Originaire de la ville de Cusco, au Pérou, et y habitant toujours, Miguel Angel Lozano Huarach est un véritable passionné de vélo de montagne. Guide indépendant, il travaille entre autres avec TransAndes, une agence d’aventure fondée par des Québécois. Cycliste de route converti en cycliste de montagne, il est également chef dans divers restaurants renommés de la ville. Ce qui le mène parfois à allier ses deux passions en cuisinant pour ses clients cyclistes lors de sorties à vélo.
«C’est assurément le vélo de montagne qui est le plus populaire à Cusco, constate Miguel. Les voyages d’une dizaine de jours sont courants. Dans tout le Pérou, c’est ici qu’on trouve le plus grand nombre d’aficionados. Le vélo de montagne est devenu un art de vivre – pas tellement pour les habitants de l’endroit, qui croient généralement que se déplacer à vélo veut dire être trop pauvre pour posséder une voiture, mais pour les voyageurs et les amateurs d’aventure qui sont venus s’installer au Pérou afin de profiter de ses splendeurs.»
Cette culture du vélo de montagne est relativement nouvelle: l’activité connaît un boom dans sa région natale depuis quatre ans, estime Miguel. «Cusco est devenue la mecque du vélo de montagne en Amérique du Sud en raison de ses montagnes, de ses élévations et de son vélo qui se fait plutôt enduro. Beaucoup de pros viennent à Cusco. À cause des dénivelés et de l’altitude, nous rencontrons, dans une seule sortie, toutes les températures et tous les types de paysages, des sommets enneigés jusqu’à la jungle, tout en bas.»
Miguel a commencé à rouler sur de vieux vélos rouillés. Puis il s’est intéressé à la fois à la mécanique et au plein air. Assez pour aller suivre des cours de mécanique de vélo à Colorado Springs, au Colorado – et ainsi devenir le premier Péruvien à obtenir la certification IMBA (International Mountain Bike Association) –, et pour ouvrir Punto Bike, un magasin de mécanique jouxtant sa maison.
«Le vélo de montagne est devenu un art de vivre – pas tellement pour les habitants de l’endroit, qui croient généralement que se déplacer à vélo veut dire être trop pauvre pour posséder une voiture, mais pour les voyageurs et les amateurs d’aventure qui sont venus s’installer au Pérou afin de profiter de ses splendeurs. »
Miguel Angel Lozano Huarach
«Il est le meilleur mécano du Pérou», lance un ami – un de ces précieux amis qui, chaque année depuis deux ans, se joignent à Miguel pour aller réparer les vélos des enfants de régions reculées. «Nous organisons une collecte de fonds pour acheter de bonnes pièces et nous allons gratuitement remettre en ordre les vélos souvent très mal en point des gens vivant dans de petites communautés. Car si le gouvernement péruvien donne aux enfants de certaines communautés des vélos pour qu’ils se rendent à l’école, il s’agit rarement de bons vélos. Lorsque j’ai entendu l’histoire d’un enfant qui est décédé parce que ses freins étaient brisés, j’ai voulu aider», relate Miguel. Papa d’une petite fille, il confie retirer beaucoup de plaisir et de fierté à enseigner les rudiments du vélo aux enfants, surtout lorsqu’il guide les familles, pour qui il cuisine aussi parfois. Il se fait cependant un point d’honneur d’arrêter manger, en compagnie des groupes cyclistes qu’il accompagne, dans les restaurants des villages le long du chemin. Dans une autre communauté, il a offert des outils agricoles aux fermiers qui ont accepté de nettoyer et de partager les sentiers traversant leurs terres avec ses clients et lui.
Ses balades préférées restent celles les menant à Moray, dans la superbe Vallée sacrée. «Même si à l’occasion je m’y rends plusieurs jours de suite, ce n’est jamais ennuyant, car ce sont les clients qui décident de l’expérience. Les arrêts dépendent de ce qu’ils aiment, de ce qu’ils remarquent, de ce qu’ils ont envie de photographier. Cela me permet de voir chaque fois d’un œil nouveau les champs, les montagnes et tout l’environnement.»
Aux cyclistes qui craindraient les malaises causés par l’altitude – Cusco se situant à 3400 m au-dessus du niveau de la mer –, Miguel affirme que les deux ou trois jours passés à s’acclimater en ville avant de prendre la route font des miracles. Et puis, en cas de pépin, de l’oxygène, divers médicaments contrant les effets indésirables de l’altitude ainsi qu’un téléphone satellite se trouvent toujours à portée de main.