection d’admirer la modernité de l’endroit. À l’image du reste du pays, où le vélo est extrêmement populaire, Taipei est sillonnée de pistes cyclables.
TOKYO JAPON
La gentille
Photo: Jonathan B. Roy
Pour une agglomération de 43 millions d’habitants, Tokyo est étrangement facile à approcher. Afin d’éviter les boulevards, plus occupés, je me suis promené dans les immenses labyrinthes que sont les quartiers résidentiels de la capitale japonaise. Les enfants, tous à vélo ou à pied, y retrouvent leur chemin à l’aide de figures de différents animaux tracées au sol: des lions, des éléphants, des crocodiles. Et les Japonais sont si respectueux, polis et silencieux, que même au point le plus central de la ville, jamais je n’ai ressenti l’impression de ne pas avoir mon espace.
HANOI VIETNAM
La grouillante
Photo: Jonathan B. Roy
Hanoi est le complet opposé de Tokyo! Mon arrivée dans la capitale vietnamienne a été l’une de mes entrées urbaines les plus dangereuses. Une vingtaine de kilomètres avant la ville, les camions de transport roulent rapidement sur une route sans accotements et les motos se faufilent partout où elles peuvent, le tout dans une cacophonie assourdissante de klaxons. En ville, la circulation cycliste était néanmoins plus aisée, parmi les motos qui faisaient penser à des essaims d’oiseaux qui s’ouvraient et se refermaient autour de moi. La scène est de prime abord déroutante, surtout pour un piéton. On apprend vite qu’il vaut mieux suivre le courant de cette marée humaine plutôt que d’essayer d’aller à contresens.
ISTANBUL TURQUIE
La multiculturelle
Le musée Hagia Sophia, icône de la métropole, en plein cœur d’Istanbul
Photo: Jonathan B. Roy
La perle du Bosphore est une autre ville à l’approche difficile. En arrivant de l’Ouest européen, les routes convergent vers quelques ponts où la circulation est si dense et immobile que des vendeurs ambulants se tiennent au beau milieu de l’autoroute, offrant de l’eau et de la nourriture. Une fois dans la vieille ville, il est préférable, durant quelques jours, de délaisser le vélo pour les espadrilles, le temps d’explorer l’histoire, la culture, les marchés, l’architecture et les autres merveilles qu’abrite ce lieu fabuleux. À proximité de l’Asie, Istanbul possède la beauté des brassages qui se produisent au confluent des continents, des religions, des civilisations.
KUALA LUMPUR MALAISIE
La pas habituée
Photo: Jonathan B. Roy
La capitale malaisienne est en constante modernisation. Durant l’année où j’y ai habité, j’ai assisté à l’arrivée de vélos en libre-service et à l’apparition de pistes cyclables, peintes en bleu ciel sur l’asphalte à partir des géantes tours Petronas. Pourtant, le cyclisme dans ce climat tropical humide et étouffant reste encore rare. Et les automobilistes n’y sont tellement pas habitués que c’est avec zèle et patience qu’ils gardent leur distance des quelques pionniers à pédales.
BAKOU AZERBAÏDJAN
La pétrolifère
Photo: Jonathan B. Roy
Au cœur d’un pays conservateur en même temps qu’incroyablement accueillant, sur le bord de la mer Caspienne, Bakou détonne et étonne. Bâtie grâce à la richesse du pétrole de la mer, elle compte à présent un circuit de Formule 1 peint sur les routes encerclant l’ancienne ville fortifiée. Le reste de l’année, on peut y circuler à vélo, entre des bâtiments historiques, d’autres aux allures soviétiques, et ceux complètement modernes érigés dans l’objectif de prouver le renouveau de l’Azerbaïdjan.
KHIVA OUZBÉKISTAN
La sereine
Photo: Jonathan B. Roy
Surprenante oasis de 50 000 habitants dans le désert ouzbek, en Asie centrale, la ville aux minarets de porcelaine aurait, selon la légende, été fondée par le fils de Noé, Sem, qui y aurait creusé un puits. Ici comme ailleurs dans ce pays hospitalier, la majorité de la population semble se déplacer à vélo.
TBILISSI GÉORGIE
L’hétéroclite
Photo: Jonathan B. Roy
L’éblouissante capitale géorgienne, établie au Ve siècle, est aujourd’hui un mélange réussi d’architectures médiévale et classique, où des bâtisses de l’ère stalinienne côtoient d’autres constructions résolument modernes. On y mange bien, on y circule aisément, et le coût de la vie y est très peu élevé. Tbilissi, comme la Géorgie tout entière, a été l’un de mes grands coups de cœur.