© Tyler Brown
Le mont Sainte-Marie, c’est pas mal loin… C’est perdu au fond des bois, dans le coin de Kazabazua, à une heure au nord de Gatineau, à trois heures de Montréal et à cinq heures de Québec. Pourtant, cette destination de vélo de montagne est une des plus belles au Québec, et un lieu de pèlerinage obligé des adeptes d’enduro.
Il y a au mont Sainte-Marie du « gros stock », comme disent les amateurs de sensations fortes, et un dénivelé important. On y trouve aussi des sentiers plus accessibles, car le réseau est assez étendu et réparti en quatre niveaux de difficulté, ce qui correspond également à l’ordre d’ouverture au printemps.
Les débutants vont adorer les sentiers situés autour du lac Fournier, un mélange de pistes faciles et intermédiaires comportant peu de dénivelé.
Un peu plus loin, le secteur Angels’ Bench offre un superbe sentier taillé à flanc de montagne, le long d’un petit ruisseau dans une pinède. Ça rappelle les Kingdom Trails, au Vermont. Slabby McSlabface, un court segment, permet de s’initier au pilotage sur des slabs de granit, comme il y en a ailleurs dans le réseau.
Juste au nord de Angels’ Bench se situe une zone plus récente appelée Wu-Tang, en hommage au groupe Wu-Tang Clan et aux arts martiaux. La montée Triumph mène à Shaolin, une boucle technique en terrain naturel où les grimpettes sèches sur des affleurements rocheux alternent avec des descentes qui brassent. Au retour, les sauteurs expérimentés seront comblés par les pistes de saut Ol’ Dirty et D.R.E.A.M.
La montagne, sur laquelle la station de ski homonyme est aménagée, demeure le secteur le plus prisé des mordus de gravité. On y trouve les sentiers signatures qui ont fait la réputation de Vélo MSM. À commencer par la légendaire Taylor’s Tower of Power (TTOP). Il est rare qu’une montée plaise à autant de gens, surtout quand c’est l’une des plus longues au Québec. Elle a été tracée avec brio, presque entièrement à la main, en respectant une pente raisonnable. Sur 3 km, ses 50 virages en épingle à cheveux vous tiendront en haleine, spécialement dans une section spectaculaire à flanc de montagne, où les courbes ont été élargies par des trottoirs en bois suspendus.
Arrivé à la fin de la TTOP, il reste encore 2 km de montée vers le sommet, où un choix se posera entre la Lager, une piste double diamant vieille école très pentue, réservée aux experts, et la piste intermédiaire Lug-Tread, qu’on enchaîne avec la renommée Growler, pour un bel aperçu du terrain typique de cette montagne : sections fluides entrecoupées de passages sur des dalles de roche aux nettes cassures.
Pour jouir encore davantage de ces fameuses slabs de roche, il faut essayer Boneshaker. C’est la piste la plus populaire ici, au point qu’elle s’est retrouvée dans le palmarès des dix sentiers préférés des usagers de l’application Trailforks en 2023… à l’échelle mondiale ! Cotée double noire, Boneshaker doit être abordée avec prudence. Sa voisine Maibock est une coche plus difficile encore. Pensez à la Wolverine des Sentiers du moulin, à Lac-Beauport, mais sans option de contournement ! Vous aurez l’impression d’avoir été téléporté à Squamish, en Colombie-Britannique.
L’ambiance décontractée sur le site évoque d’ailleurs celle de l’Ouest canadien. Après leur journée de vélo, les cyclistes se baignent dans le lac. Ils campent librement sur le stationnement, sans services. Le développement et l’entretien des sentiers sont assurés par l’équipe de Vélo MSM, qui abat un boulot incroyable. Le centre de ski ouvrant ponctuellement sa remontée mécanique, tenez-vous à l’affût. Mais n’attendez pas trop avant de planifier votre prochaine visite…