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23-03-2019

« Aux Îles, c’est pas pareil », ont l’habitude de dire les Madelinots aux visiteurs venus de la grand’terre (du continent). Vélo Mag a pris l’erre (est parti à l’aventure) sur ce bout du Québec échoué en plein cœur du golfe du Saint-Laurent afin d’aller y vérifier si ce dicton s’applique aussi au vélo. Verdict ?

« Bienvenue à bord ! À partir de maintenant, nous fonctionnons à l’heure des Îles. Ajustez votre montre, parce qu’on ne vous attendra pas si vous manquez le bateau ! » me lance une dame à la réception du navire de croisière de la Coopérative de transport maritime et aérien (CTMA). Le ton est donné : pendant la prochaine semaine, je vivrai ce que la brochure de cette coopérative des Îles-de-la-Madeleine décrit comme une « expérience 100 % madelinienne », accent, repas et divertissements inclus.

Je voyagerai donc sur le fleuve Saint-Laurent à destination de l’archipel en forme d’hameçon abritant 12 300 habitants. Une fois accosté, j’enfourcherai mon vélo afin de sillonner les 200 km2 d’un territoire réputé pour la régularité et l’intensité de ses vents – de 17 km/h à 40 km/h en moyenne, semble-t-il. Puis, après un séjour de trois jours, le navire rebroussera chemin jusqu’à son lieu de départ, Montréal.

C’est un départ

Iles de la madelaine coucher soleil

J’ai opté pour le forfait Vélo : le cycliste y est maître de son temps, les itinéraires n’étant que suggérés, ce qui lui permet d’explorer les îles de la Madeleine à sa guise. Un service de dépannage est offert le long des circuits proposés, tout comme un autre de transport en autocar en fin ou en début de journée, question de mieux composer avec les caprices d’Éole. Les repas du midi sont servis sous forme de pique-nique à emporter. En un mot comme en mille : du gros luxe.

Terre !

Après une traversée ponctuée de paysages spectaculaires, nous voici aux Îles – enfin ! C’est qu’à force de se les imaginer, elles acquièrent un caractère mythique ; on s’y projette au guidon de sa bécane, perdu entre terre et mer, les poumons remplis de cet air pur et frais dont les insulaires ne cessent de vanter les qualités. Le plan est d’aller explorer l’île du Havre Aubert, à l’extrémité ouest de l’archipel. Comme les vents ne sont pas favorables, une navette nous conduit directement au site historique de La Grave (de « grève », plage de galets). Le plan : revenir en sens inverse vent arrière (vent qui pousse de dos).

L’est des Îles

Iles de la madelaine coucher soleil

Le lendemain, je renoue avec les vents favorables afin d’explorer la partie est des Îles, où se trouvent quatre des six îles principales : du Havre aux Maisons, de la Pointe aux Loups, La Grosse Île et de la Grande Entrée. L’itinéraire à partir du port de Cap-aux-Meules est d’une soixantaine de kilomètres et, à moins de se sentir particulièrement en jambes, le retour au point de départ se fait par la navette.

Le temps, il s’égrène lentement alors que je traverse l’île du Havre aux Maisons, dont le décor ponctué de falaises de grès rouge, de buttes aux noms évocateurs (Pelées, à Mounette, etc.) et de maisons colorées qu’on dirait saupoudrées rappelle celui des hautes terres d’Écosse. Puis il se précipite soudainement lorsque je traverse les dunes reliant l’île du Havre aux Maisons à l’île de la Pointe aux Loups et, ensuite, à la Grosse Île. Des deux côtés de la route, des adeptes de planche aérotractée profitent des généreux vents dans les lagunes, des viviers naturels où l’eau est particulièrement chaude et peu profonde.

Je finis ma course à la plage de la Grande Échouerie, à Old-Harry, non sans avoir fait un petit détour par Grande-Entrée, un hameau de pêcheurs nommé « capitale québécoise du homard » en 1994. Le sable blond de la grève qu’on dirait infinie me convainc d’enlever mes souliers et de me faire ensoleiller (m’étendre au soleil).

Dégolfer des Îles

Avant de dégolfer (partir, s’en aller) des Îles, une ultime sortie s’impose. Pour cette troisième journée, c’est à la découverte de l’île du Cap-aux-Meules, chef-lieu des Îles, que je pars. Le plaisir de ce parcours vient de sa grande flexibilité : on adapte la boucle sur l’île centrale à sa guise, tantôt afin d’explorer ses villages pittoresques, tantôt pour y dénicher de véritables trésors, dont les bières locales de la microbrasserie À l’abri de la Tempête.

Vérification faite : aux Îles, les boissons alcoolisées ne sont pas pareilles. Comme tout le reste d’ailleurs.

Repères

Les forfaits : Il y en a plusieurs, y compris celui vélo. Le forfait saveurs vous fera goûter les richesses du terroir avec quelques visites chez des producteurs passionnés. Le forfait art et culture s’intéressera aux musés et galeries d’art en plus de rencontres avec les artisans.
Le climat : L’été aux Îles est sans canicule, et le temps doux et généralement ensoleillé se poursuit jusqu’à la fin de septembre. On prévoit tout de même le nécessaire pour rouler à la fraîcheur.
Le relief : Il n’y a pas de sommets, aux Îles, juste des buttes. Par contre, le vent peut ralentir les ardeurs.

Infos : croisieresctma.ca

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