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Nutrition

L’envers des régimes amaigrissants

14-02-2022

Après l’hibernation, l’excitation de reprendre le vélo est parfois combinée à la crainte de moins bien performer. Il n’est pas toujours facile de retrouver nos sensations et notre agilité de fin de saison et, surtout, notre puissance et notre endurance. Un régime peut-il nous faire gagner quelques watts et nous faire perdre quelques kilos rapidement ?

Chaque année, dès que le soleil chauffe suffisamment pour qu’on puisse enlever quelques couches de vêtements, le même refrain se fait entendre : on nous suggère de nouveaux moyens de perdre quelques kilos par la même occasion. Que ce soit chez le sportif récréatif ou compétitif, cette envie de succomber à ces diètes ou régimes amaigrissants semble souvent une option rapide et efficace de retrouver sa légèreté sur le vélo. Mais quelle est la différence entre une diète amaigrissante et un régime alimentaire ?

Sachons d’abord que le terme « régime » ou « diète » renvoie normalement à une façon de s’alimenter selon des règles bien précises. Celles-ci peuvent être déterminées selon l’emplacement géographique ou l’accessibilité à certaines ressources, comme la diète méditerranéenne (huile d’olive, grains entiers, poissons), ou par rapport au type d’aliments choisis, comme le régime végétarien (sans viande). Ces régimes alimentaires sont des modes d’alimentation qui visent avant tout la santé globale et qui ont d’ailleurs été reconnus par la science comme étant efficaces en ce sens.

De leur côté, les diètes amaigrissantes utilisent le concept de règles alimentaires pour orienter l’individu à s’alimenter de manière à créer un déficit en calories, peu importe les moyens utilisés : long jeûne, cure détoxifiante à base de jus, rejet de plusieurs catégories d’aliments, prise de suppléments, etc. Loin de l’objectif de santé globale, ces régimes amaigrissants visent plutôt à modifier la proportion des macronutriments (protéines, glucides, lipides) qu’on consommera dans la journée, au détriment de la qualité des aliments dans l’assiette. Leur réussite sera ainsi attribuable à la facilité de l’individu à s’y soumettre de façon orthodoxe, et la perte de poids sera proportionnelle au déficit calorique induit.

Les diètes amaigrissantes des dernières décennies sont toujours intimement liées aux croyances du moment sur l’alimentation et la santé. Lorsque le gras était considéré comme l’ennemi, les régimes le limitant étaient à la mode. Lorsque ça a été le tour du sucre, d’autres régimes le diabolisant ont eu leur heure de gloire. Ces diètes jouent constamment sur l’ajout ou le retrait de certains macronutriments, tout en changeant de nom pour être au goût du jour.

Depuis quelques années, en plus de jouer sur les macronutriments et les quantités dans l’assiette, certaines diètes se veulent encore plus complexes, en ajoutant dans le calcul l’ethnicité, le groupe sanguin, l’âge ou le genre. Rappelons au passage que l’industrie des régimes, seulement aux États-Unis, est évaluée à 60 milliards de dollars et qu’on y vend plus de 5 millions de livres sur le sujet par année.

Les risques associés

Lorsqu’on suit un régime amaigrissant, on fait abstraction de nos besoins réels en tant qu’individu, tout en mettant de côté l’aspect social et nos préférences alimentaires. Il est souvent dangereux de se lancer soudainement, et sans ressource, dans une telle diète qui élimine certaines catégories d’aliments en réduisant de façon substantielle notre apport en calories.

Une diminution importante de nos apports alimentaires peut contribuer à dégrader notre masse musculaire et ainsi accélérer l’apparition de blessures ou compromettre notre récupération. Une alimentation très restrictive risque également de créer des carences en vitamines et minéraux essentiels à notre santé globale, puisqu’elle est souvent peu variée. Autrement dit, une modification majeure des apports alimentaires peut nuire à la concentration, affecter l’humeur, en plus de mettre une personne plus à risque de développer certaines maladies. À court et à moyen terme, des problèmes gastro-intestinaux, des étourdissements et des maux de tête peuvent apparaître.

Dans une optique de performance et surtout d’amélioration de la santé, une diète draconienne est rarement la solution idéale. Gardons également en tête qu’une perte de poids rapide, soit plus de 1,5 kg (3 lb) par semaine, est souvent associée à une perte d’eau et de muscles plutôt que de matières grasses. Cela ne veut pas dire que de porter une attention à ce qu’on consomme et d’optimiser nos apports alimentaires pour favoriser la performance n’est pas efficace ! Au contraire, apprendre à bien gérer ses apports pour avoir un bon niveau d’énergie et éviter les inconforts digestifs ou les crampes musculaires devrait être le « régime » à suivre.


Reconnaître la tromperie

Avant de vous embarquer dans un régime soi-disant miraculeux, surveillez certains indices qui devraient vous mettre la puce à l’oreille.

Trop beau pour être vrai.
On vous promet de perdre du poids en quelques semaines sans effort et, surtout, que vous le maintiendrez, un peu comme si on vous promettait qu’avec de nouveaux vêtements vous gagneriez de la puissance.

Payant.
On vous dit que cela fonctionne seulement si vous investissez dans un plan alimentaire et une panoplie de produits, de poudres ou de suppléments.

Faux témoignages.
On vous présente des célébrités ou des personnalités connues pour qui une telle diète aurait fonctionné, mais qui ont reçu de l’argent pour tenir un tel discours.

Ce qui vient parfois brouiller les cartes est le faux sentiment de bien-être causé par l’aspect de réussite que laisse entendre un régime. On peut observer une augmentation de l’estime personnelle, une meilleure confiance en soi, un niveau d’énergie plus élevé et une plus grande vigueur au quotidien… alors que cela n’a rien à voir avec le régime lui-même, mais plutôt avec le sentiment d’accomplissement et l’approbation des pairs.

Retrouver la forme avec plaisir

Le meilleur moyen de retrouver la forme est d’y aller progressivement, de mettre l’accent sur le processus et non les résultats, et de se fixer de petits objectifs graduels et, surtout, réalistes. Si vous avez besoin d’un plus grand suivi, une consultation avec une nutritionniste ou un kinésiologue, ou les deux, demeure l’option la plus prometteuse.

Pour rendre votre construction mentale positive et productive, voici quelques pensées à remplacer :

Je dois couper les PPP (pain, pâtes, patates).
Je vais plutôt apprendre à diversifier mes sources alimentaires au quotidien. Tous les aliments sont permis dans une alimentation saine, et je vais davantage écouter mes signaux de faim et de satiété.

C’est la fin de semaine, je peux manger tout ce que je veux.
J’essaie de nouvelles recettes en intégrant des aliments non transformés, tout en mangeant à l’occasion des aliments moins sains. J’apprends à déguster les aliments, peu importe le jour de la semaine.

Je vais boire seulement des jus verts pendant un mois.
Je vais simplement augmenter les fruits et légumes à tous mes repas, en visant à les intégrer dans la moitié de mon assiette et en optant pour des couleurs variées. Je trouve de nouvelles façons de les manger, en jouant sur les textures et les saveurs. Il ne faut pas oublier que 80 % des personnes qui réussissent à perdre 10 % de leur poids en suivant un régime draconien le reprennent. Je vous mets donc au défi de modifier vos habitudes de vie en misant sur une approche plus ludique et intuitive. Les résultats sur votre bien-être seront 100 % satisfaisants.

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