© Velec
Nous avons recensé les questions le plus fréquemment posées en boutique et dans le moteur de recherche Google au sujet du vélo à assistance électrique. Elles concernent particulièrement le choix, l’achat, l’utilisation et l’entretien d’un VAE. Pour répondre à toutes ces judicieuses interrogations, nous avons fait appel à l’expertise de trois spécialistes.
Les spécialistes
Francis Marier, copropriétaire de E2-Sport, une boutique montréalaise qui ne vend que des vélos à assistance électrique.
Marie Vallières, responsable du marketing chez Velec, fabricant québécois de vélos à assistance électrique.
Martial Lavoie, ingénieur et concepteur de vélos au Faction Bike Studio, sis à Granby, qui offre à l’industrie du vélo des services d’étude de marché, de design industriel et d’ingénierie.
- Le moteur du Lumen de Scott est soigneusement dissimulé dans le cadre. © Scott
- De nombreux éléments peuvent influencer l’autonomie de la batterie. © Scott
Le nerf de la guerre
1 • Quelles sont les pièces névralgiques d’un VAE ?
La batterie, le moteur et le système de freinage. Ce sont les trois composants les plus coûteux, les plus fragiles et ceux sur lesquels il ne faudrait pas faire de compromis.
La sécurité
2 • Est-ce qu’un VAE craint la pluie ?
Il n’y a aucun risque à rouler à vélo électrique sous la pluie ni même dans des flaques d’eau. Les composants électriques d’un VAE (batterie, moteur) sont protégés par un boîtier résistant à l’eau. Toutefois, il faut éviter de les immerger totalement ou de les exposer trop longtemps à l’humidité.
3 • Comment nettoyer mon vélo électrique sans l’abîmer ?
En aucun cas, il ne faut utiliser un nettoyeur à haute pression, au risque d’endommager les composants mécaniques et électriques. Utilisez plutôt un seau d’eau, un produit nettoyant pour vélo, une brosse pour laver les parties les plus sales, et une éponge pour le cadre, plus délicat. La batterie doit être enlevée au préalable et nettoyée avec un chiffon sec, surtout les connecteurs.
4 • Mon VAE peut-il prendre feu ?
Ce n’est pas le vélo en tant que tel qui peut prendre feu, mais sa batterie, qui peut surchauffer ou créer des courts-circuits durant sa recharge. Pour éviter cela, suivez les instructions du fabricant et utilisez le chargeur conçu spécifiquement pour la batterie de votre vélo. Assurez-vous régulièrement du bon état du boîtier de votre batterie ainsi que de celui du port de charge. Évitez toute source de chaleur près de votre batterie pendant la charge et débranchez-la lorsqu’elle est à 100 %.
La batterie
5 • Qu’est-ce qui influence l’autonomie de mon vélo électrique ?
De nombreux éléments peuvent influencer l’autonomie de la batterie de votre vélo. Parmi les plus notables : sa capacité en wattheures, le choix des pneus et leur pression, la friction sur la chaussée, le niveau d’assistance que vous utilisez (Eco, Sport, Turbo, etc.), la topographie du parcours (dénivelé ou plat), les conditions extérieures (température, vent de face ou latéral), le poids du vélo et du cycliste cumulé, le style de conduite et la cadence de pédalage. Les données des fabricants sont basées sur des conditions idéales, ce qui n’est jamais le cas.
6 • Quelle est la durée de vie d’une batterie ?
Une batterie de VAE est censée durer entre 3 et 10 ans, selon ses matériaux, leur qualité et la fréquence d’utilisation du vélo. Les batteries au lithium (les plus courantes) peuvent tenir jusqu’à 1000 cycles de charge. Au-delà, la batterie perdra de son autonomie. La durée de vie de chaque modèle est indiquée sur la notice du fabricant.
7 • Comment entretenir ma batterie ?
L’entretien de votre batterie permet de tirer parti au maximum de sa longévité. Pour cela, conservez-la dans un endroit frais et sec lorsque vous ne roulez pas et gardez votre batterie chargée entre 30 % et 60 %. Une batterie complètement pleine ou complètement vide s’use davantage.
8 • Comment choisir une batterie adaptée à mes besoins ?
À puissance de moteur égale, plus le nombre de wattheures (Wh) de votre batterie est élevé, plus la distance parcourue avec l’assistance du système électrique sera grande. Il est donc important de bien cibler vos besoins. Si vous désirez un VAE pour aller au travail (trajet de 20 km aller-retour), visez une batterie de 400 à 500 Wh. Non seulement vous aurez amplement d’autonomie, mais le coût du vélo sera réduit. Si vous prévoyez couvrir de plus longues distances, avec des sacoches chargées par exemple, optez pour une batterie de 625 ou 750 Wh pour une plus grande autonomie. Il est aussi possible d’acquérir une batterie supplémentaire afin d’augmenter l’autonomie.
Il faut choisir une batterie adaptée à ses besoins. © Velec
La puissance, la vitesse et le moteur
9 • Qu’est-ce que le couple du moteur ?
Le couple est l’unité de référence, mesurée en newton-mètre (Nm), qui est associée à la force du moteur. Plus le couple est élevé, plus le moteur est en mesure de vous donner de la puissance dans votre effort de pédalage. L’emplacement du moteur (dans la roue ou au pédalier) et la manière dont il est programmé influencent également la force du moteur.
Le moteur d’un vélo destiné aux déplacements en ville propose généralement un couple de 40 à 50 Nm, offrant une capacité d’accélération progressive, bien adaptée aux conditions urbaines.
Pour un vélo de montagne à assistance électrique, le couple se situe autour de 85 Nm, qui aura une capacité de réaction plus rapide afin de profiter de la puissance quand vient le temps de franchir des obstacles ou de grimper des pentes abruptes.
Plus le couple est élevé, plus le moteur vous donnera de la puissance dans votre effort de pédalage. © Canyon
10 • C’est quoi les modes d’assistance ?
Les VAE sont équipés d’un moteur qui assiste votre pédalage pendant l’effort. Ce sont les modes d’assistance, réglables par l’intermédiaire d’un moniteur de contrôle, qui permettent de varier le degré d’assistance du moteur. En général, selon les marques et les modèles, il existe de trois à six modes d’assistance, allant du plus faible (Eco) au plus puissant (Power ou Turbo). Attention, plus vous demandez d’assistance, moins vous aurez d’autonomie.
Différents modes permettent de varier le degré d’assistance du moteur. © Canyon
11 • Puis-je débrider mon vélo à assistance électrique ?
La réponse est simple : non. Débrider un VAE, qui consiste à supprimer la limite d’assistance du moteur, est non seulement illégal aux yeux de la loi (conséquences juridiques et financières à la clé), mais aussi dangereux. Cela peut endommager le vélo et augmenter le risque d’accident. Par ailleurs, cela annule automatiquement la garantie de la plupart des fabricants.
12 • Quelle est la vitesse maximale autorisée d’un vélo électrique ?
Au Québec, la vitesse maximale tolérée pour un VAE est de 32 km/h. Au-delà, le système d’assistance du moteur du vélo s’arrêtera automatiquement, ce qui ne vous empêchera pas d’aller plus vite, mais ce sera uniquement à la force de vos mollets. Par ailleurs, vérifiez toujours la réglementation locale lorsque vous circulez avec un VAE puisque certaines municipalités limitent la vitesse à 20 ou 25 km/h sur leurs pistes cyclables.
13 • Comment choisir la bonne puissance du moteur ?
Un vélo dont la puissance excède grandement vos besoins n’est pas la meilleure option, car celui-ci sera énergivore et plus cher à l’achat. Trois critères principaux vous aideront à choisir la bonne puissance de motorisation en fonction de votre utilisation courante : le dénivelé moyen de vos trajets, le poids maximal transporté sur le vélo (sacoches, remorque, taille du cycliste) et la puissance recherchée dans les accélérations. Au Québec, la puissance du moteur est limitée à 500 watts.
14 • Quelle est l’importance de l’emplacement du moteur ?
C’est capital, car le type de moteur (situé au pédalier ou dans la roue arrière, et plus rarement dans la roue avant) détermine comment l’assistance électrique sera transmise. Il n’y a pas un emplacement meilleur que l’autre, mais il y en a un qui vous conviendra le mieux.
Un moteur à la roue arrière, traditionnellement utilisé avec un capteur de cadence, apporte une assistance constante, dès qu’il y a un mouvement de pédalage. Cette assistance, très simple à utiliser, est idéale pour les cyclistes de promenade qui désirent pédaler de façon modérée.
Un moteur au pédalier, traditionnellement utilisé avec un capteur de couple, offre une assistance proportionnelle à l’effort de pédalage. Celle-ci favorise une expérience de conduite plus sportive et naturelle, mais s’adresse à des cyclistes plus expérimentés et nécessite une gestion des vitesses mécaniques pour bien fonctionner.
Au-delà du choix du moteur, il est possible de choisir le ou les capteurs qui équipent le vélo à assistance électrique. Par exemple, on peut profiter du coût plus bas d’un vélo avec le moteur à la roue arrière associé à la performance d’un capteur de couple.
- Le moteur au pédalier offre une assistance proportionnelle à l’effort de pédalage. © Canyon
- Le moteur à la roue arrière apporte une assistance constante. © Devinci
Les différentes caractéristiques selon le type de pratique
15 • Quelles sont les caractéristiques idéales d’un VAE pour rouler sur les sentiers de vélo de montagne ?
Un moteur au pédalier est de mise, car la répartition du poids est cruciale pour cette pratique. Préférez-vous une assistance légère permettant une conduite dynamique, sur une monture dont le poids se rapprochera d’un vélo traditionnel ? Ou souhaitez-vous une assistance plus importante, mais au détriment du poids du vélo ? Il faut se poser ces questions avant d’investir.
La pratique du vélo de montagne nécessite une motorisation au pédalier. © Devinci
16 • Quelles sont les caractéristiques idéales d’un VAE pour rouler sur route ou sur les chemins de gravelle ?
Comme la vitesse des VAE au Québec est limitée à 32 km/h, une motorisation électrique légère avec une batterie plus petite est à privilégier pour une utilisation sur route ou sur gravelle. Dans cette catégorie, il existe autant de moteurs à la roue que de moteurs au pédalier, et ce, même dans le haut de gamme. Encore une fois, pensez à votre utilisation globale : besoin d’autonomie, de légèreté, fréquence d’utilisation, etc. Si la batterie est fixe, avez-vous une prise accessible dans votre lieu d’entreposage ? Aurez-vous besoin de soulever régulièrement votre vélo (entreposage, transport sur la voiture, escaliers, etc.) ? Enfin, si vous prévoyez de longues sorties, votre VAE est-il compatible avec une batterie auxiliaire ?
Sur un vélo de gravelle ou de route, une motorisation légère avec une petite batterie est à privilégier. © Canyon
Une bonne utilisation de son VAE
17 • Faut-il piloter différemment un VAE et un vélo classique ?
De manière générale, il y a peu de différences : on pédale, on change les vitesses et on freine. Cependant, en raison du poids du VAE (autour de 20 kg, contre 10 à 15 kg pour un vélo classique), de sa capacité d’accélération et de sa vitesse supérieure, un VAE demande une distance de freinage plus importante. Il faut adapter davantage votre conduite aux conditions météo et aux potentiels obstacles sur votre trajet. Par ailleurs, faites attention de ne pas vous laisser distraire par les informations affichées sur la console et favorisez les changements de réglage dans des zones sécuritaires. Enfin, ce n’est pas parce que vous avez un moteur qu’il faut vous abstenir de changer de vitesse, et ce, pour le bien-être de votre mécanique (chaîne et cassette).
18 • Comment bien freiner avec un VAE ?
La plupart des vélos électriques sont équipés de freins hydrauliques. Ils sont moins sensibles à l’usure et offrent de meilleures performances de freinage, même sur une chaussée mouillée. Comme sur un vélo classique, souvenez-vous d’une règle d’or : pensez à freiner plus fort à l’avant (60 %) et moins fort à l’arrière (40 %), en raison de la répartition du poids qui se déplace toujours vers l’avant lors du freinage. Il peut être bon de freiner fort par saccades plutôt que de freiner légèrement et en continu.
D’autres questions d’intérêt
19 • Combien investir pour un VAE ?
Difficile de donner un montant précis. Tout est relatif au budget et à l’usage souhaité : usage utilitaire ou loisir sur piste cyclable, vélo de route, de montagne ou de gravelle. Dans votre budget d’achat, considérez l’autonomie dont vous aurez besoin et l’entretien requis à moyen et à long terme. Discutez avec votre détaillant des garanties du système motopropulseur ainsi que le service client offert après la période de garantie afin d’éviter qu’une potentielle économie ne se transforme en décision coûteuse à moyen terme.
20 • À quels accessoires doit-on penser lors de l’achat d’un VAE ?
Il peut être important de se munir d’un antivol robuste et fiable, d’un support pour téléphone si vous comptez utiliser ce dernier comme GPS, d’au moins une sacoche, d’un système d’éclairage, d’une béquille pour soutenir votre monture à l’arrêt, d’un porte-vélo sur la voiture pouvant accueillir des vélos électriques, plus lourds et avec des pneus plus larges, et d’une housse de protection pour votre batterie si vous comptez l’utiliser durant la saison froide.
Un porte-vélo robuste est nécessaire pour accueillir un VAE sur une voiture. © Pol Foguet
21 • Est-ce une bonne idée d’acheter un VAE d’occasion ?
Oui, à condition que vous soyez en mesure de vérifier correctement le bon fonctionnement des pièces névralgiques du vélo. La batterie est l’élément le plus susceptible de présenter des défectuosités liées à un mauvais entretien, en plus d’être l’élément le plus onéreux à remplacer. Assurez-vous que le système électrique n’a pas été modifié. Renseignez-vous également sur la possibilité d’obtenir du service et des pièces de rechange pour le vélo, quel que soit son âge.
22 • Comment entreposer un VAE l’hiver ?
Si vous ne roulez pas en hiver, remisez votre VAE dans un abri isolé des températures extrêmes. Retirez sa batterie, nettoyez-la et conservez-la à l’intérieur, dans un endroit frais et sec, et rechargez-la de temps en temps afin qu’elle ne descende pas en dessous de 30 % de sa charge maximale. Enfin, retirez les piles du moniteur de contrôle jusqu’à sa prochaine utilisation.
23 • L’assistance électrique est-elle nécessaire pour un vélo cargo ?
Tout dépend de l’usage que vous en faites. L’assistance électrique sera très avantageuse si vous transportez vos enfants ou des charges lourdes régulièrement, si votre parcours habituel comporte du dénivelé ou si vous utilisez votre cargo sur de longues distances. Dans ce cas, le prix supérieur d’une assistance électrique sera largement justifié.
24 • Pour ou contre l’option de l’accélérateur ?
L’accélérateur offre une plus grande accessibilité du VAE en tant que solution de mobilité alternative à la voiture. Il est très pratique dans de nombreuses situations : démarrer rapidement à la suite d’un arrêt, effectuer un dépassement de façon sécuritaire, obtenir la pleine puissance du moteur dans une montée difficile. Une portion des utilisateurs de vélos à assistance électrique utilise l’accélérateur de manière à ne jamais pédaler, mais ceux-ci voient l’autonomie diminuer considérablement.
25 • À quoi ressemblera le VAE de demain ?
On peut s’attendre à ce que l’apparence, l’ergonomie ou encore le poids du VAE du futur soient très proches d’un vélo sans assistance électrique. Les concepteurs travaillent également sur la possibilité d’ajouter des batteries auxiliaires, mais aussi sur des manières de sécuriser les VAE contre le vol (système de géolocalisation, verrouillage du mode électrique, etc.). On se dirige vers une plus grande connectivité du système électrique, que ce soit avec ses composants (transmission, suspensions) ou avec son environnement extérieur (antivol). Enfin, une amélioration de la facilité d’entretien est également à prévoir grâce à la mise à jour des lois européennes renforçant le droit à la réparation, qui devraient avoir des répercussions positives.
Le VAE de demain sera léger et très pratique dans bon nombre de situations. © Canyon
Des recommandations pour une nouvelle réglementation
La démocratisation du vélo à assistance électrique au Québec constitue une véritable révolution qui peut aider à atteindre des objectifs de mobilité durable et de réduction des gaz à effet de serre (GES), en plus d’améliorer la santé globale des Québécois.
Vélo Québec a récemment rendu publiques des recommandations qui pourraient contribuer à une nouvelle réglementation au sujet des VAE.
Les voici :
- Ne pas augmenter la vitesse maximale d’assistance de 32 km/h et évaluer les effets de cette vitesse sur la sécurité.
- Exclure les scooters et les motos électriques de la catégorie des VAE.
- Ne pas excéder la puissance maximale des moteurs, actuellement de 500 W.
- Limiter les accélérateurs à 6 km/h et évaluer leur impact sur la sécurité au-delà de cette vitesse.
- Abaisser la limite d’âge pour conduire un VAE à 14 ans.
- Prévoir une catégorie distincte pour les VAE en libre-service, à vitesse limitée à 25 km/h et exemptés de l’obligation de porter un casque.
- Tenir compte de la réalité des vélos cargos familiaux, des vélos adaptés et des cyclopousses dans les nouvelles définitions des VAE.
- Prévoir des dispositions particulières pour les vélos cargos utilisés à des fins de logistique et de transport de marchandises.
- Se doter d’outils de collecte de données tenant compte de la variété de VAE.