
Zwift Academy est une téléréalité dont les auditions se déroulent sur la célèbre plateforme d’entraînement en ligne, et les finales, sur le canal YouTube de GCN. Le grand prix? Un contrat chez les pros.
Je ne regarde pas vraiment de téléréalités, mais il faut vivre sous une roche depuis au moins 25 ans pour en ignorer le concept, les codes.
Zwift Academy y répond parfaitement : une bande de jeunes bourrés de talent (lire : qui poussent des grosses watts sur Zwift), soumis à une série d’épreuves afin de déterminer lequel et laquelle obtiendront une place dans des équipes de premier plan. Ici : Canyon // SRAM zondacrypto chez les femmes et Alpecin-Deceuninck chez les hommes.
Comme dans toute bonne téléréalité, ça se passe dans des endroits de rêve, soit les camps hivernaux des deux équipes, respectivement au Portugal et en Espagne. Et vous avez des juges, issus des deux équipes. Et des mentors, dont par exemple Zoe Bäckstedt et Mathieu van Der Poel.
Il y a aussi, c’est obligé, des scènes maladroitement mises en scène qui sonnent faux (comme quand les filles découvrent leurs nouveaux kits et répètent « Oh my goooooood une demi-douzaine de fois en trente secondes), des témoignages de style confessionnal, des scores pour chaque épreuve (dont certaines d’habileté, ce qui est pas mal cool, j’avoue) livrés dans le suspense.
J’ai l’air de critiquer, mais je bois ça comme du petit lait.
Et j’ai aussi l’air d’en parler comme si c’était nouveau, mais non. En fait, le « concours » existe depuis 2016 chez les femmes et 2017 chez les hommes. Jay Vine et Neve Bradbury sont parmi les plus connus des gagnants des précédentes éditions. Quant à la diffusion -et la mise en scène- sur GCN, elle est plus récente. Je l’avais regardée l’an dernier, avec plaisir. Je récidive cet hiver, toujours en pédalant dans la cave. (Je ne dispose pas de la bande passante nécessaire dans mon cerveau pour ce genre de divertissement pour me l’administrer autrement qu’en faisant du sport en même temps.)
Des animateurs qui jouent (très bien) le jeu
Généralement, ce genre de concours m’ennuie à mourir. Je ne connais pas un seul participant à Star Académie depuis Wilfred, genre. J’ai jamais pu regarder plus de une demie-chanson à La Voix et les affaires de Big Brother me font vomir.
Mais là j’embarque à fond. Parce que c’est du vélo, évidemment.
Il faut dire que d’avoir Simon Richardson et Daniel Lloyd de GCN à l’animation compte pour beaucoup dans mon enthousiasme. Ces deux insufflent à la chose l’esprit de la marque du Global Cycling Network : une passion pour le sport avec un brin d’humour et de désinvolture. Voire d’autodérision.
Bref, même si l’enjeu est assez gros, les gars sont à la fois relax et respectueux de l’effort et du stress des jeunes prétendants.
Ceux-ci sont frais, pour la plupart sympathiques, incontestablement forts des jambes et biberonnés à l’ambition. Deux sont canadiens (un gars, une fille), si jamais cela vous parle et que, comme plusieurs, vous vous êtes soudainement trouvé une certaine fibre patriotique depuis l’élection américaine.
En plus, on nous sert la chose à raison d’un épisode par semaine pour faire durer le plaisir. On saura le 8 mars qui remporte les honneurs. Le même jour que Strade Bianche, tiens.