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Hors-Québec

Celle qui fait pédaler Marrakech

19-03-2019
Maroc Marrakech bicyclette libre service

Dans Marrakech, les femmes circulent sans gêne sur deux roues.

Lebna El Hakym représente à elle seule le Maroc moderne. Française d’origine marocaine partageant son temps entre les Émirats arabes unis et le Maroc, la jeune femme de 31 ans est directrice générale et fondatrice de Medina Bike Marrakech, le premier système de vélo en libre-service d’Afrique.

Lebna El Hakym n’était pas tout à fait prédestinée à devenir une figure importante de la culture du vélo au Maroc. En fait, celle qui a étudié à Paris dans l’intention de mettre sur pied une agence événementielle a su saisir, par ses nombreuses rencontres, l’occasion de «faire quelque chose pour son pays». Son point de départ? Un vélo initialement enfourché dans le but de se remettre en forme qui s’est en un rien de temps transformé en inspirante activité coup de cœur.

«J’avais envie d’apporter quelque chose de plus vert à notre planète et à notre pays qui, il faut se le dire, dépasse largement les quotas de pollution, explique la pétillante et dégourdie jeune entrepreneure. Je souhaitais délivrer un peu les rues de Marrakech de toutes ces motos et de ces multiples taxis. Et puis il y avait à Marrakech cette belle culture et cette histoire du vélo que je désirais poursuivre.»

«Mon objectif était d’inciter les gens à se déplacer à vélo, de perpétuer cette grande culture du vélo présente au Maroc et à Marrakech. »

Lebna El Hakym
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Dans cette cité libérée où les femmes circulent sans gêne sur deux roues (contrairement au reste du Maroc, où c’est plutôt mal vu), les touristes comme les Marocains issus de toutes les classes sociales peuvent désormais pédaler en toute liberté et à petit prix, pour leur plus grand bonheur. La preuve: depuis novembre 2016, ils sont 13 000 abonnés annuels à emprunter les 320vélos des 10 stations dispersées dans la ville rouge (Ménara, Place de la Liberté, Koutoubia, Théâtre Royal, Plaza Marrakech, Jardins Majorelle, Palais des Congrès, L’Hivernage, Ménara Mall et Kenzi Atlas).

«Mon objectif était d’inciter les gens à se déplacer à vélo, de perpétuer cette grande culture du vélo présente au Maroc et à Marrakech, et de sensibiliser les Marocains aux dommages des émissions de carbone. Je tenais également à appliquer une tarification moins chère que celle des autobus pour les trajets urbains et périurbains.»

Un Maroc un peu européen

Fascinée par les Marrakéchois, leur éternel sourire et leur disposition à progresser et à entrer rapidement dans une nouvelle ère, Lebna El Hakym persiste à se battre contre les différentes instances afin que son projet prenne davantage d’ampleur. Parce qu’elle sait que celui-ci contribue à changer la façon de penser ainsi que la qualité de vie des Marocains. «Marrakech est la ville où on utilise le plus le vélo au Maroc, constate celle qui se fait un devoir de lutter pour l’implantation d’infrastructures cyclistes supplémentaires. Sa topologie est sympa, le paysage varie d’une station à l’autre, il existe quelques pistes cyclables, de même que des jardins spécial petite reine et d’autres, ludiques, imaginés à l’intention des enfants. En outre, il n’y a pas de gros bouchons de circulation comme à Casablanca ou à Rabat. Et c’est toujours un plaisir de rouler, par exemple de la médina à un rempart.» Ce sont ces mêmes remparts qui ont vu naître, dans les années 1950, les premières «pistes cyclables» de Marrakech, alors qu’il fallait être riche pour posséder une bicyclette…

En attendant un développement électrique qui devrait voir le jour d’ici 2020 (en vue de s’établir dans le reste du Maroc, dont le terrain se trouve plus montagneux), Medina Bike et son idéatrice poursuivent leur mission vélo, en proposant entre autres des visites guidées (de la médina, de la nouvelle ville, et de la palmeraie pour les plus sportifs), des thématiques ludiques, des actions cyclistes menées de concert avec des associations, et des initiatives comme la journée Marrakech sans voiture. Lebna El Hakym pense aussi développement: elle vient de lancer un mini-système de deux stations de vélos en libre-service dans la ville d’Agadir.

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