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Hors-Québec

Virginie : 5 parcours pour les amateurs de gravelle

09-06-2023

© Visit Harrisonburg VA

Huit chaînes de montagnes, soixante parcs d’État et nationaux, huit mille kilomètres carrés de forêts nationales et une paisible ruralité déjà tellement appréciée des cyclistes de route : la devise de l’État de Virginie, Virginia is for lovers, s’applique à la perfection aux amateurs de vélo de gravelle, particulièrement dans les régions d’Harrisonburg et de Roanoke.

Harrisonburg est une ville universitaire où l’énergie de la jeunesse émane de partout. De nombreux restos nichent dans de vieux bâtiments patrimoniaux rénovés avec goût. La ville abrite cinq microbrasseries, et on se déplace aisément en utilisant les trottinettes en libre-service disséminées çà et là. C’est une destination plein air par excellence en raison de la proximité de forêts nationales et du parc national Shenandoah que traverse la spectaculaire Skyline Drive. 

À notre arrivée à Harrisonburg l’automne dernier, Manon, ma conjointe, et moi avions parcouru à vélo l’itinéraire d’un événement populaire annuel qui se veut un clin d’œil au Paris-Roubaix, le Harris-Roubaix. En avril, le même jour que la classique, le Harris-Roubaix est une véritable fête des routes de gravelle. La rencontre sportive est gratuite et sans inscription. À midi, les participants quittent le centre-ville en direction d’une ferme familiale. De là, on propose des boucles de 15 et 25 km que chacun a la liberté de pédaler une ou plusieurs fois. Les organisateurs concoctent également une course informelle pour qui recherche le simple plaisir de rivaliser. 

« Je goûte au bonheur », me lance Manon en pédalant sur ce parcours. Les routes, hyper tranquilles, sublimes, sinuent de hameau en hameau en territoire agricole. Une particularité fait le charme de la région : les propriétés trônent loin de la route, sur les crêtes. Alors que nous sommes sur le sommet d’une butte, de chaque côté d’un chemin très étroit, des épis de maïs d’au moins 2 m de hauteur nous entourent. En amorçant la descente, le spectacle de champs de blé d’Inde à perte de vue se déploie devant nous… Les rangées s’alignent parfaitement, telles les vignes dans les régions viticoles. C’est féérique !

Harris-Roubaix

Le lendemain, nous nous rendons en voiture dans le secteur de Briery Branch, point de départ de notre sortie. Un autre monde nous attend, celui de la forêt nationale George-Washington, aux chemins nettement plus accidentés, parsemés de crevasses, de sillons et de grosses roches. J’aurais bien changé mes pneus de 38 mm de largeur pour des 50 mm, pour le moins. L’immersion dans cette dense nature est totale : des arbres, encore des arbres, deux petits lacs, un camping. Difficiles et techniques étant donné le dénivelé, les 66 km de chemins conçus pour des 4 x 4 et imposant 1500 m d’ascension sollicitent nos quadriceps. 

Forêt nationale Georges Washington

Au troisième jour, nous revenons plus bas dans la vallée afin de rouler dans un secteur limitrophe à celui du Harris-Roubaix, au nord-ouest d’Harrisonburg. C’est sinueux et étroit, et nous nous demandons ce qui nous attend au détour des multiples courbes et côtes. Nous nous dégourdissons les jambes tandis que le décor nous apaise l’esprit : environnement calme et verdoyant, pastoral, agricole, agréable à regarder et à savourer. Cette soixantaine de kilomètres est tout en montées et en descentes.

Au creux de la vallée TNR Northwest Gravel

Roanoke, Star City of the South, en référence à l’étoile au sommet de la montagne Mill, se situe à deux heures de voiture plus au sud. Elle s’affiche comme la capitale du vélo de montagne dans l’Est, même si le vélo de gravelle prend de plus en plus de place. Peu importe la direction qu’on choisira, il faut toujours compter au moins 20 minutes de déplacement en véhicule motorisé avant d’entreprendre sa sortie. 

Au départ du Floyd Family Campground, à 50 minutes d’auto de Roanoke, notre guide locale, Kristine, nous entraîne sur un circuit de 46 km et 940 m de dénivelé. Nous alternons entre routes tortueuses et vallonnées, bordées de fermes, de boisés et d’églises, et voies forestières où nous nous faisons secouer la carcasse. Les montées culminent à quelques reprises sur la Blue Ridge Parkway, que nous croisons à quelques reprises avant d’aboutir pour le dîner dans le village de Floyd, jadis bastion des hippies et au cœur de la Virginia’s Heritage Music Trail. Floyd demeure figé dans le temps. Nous nous approvisionnons au Floyd Country Store : frigo d’époque pour le Coca-Cola, barils remplis de bonbons, banquettes comme dans l’temps. Ce resto/magasin général présente plusieurs spectacles toutes les semaines ; des artistes de renom se produisent dans la toute petite salle toujours bondée. Le Floyd Country Store réalise en outre son propre balado mensuel. Les habitants, fermiers, cultivateurs débarquent alors pour l’enregistrement, parce qu’on donne les nouvelles régionales avant de passer à la musique et à l’humour. Et on danse, les amis ! Mentionnons que Floyd s’avère le lieu du Tour de Dirt, une compétition de gravelle qui dure depuis 25 ans déjà.  

Roanoke et le Tour de Dirt

Une autre journée, nous montons – sur 45 km et 735 m d’ascension –, une section différente de la Blue Ridge Parkway dans un quasi-sentier caillouteux, accidenté, tapissé de feuilles mortes colorées. En redescendant, la route de gravier, méandreuse, épouse les flancs de la montagne… Quelle partie de plaisir ! Quel régal pour les yeux ! Le parcours Pocket Full of Carrots nous fait pédaler sur des chemins aussi étroits qu’en Europe ; moins de fermes s’éparpillent dans le décor, mais les points de vue sur les sommets et la forêt ajoutent à la diversité. Point de départ et d’arrivée : Fincastle, qui doit son charme à son minuscule quartier historique. 

Pocket Full of Carrots


Repères

Les routes et chemins

Au cours de ce séjour, la majorité des parcours qu’on m’a proposés dans l’arrière-pays incluaient jusqu’à 50 % de voies asphaltées. Le reste s’est fait, dans les campagnes et zones agricoles, sur le gravier – l’absence de terre battue était totale –, et en forêt, sur du terrain fort accidenté (gros cailloux, roches, rigoles et crevasses). 

Les hébergements

Le House by the Side of the Road est un coquet gîte du passant à 3,5 km du cœur de Harrisonburg. 

La sécurité 

Même si nous sommes presque toujours en milieu agricole, qu’on y roule souvent en tracteur ou en 4 x 4 juché haut, jamais nous n’avons été frôlés, jamais nous ne nous sommes sentis en danger. 

La saison

La Virginie donne la possibilité d’amorcer tôt la saison et de la terminer tard, et cela explique la grande popularité de cet État auprès des cyclistes québécois, mais les degrés Celsius sont loin de constituer l’unique attrait de la Virginie : vérification faite, Virginia is for lovers de la gravelle itou.

La langue

Virginia Tourism offre un site web en français à l’intention des Québécois et des francophones du Canada. C’est une belle marque de respect à l’égard de cette clientèle. Voir https://www.virginia.org/plan-your-trip/international-visitors/canada/visiteurs-canadiens/

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