
© Tourisme Côte-Nord–Véloroute des baleines
Les cyclistes québécois et québécoises ont-ils tort de bouder la Côte-Nord ? La preuve que oui, voici l’un des plus beaux parcours sur le bord du Saint-Laurent.
Sur une bonne partie de la Côte-Nord, le cycliste avance en terra incognita. L’état-major de la Corporation Véloroute des baleines confirme pourtant que le circuit, dont le point de départ est situé à Tadoussac, s’étend désormais jusqu’au bout de la route 138, à Kegaska, un village relevant de la municipalité Côte-Nord-du-Golfe-du-Saint-Laurent. Vous avez bien lu : près de 900 km en bordure du fleuve à tutoyer des baleines, des plages et des épinettes noires.
Pour l’instant, la portée de cette annonce est plutôt symbolique. Au-delà de Baie-Comeau, plusieurs tronçons de la route provinciale demeurent en effet non conformes aux normes de la Route verte, notamment en matière de sécurité. Avec pour résultat de dissuader les esprits (et les mollets) même les plus aventureux de s’y risquer. Et s’ils avaient tort ?
« L’ambiance change du tout au tout un peu après Sept-Îles. On pédale alors en pleine terre de Caïn… et c’est franchement magnifique ! » s’enthousiasme Éric Thiffault, un jeune retraité du coin. Bon an mal an, sa conjointe et lui roulent dans ce qu’ils appellent affectueusement leur arrière-cour. « Vers la fin de l’été, on trouve facilement des chicoutais, des airelles et des bleuets nains en bordure de la route. »
Le plus beau segment est, selon eux, celui qui relie Havre-Saint-Pierre au village natal de Gilles Vigneault, Natashquan : 150 km de beauté sauvage qui, faible dénivelé positif et vents à dominance sud-ouest aidant, peuvent s’avaler en une journée. « La 138 y est en courbes ondulées qui donnent accès à des points de vue imprenables tout du long », témoigne Éric Thiffault.
Il va sans dire que les services sont rarissimes à ces latitudes. Et ne comptez pas nécessairement sur une bonne âme charitable pour vous tirer d’une mauvaise passe. « Il passe en moyenne une voiture toutes les 10 à 15 minutes », estime Éric Thiffault. Il vous faut donc être autonome, au moins jusqu’au café-bistro L’Échouerie, où vous attend une divine – et bien méritée – guédille aux crevettes.