Un classique de la Beauce: une longue montée en ligne droite
Envie de vivre une première expérience de mangeur de gravier et de faire connaissance avec un coin méconnu du Québec? Inscrivez-vous à La Voie gravelée.
La Corporation du Grand Prix cycliste de Beauce organise, certes, la plus ancienne course par étapes pour hommes en Amérique du Nord, mais pas que. Son dernier événement en date, La Voie gravelée, confirme sa volonté de mettre en valeur la région naturelle et historique de la Beauce, qui englobe grosso modo la vallée de la rivière Chaudière. Trois distances – 25 km (« la petite gravelle »), 54 km (« la 0-3/4 ») et 90 km (« la gravelle brute ») – sont proposées dans le cadre de cette véritable fête du vélo de garnotte à laquelle Vélo Mag a assisté en septembre dernier. Direction Saint-Romain, un village de 713 âmes enclavé entre le Grand lac Saint-François, le mont Sainte-Cécile et, au loin, le massif du Mont-Mégantic. Comme quoi la Route des Sommets, qui passe tout proche, porte bien son nom ! Pourtant, La Voie gravelée se veut accessible à tous et toutes, explique Francis Rancourt, directeur général de la Corporation du Grand Prix cycliste de Beauce. « Le mot clé est variété. Nous avons quelques courtes sections techniques, de bonnes montées et descentes, de même que des bouts assez roulants. »
VAINCRE LE MONSTRE
Ce jour-là, nous sommes une centaine à nous aligner sur la ligne de départ. L’ambiance est décontractée ; hormis une poignée de rouleurs aux mollets affûtés, la plupart des participants revêtent un dossard pour la forme. De fait, les vélos à assistance électrique sont tolérés par l’organisation, qui s’engage par ailleurs à ne souligner les performances que des trois premiers. Il y a même une course pour les 8 à 14 ans prévue en après-midi, pendant que les adultes cuveront leur mal de jambes avec à la main une bière de la brasserie artisanale 11 comtés. Des pelotons se forment dès les premiers kilomètres d’un parcours balisé qui s’y prête bien. Au menu : des chemins en terre battue légèrement gravillonnés, ponctués de vallons qui se grimpent aisément. La seule exception notable est le monstre de Dorset, une ascension de 2,7 km à 5 % sur fond de gros gravier qui ne pardonne pas. C’est l’obstacle majeur, là où s’effectue la sélection sur ce circuit qui devait en principe accueillir les Championnats québécois sur gravelle (voir ci-dessous). Derrière nous, certains participants sont contraints de mettre le pied à terre et de pousser leur bécane jusqu’au sommet. Heureusement, les joyeux bénévoles présents tout du long aux tables de ravito et à certains virages achalandés ont tôt fait d’effacer nos rictus. Même chose lors de l’après-course à Saint-Romain, où règne une ambiance de fête au village. Dans la salle communautaire qui sert de quartier général à l’organisation de La Voie gravelée, devant une copieuse assiette de spaghetti partagée avec nos compagnons de route, on se dit qu’il s’agit là d’une bien belle manière de découvrir une Beauce qu’on ne soupçonne pas. Il faudra revenir.
Pour plus d’info : La Voie gravelée