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Québec

Garnotte et vino dans Lotbinière

26-05-2021

© Stephanie Allard

Des producteurs de différents types de boissons alcoolisées de la région de Lotbinière ouvrent habituellement leurs portes au grand public. Ce qu’on apprécie, car la région regorge de jolies routes rurales en terre battue.

Charlotte Reason ne s’accommode pas facile- ment d’une réponse négative, surtout lorsque cela concerne l’un de ses vins nordiques. Mais ça, je ne l’apprends qu’après avoir arpenté l’intégralité de son vignoble, La Charloise, un ballon de Blanc de Lemay à la main, et en voiturette de golf de surcroît. «Mon conjoint et moi avons acheté cette terre il y a vingt ans, puis nous y avons planté des bleuets, de la vigne, des arbres fruitiers. Nous ne produisons de l’alcool sérieusement et de façon stable que depuis six ans», me relate la viticultrice. À la fin de la visite, elle insiste pour que je goûte au Pointe à Platon, son vin de cassis maintes fois primé. La suite de la sortie se fera pianissimo, décidément…


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Remarquez, rien ne presse: je dispose de tout mon temps pour explorer la toute jeune Route des alcools mise officiellement en place l’année dernière. Cet itinéraire regroupe deux vignobles, deux cidreries, deux microbrasseries et trois producteurs de boissons alcoolisées, deux d’entre eux travaillant à base de petits fruits et le troisième à base de miel de la région de Lotbinière, sur la Rive-Sud, à proximité de Lévis. Tous accueillent chez eux les visiteurs – et les cyclistes – le temps d’une visite, d’une dégustation ou d’un brin de jasette. Sans surprise, Charlotte Reason en est l’instigatrice. «L’idée mijotait depuis quelques années. Le succès remporté par la Route des vins de Brome- Missisquoi a été une importante source d’inspiration pour nous», explique-t-elle.

Lotbinière, il faut dire, possède des atouts qui charmeront à coup sûr les amateurs de vélo et de vino. À commencer par ses routes en terre battue, lesquelles sectionnent les nombreuses terres agricoles du coin. Grâce à elles, on tricote de chouettes boucles rurales qui relient les neuf producteurs de la Route des alcools. En outre, le relief est tout plat, plaines fertiles obligent. La plus forte concentration de chemins de traverse se situe au nord de l’autoroute 20: route de la Colline, chemin Marigot, routes Demers, Chouayen, des Baron… Au sud de ce même axe, on emprunte la piste cyclable du parc linéaire du Grand Tronc, en poussière de pierre à partir de Saint-Agapit. Des pneus de 28 mm suffisent amplement.

Virée gourmande

À moins de vingt minutes des ponts de Québec, le coquet et ancestral Saint-Antoine-de- Tilly constitue un point de départ et d’arrivée idéal pour cette virée gourmande. Le premier arrêt de la tournée s’impose par lui-même: trois des artisans de la Route opèrent sur le territoire de cette municipalité membre de l’Association des plus beaux villages du Québec. Parmi eux, il y a Jérôme Aubin, propriétaire de la Cidrerie & Verger À l’orée du bois.

Le jeune maître cidriculteur a repris il y a sept ans l’entreprise fondée par son père dans les années 1980 et y a insufflé un souffle nouveau. Aujourd’hui, il fabrique annuelle- ment de 7000 à 8000 litres de divers nectars, dont le Bâtard, un surprenant cidre houblonné qui évoque le goût rafraîchissant d’une IPA mais sans l’amertume. «Je me suis long- temps cherché avant de trouver ma vocation, raconte-t-il. C’est surtout la transformation de la pomme qui me branche: je dois me restreindre tant j’ai des idées!» Son projet du moment? Un cidre aromatisé à la rhubarbe, pour lequel il compte recourir à plu- sieurs variétés de pommes à cidre, comme la Reinette Russet et la Porter’s Perfection.


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Les distances entre les producteurs sont, en règle générale, assez longues: au bas mot quelques dizaines de kilomètres. Cela laisse donc au foie le temps de métaboliser l’alcool absorbé. On ne voudrait pas faire crier l’éthylomètre! Visiter l’ensemble des producteurs de la Route des alcools en une seule journée n’est toutefois pas un scénario réaliste, en particulier si on prévoit s’arrêter à chaque adresse. C’est pourquoi Vélo Mag vous recommande de planifier au moins deux jours si vous désirez la parcourir en entier, et de vous munir de sacoches pour transporter les victuailles que vous vous procurerez en cours de route. Croyez-nous, vous ne repartirez pas les mains vides.

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