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Reportage

Surfez plein gas

27-05-2019
Pivot ote bouchard

Photo: Facebook

En googlant le nom de Léandre Bouchard dans le volet Images de l’omniscient moteur de recherche, plusieurs photos s’alignent, témoignant du talent du professionnel de la montagne almatois. Ici, un virage est négocié avec brio. Là, un agencement de rochers assemblé par quelque sadique concepteur de parcours de cross-country est franchi sans le moindre effort, dirait-on.

Ce sont toutefois les images où il survole les obstacles à quelques centimètres du sol, le regard rivé sur la suite, qui racontent le mieux son actuel état d’esprit: pas une lévitation, mais une manière de planer à pleins gaz.

Nous le joignons à Victoria, en Colombie-Britannique, à la veille de la première Coupe Canada – où il obtiendra une 3e place –, alors que cela fait déjà quelques semaines qu’il surfe sur une vague de forme qui lui inspire le meilleur pour les mois à venir

Un début de saison en Californie sur le circuit national états-unien de la US Cup lui a permis de collectionner trois fois la 4e place (deux en XC et une en short track) ainsi qu’une médaille d’or en short track à Vail Lake. Ceci après avoir à nouveau conquis le titre de champion de la Traversée du lac Saint-Jean à vélo. Au moment d’écrire ces lignes, il venait de récolter une belle 7e place aux Championnats panaméricains.

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Aujourd’hui, Léandre Bouchard affiche une sorte d’assurance tranquille qui laisse croire que le meilleur n’est pas derrière mais bien devant. Là où se porte son regard lorsqu’il ne touche plus le sol.

L’esprit d’équipe

Son départ est d’autant plus inspirant que, de l’aveu du cycliste, la précédente saison n’a pas satisfait ses attentes. Sa 26e place aux Mondiaux, en Suisse, constitue à son avis son meilleur résultat de l’année. Et on a vite compris, à lire les entrevues accordées en 2018, que l’équipe française qu’il avait rejointe accusait des lacunes, sur le plan humain, qui nuisaient à sa motivation. En gros? Il paraissait s’y sentir bien seul, laissé à lui-même.

C’est ici qu’entre en scène la formation québécoise Team Pivot Cycles OTE. Une nouvelle famille pour l’Almatois, cependant composée de «vieilles» connaissances, comme Marc-André Fortier et Raphaël Auclair. «J’ai fait seulement une série de courses avec eux, et je n’en reviens pas à quel point je me sens à l’aise dans cette équipe. Et le plaisir amène visiblement la performance», souligne-t-il. Parmi les meilleurs des courses états-uniennes où il a brillé, Léandre Bouchard était rarement le seul de cette escouade où le travail n’empêche jamais une camaraderie qui s’avère fondamentale lorsqu’on passe l’essentiel de sa vie à s’entraîner ou en déplacement.

Son baccalauréat bientôt terminé, celui qui dominait les parcours de crosscountry canadiens parmi les moins de 23ans compte bien retrouver son titre chez les élites, maintenant qu’il en a 26. Oui, l’un de ses principaux objectifs est d’endosser le maillot unifolié l’an prochain. Ça s’appelle annoncer ses couleurs.

Le mont Sainte-Anne dans la mire

Retour à ces photos où Léandre Bouchard paraît flotter au-dessus du sol. On sait désormais où se fixe son regard obstiné: par-delà les Championnats canadiens et les épreuves de Coupe du monde qui sont marquées de X monumentaux, sur les Mondiaux, au mont Sainte-Anne. Or, en Coupe du monde, cette étape ne lui a guère souri, admet-il.

«J’attribue ça à la période à laquelle la course se déroulait habituellement, dans ma préparation en vue des Championnats du monde, alors que je n’étais pas au sommet de ma forme. Mais cette fois-ci, je n’aurai pas d’excuse! Je sais que je peux bien faire. Et puis les spectateurs qui m’encouragent et crient mon nom sont tellement géniaux, nombreux, bruyants, de plus en plus fous. Je veux les récompenser avec une prestation à la hauteur de mon talent.»

Et son talent est énorme. Chez les moins de 23 ans, il étonnait, ravissait, même: 8e aux Mondiaux en 2014, quelques top 10 en Coupe du monde. Le passage du côté élite a clairement montré la hauteur de la marche à gravir. Mais aujourd’hui, Léandre Bouchard affiche une sorte d’assurance tranquille qui laisse croire que le meilleur n’est pas derrière mais bien devant. Là où se porte son regard lorsqu’il ne touche plus le sol.

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