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Le blogue de David Desjardins

Secrets de voyage : s’envoler avec son vélo

31-08-2024

Je ne sais pas exactement combien de voyage de vélo j’ai au compteur. Attendez que je me souvienne… Nice, les Alpes, les Pyrénées, la Corse, Majorque deux fois, Gérone, les Dolomites et les Alpes italiennes… J’en oublie, c’est sûr…

Mais j’en ai suffisamment fait pour en avoir tiré quelques enseignements et constaté l’évolution des pratiques (et des tarifs), puisque les choses ont passablement changé dans les dernières années. Voici quelques trucs, si l’envie vous prend d’aller rouler ailleurs que sur vos terres par la voie des airs.

Réserver tôt… la place de votre vélo

La popularité des voyages cyclistes amène son lot d’avantages et d’inconvénients. Certaines compagnies aériennes ont revu le prix de transport d’articles de sport à la baisse pour attirer cette clientèle. Toutefois, il n’est plus possible, comme il y a quelques années, de simplement se présenter avec sa monture et de payer le tarif du transporteur.

Les places des vélos sont en effet limitées et, parfois à deux ou trois mois d’avance, elles sont complètes sur plusieurs vols populaires. Sans réservation, votre vélo ne partira pas avec vous.

(Et même encore, j’ai eu à m’engueuler avec le type de Lufthansa qui nous disait, l’an dernier, avoir surbooké le nombre de places pour les vélos et qu’il n’y en avait donc plus pour les nôtres. Il a fallu négocier serré, même si nous avions réservé nos places… N’importe quoi.)

Assurez-vous, au moment d’acheter votre billet, qu’il y a de la place pour votre précieux engin.

Attention aux billets à rabais

Mieux vaut mettre dans la balance l’ensemble de facteurs en cause avant de choisir son billet d’avion. Par exemple, sur certains transporteurs européens, le billet le moins cher vous fera sauver 200$ ou 300$. En revanche, on pourrait vous demander 600$ pour le transport de votre vélo pour l’aller-retour. Même s’il s’agit d’une compagnie partenaire de Air Canada (re-salut, Lufthansa!) qui ne réclame pourtant qu’une cinquantaine de dollars par segment de vol (100$ et des poussières pour l’aller-retour).

Si vous choisissez plutôt le billet à plein prix, vous pouvez parfois troquer la valise (vous vous contentez d’un bagage à main, et mettez plus de trucs dans votre boîte/sac de transport) pour le vélo. Au final, vous allez épargner 200$, 300$, parfois même 400$.

Montréal, c’est mal

Jusqu’à maintenant, je n’ai visité qu’un seul aéroport dans le monde où on m’a demandé d’ouvrir ma boîte de vélo parce que le scanner à bagages n’est pas assez grand : Montréal.

Cela ajoute aux nombreux désagréments de voyager depuis ce bon vieux YUL : le stationnement hors de prix, le trafic, les transports en commun déficients (sérieusement, la gestion du bus 747 de la STM est une farce monumentale, et si vous ratez votre bus de Orléans Express, bonne chance pour obtenir un crédit ou un remboursement, quant au train de VIA, on n’y prend pas les vélos).

Bref, pensez-y au moment d’empaqueter votre précieux : on vous demandera d’ouvrir la boite et de la vider, d’ouvrir les sacs de roue, d’outils, etc. Ceci dit, prenez votre temps pour remballer le tout. Quand on a vu ce que les manutentionnaires font avec les bagages de formats spéciaux (lire : les garocher au bout de leurs bras), mieux vaut s’assurer que tout est en place et bien protégé.

La mise en boîte

Oui, vous pouvez démonter votre vélo et le mettre dans une boîte en carton. J’ai deux mots pour vous si vous adoptez cette technique économique : bonne chance.

Maintenant, pour celles et ceux qui souhaitent que leur engin arrive tout d’un morceau à destination, il existe plusieurs types de boîtes et de sacs de transport. (Ils se détaillent entre 700$ et 1500$, plusieurs boutiques en louent)

J’ai récemment fait l’achat d’un (très très onéreux) sac Evoc Road Bike Bag Pro pour vélos à cockpit intégrés (ces derniers sont de plus en plus populaires) et il est… gigantesque. Superbement conçu, facile à ranger, facile à déplacer (j’ai marché 20 minutes sur le bord d’une petite route merdique pour le mettre à l’épreuve), mais immense.

Si vous pouvez enlever votre guidon pour le vol, les sacs plus petits sont plus faciles à emporter, et généralement aussi à transporter.

Plusieurs compagnies en font d’excellents et j’en ai essayé toute une volée : le Scicon Aerocomfort est très bien fait et permet aussi d’emporter facilement un vélo à cockpit intégré, les autres modèles plus petits de Evoc sont impeccables, j’ai aussi utilisé plusieurs fois et adoré le Thule Roundtrip dont la fixation se transforme en petit support à mécanique : idéal pour remonter le vélo et pour faire quelques réparations au besoin.

Les boîtes rigides peuvent paraitre plus sécuritaires, mais d’expérience, les vélos ne ressortent pas plus malmenés des sacs. Suffit de bien protéger ce qu’ils contiennent.

Quelques astuces en ce sens: selon vos compétences en mécanique, enlevez-en le plus possible. Certaines compagnies de sacs vous proposent de retirer seulement les pédales… Je recommande d’enlever aussi le dérailleur, la patte de dérailleur (ou d’en emporter une de rechange si votre sac de transport, comme le mien, nécessite de la laisser en place), voire les disques des roues si possible.

Attachez le bras de pédalier au cadre pour l’empêcher de bouger. Assurez-vous de laisser aussi un bon espace entre le gros plateau et le sol. (Merci encore à Christian Meier, à Gérone, qui nous avait aidé à trouver un plateau de remplacement pour celui qui avait été bousillé dans une grosse boîte rigide, réputée blindée).

J’utilise trois types de protection en plus de celle que procure le sac : de l’isolant à tuyau sous forme de grands tubes de mousse gris (acheté dans une quincaillerie) qu’on peut couper et que je scotche sur la fourche (avec du ruban pour la peinture vert, facile à enlever), les haubans et le reste du cadre. J’en mets aussi une de chaque côté, non coupée, entre chaque roue et le cadre. J’ajoute deux frites de piscine entre la paroi du sac et le vélo, pour ajouter un peu de protection en cas d’impact.

Ce que j’ai vu le plus souvent arriver : des haubans cassés. Le dernier sac que j’ai acheté offre une protection prévue à cet effet (vraiment très bien faite, d’ailleurs). Si vous n’en avez pas, assurez-vous que quelque chose protège l’arrière du vélo en cas de pression latérale, ce qui risque de se produire quand on empilera les sacs et les valises sur un convoyeur.

Notez enfin qu’il existe des vidéos sur Youtube pour pratiquement chaque modèle afin de vous aider à mieux comprendre comment bien emballer votre vélo dans celles-ci.

Un paquet de trouble? Oh que oui.

Et c’est pas fini. Si vous louez une voiture : bonne chance. Des sacs de vélo, ça prend de la place. En Italie, le mois dernier, nous avions un Jeep Compass, donc un VUS assez grand, et nous a fallu monter partiellement un des vélos dans le stationnement et défaire un des sacs pour faire entrer le tout. (Et pour un véhicule de cette taille, cela nous a coûté la bagatelle de 1700$ pour 14 jours)

Vous voyagez en train : vous ne vous ferez pas d’amis.

Vous devez prendre des navettes privées : prévoyez des frais supplémentaires allant facilement jusqu’à 20-25 Euros par déplacement.

Pour finir, il se peut que votre bagage ne vous attende pas à l’arrivée. Placez donc un Airtag à l’intérieur de votre sac, vous saurez au moins où il se trouve. Si vous possédez une carte de crédit de voyage, vous serez compensés pour la location d’un vélo en attendant l’arrivée du vôtre. Donc emportez vos chaussures, vos pédales, votre casque et au moins un ensemble pour rouler à bord de l’avion. Si jamais.

Êtes-vous découragés?

Ça vaut peut-être la peine d’aller voir du côté des locations sur place. À Gérone, je peux emprunter un vélo identique au mien (Enve Melee) pour 80 Euros par jour, chez Service Course. On parle d’un vélo de première qualité.

Supposons que je roule 10 jours, je m’évite des frais de transport, je prends le train de Barcelone et je peux aussi chercher le billet le moins cher sur le marché sans me soucier du reste. Vous ne gagnerez pas au change, mais pour la tranquillité d’esprit, ça oui.

À Bormio, j’ai vu des prix semblables pour des vélos de moins bonne qualité. J’ai loué des enclumes pour le même prix à Lucca et à Sienne.

Dans les hauts-lieux du voyage cycliste, comme Majorque, on peut trouver de meilleurs tarifs. Mais pour des beaux vélos, on peut facilement compter 100 Euros par jour.

Tout dépend de la durée de votre séjour, du nombre de jours roulés de votre désir d’enfourcher la monture à laquelle vous êtes habitués.

Il est à noter, aussi, que vos assurances ne couvrent généralement pas les bris lors du transport, que le transporteur ne les couvre pas non plus et que la plupart des cartes de crédit de voyage qui offrent des assurances en ce sens limitent à environ 2000$ les réclamations pour dommages.

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