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Le blogue de David Desjardins

Deux descentes victorieuses et une course fantôme

08-10-2023

Crédit: Instagram de Jackson Goldstone

La performance de Jackson Goldstone à la finale de descente de la coupe du monde au Mont Sainte-Anne s’est avéré un moment de pure grâce.

« Regarde, il fait des tailwhips comme s’il descendait pour le fun », s’extasiait ma fiancée. J’implorais l’esprit de Steve Smith afin qu’il protège le jeune prodige canadien de la descente.

Nul besoin d’incantations ou d’ésotérisme. Le surdoué de Squamish paraissait protégé par les dieux, donnant même l’impression, par moments, de léviter au-dessus de l’exigeant parcours. Rien n’allait l’arrêter.

Seul gagnant de plus d’une épreuve de Coupe du monde en 2023, à sa première saison sur le circuit, Goldstone possède un talent que même les néophytes peuvent reconnaître en comparant sa performance à celle des autres descendeurs. Non seulement il fonçait sur le parcours du MSA comme s’il se savait invincible, mais il ajoutait à sa vitesse ahurissante un style, du swag, et quelque chose comme le pur plaisir que procurent l’adrénaline et le sentiment d’être en parfait contrôle de la situation.

Une aisance qui confine à la grâce.

Pogi crampé

On ne peut pas en dire autant de la troisième victoire en autant d’années de Tadej Podačar au Tour de Lombardie. Quoique sa descente vers Bergame se soit avérée impeccable, conférant une avance confortable au meilleur coureur de la saison (c’est lui qui cumule le plus de point UCI et PCS, loin devant van der Poel, Vingegaard, Evenepoel et consorts), le polyvalent Slovène en a arraché un brin sur le plat.

À un peu plus de 10km de l’arrivée, il paraissait pris de crampes. La voiture d’équipe s’est avancée, le directeur sportif l’UAE lui a tendu un flacon dont le contenu s’avalait d’un trait, puis Tadej est reparti pour élargir son avance plus encore en route vers la victoire.

Bref, Pogačar a donné l’impression qu’il pourrait craquer. Sean Kelly (sur GCN) paraissait douter que le remède ingurgité puisse l’avoir aidé de quelque manière et surtout aussi rapidement. Qu’est-ce que j’en sais… Quoi qu’il en soit, on a vu le héros vaciller un moment, pédalant un peu carré, lui qui nous a habitué à la grâce des grands exploits.

Ce sont surtout les perdants qui lui ont permis de l’emporter de la sorte. La poursuite, constituée de pointures, n’est jamais parvenue à travailler de concert pour reprendre le sympathique double-champion du Tour de France qui, cette année seulement, a remporté Paris-Nice, le Tour des Flandres, l’Amstel, deux étapes du Tour (ça lui en fait 11 au total), la Flèche Wallonne. Juste ça.

Les faiblesses de Pogi le rendent encore plus aimable qu’il ne l’est déjà.

La course que vous ne verrez pas

Oh, et pendant ce temps, Simone Boilard terminait les championnats du monde du gravel au septième rang, derrière quelques grandes championnes, dont la gagnante de l’épreuve, la Polonaise Kasia Niewiadoma. Mais n’essayez pas de voir la course, l’organisation ne s’est pas donné la peine d’assurer une couverture de l’épreuve. Avec l’assentiment de l’UCI, qui s’en est lavé les mains pour ensuite promettre que la diffusion serait rendue obligatoire l’an prochain pour la course des femmes.

Eh, misère…

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