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Pratico-pratique

Mieux piloter sur les chemins de traverse

29-05-2019
Gravel bike skills

Photo: Grinduro Canada/Devinci Cycles

Cahoteux, défoncés, véritables planches à laver: les chemins de gravier sont une expérience cycliste multisensorielle. Voici quelques trucs afin d’y rouler heureux, préférablement sur votre vélo (plutôt qu’à côté).

 

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1 Une conduite relâchée

Comme les chemins de garnotte sont instables, vous aurez l’impression bien réelle d’avoir un contrôle moindre sur votre trajectoire. En tout cas, nettement moindre que sur l’asphalte, qui est prévisible et constant par définition (quoique…). Le truc: accepter que votre vélo «flotte» davantage – et lâcher prise. «Je conseille d’à peine pincer son guidon et de détendre le haut de son corps, de manière à mieux encaisser les chocs», dit Alexis Pinard, coorganisateur de la Classique des Appalaches, qui comprend plusieurs kilomètres de routes non bitumées.

2 Un balayage constant

Emprunter les chemins de traverse, c’est partir à l’aventure: on ne sait jamais ce qu’on va trouver. Même quand on les visite régulièrement. «J’aime dire que ces routes sont vivantes. Les saisons, leur entretien par les municipalités et la circulation qui y transite les façonnent, littéralement», affirme notre expert. Résultat: on ne peut rouler la tête dans le guidon, sous peine de frapper un trou inopportun ou de faire de l’aquaplanage dans la boue. Levez plutôt les yeux et balayez du regard plusieurs mètres devant vous.

3 Un freinage dosé

Freiner en barrant sa roue arrière n’est jamais une très bonne idée. Elle l’est encore moins sur une chaussée gravelée. Parlez-en à Geoffroy Dussault, qui a terminé en quatrième position à l’édition 2017 de la Transcontinentale Europe, une course de 4000km sur le Vieux Continent. «En Macédoine, toutes les routes secondaires sont en poussière de pierre, même celles qui descendent les cols. Croyezmoi : dévaler là-dessus est suicidaire », raconte-t-il. Un conseil: «pomper» légèrement vos freins plutôt que de les écraser.

4 Le repérage de la voie royale

Sur les chemins de gravelle, on pense tel un adepte de vélo de montagne et on déploie le moins d’effort possible pour se rendre du point A au point B. Cela signifie de s’approprier les roulières et de rouler large, quitte à empiéter sur le milieu de la voie. «Peu importe où on passe, divers scénarios sont envisageables. On gagne toujours à choisir le plus facile», fait valoir celui qui est aussi chef de produit du département vélo chez Garneau. On laisse donc de côté sa mentalité d’accotements, de pistes cyclables et d’autres havres de paix contre automobilistes frustrés.

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5 La juste pression

En un mot: elle fait toute la différence! «La pression des pneus est le nerf de la guerre, confirme Alexis Pinard. Si on gonfle trop, ça va cogner davantage, et on va patiner dans certaines montées.» Et pour un cas de sous-gonflement? «C’est une autre histoire: on va trouver la sortie difficile sans bon sens, sans toutefois gagner au registre du confort», enchaîne Geoffroy Dussault. Les deux maîtres ès garnottes conseillent de mettre à l’épreuve plusieurs combinaisons et de déterminer les meilleures en fonction des conditions de route – non, il n’y a pas de secret.

6 Des points de contact rembourrés

Toutes les régions anatomiques en contact avec votre vélo seront malmenées sur des chemins de terre. Investir dans des composantes et accessoires qui «adoucissent» l’expérience est dès lors judicieux. La guidoline sera épaisse et adhérente, les gants de vélo iront dans le même sens, la selle, elle, sera bien en chair. Et les pneumatiques auront tout avantage à être assez larges. «Le compromis fait sur le look et la performance, on le récupère rapidement ailleurs», nuance Geoffroy Dussault.

7 Le bon état d’esprit

Oui, vous roulerez moins vite sur ce terrain de jeu que sur les routes asphaltées. Certes, votre moyenne horaire y sera moins élevée. Non, vous ne pouvez prévoir à la seconde près quand vous reviendrez. Et alors? «On peut se passer de tous les conseils du monde tant et aussi longtemps qu’on est conscient de ces différences. Quand on le sait, on s’ajuste en conséquence plutôt que d’être déçu», croit Alexis Pinard. Pour partir à l’aventure, vaut donc mieux se mettre en mode explorateur.

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