
L’arrivée sur Saint-Fabien est spectaculaire, et en plus on peut faire une pause à la plage du village. © Patric Nadeau
Au cinéma, les films se regardent mieux des sièges les plus hauts. Idem pour le fleuve Saint-Laurent : à se décoller le nez de celui-ci, on remarque davantage son envergure.
En quittant Rimouski à l’occasion de ce trajet de 75 km, on s’éloigne de la mer, comme on appelle ici le fleuve, pour grimper dans les terres. La bien nommée route du Bel-Air se transforme bientôt en 4e Rang Est, en direction de la localité de Saint-Valérien. Les chemins situés en hauteur sont tout en jolis vallons. Ils offrent une vue plongeante sur le large cours d’eau bleu et les escarpements de la Côte-Nord, sur l’autre berge. Ajoutons qu’on n’y trouve qu’une infime fraction de la circulation de la route qui longe la rive.
Sur le 4e Rang, bordé de champs et de fermes, l’asphalte rappellera parfois les courtepointes de nos arrière-grands-mères, ce qui ne surprendra pas outre mesure le cycliste qui s’est déjà promené au Québec. En virant à droite sur la route de Ladrière, on prend de la vitesse en direction nord. Il faut toutefois se modérer un peu, quand même, car ça tourne passablement serré juste avant Saint-Fabien.
Les rangs du Bas-Saint-Laurent sont de superbes chemins en poussière de roche.
Si vous êtes tombé sur une des quelques journées les plus chaudes de l’été, accédez à la plage de Saint-Fabien à partir de la halte municipale. Ne perdez cependant pas trop de temps avant d’entamer la huitaine de kilomètres en gravier du sentier La Coulée-à-Blanchette qui vous feront traverser l’un des plus beaux paysages du pays : le parc national du Bic. Au détour d’une dense forêt parsemée de pancartes explicatives, vous apercevrez de vieux bâtiments conservés et de pittoresques baies.
C’est un bon accotement de la route 132 qui ramène vers Rimouski. En entrant dans la plus grande ville du Bas-Saint-Laurent, un petit virage à gauche permet de terminer le parcours par une brève section boisée de la Route verte, que j’adore. Après un tournant, les arbres s’écarteront devant vous, vos narines s’empliront d’air salé. Vous aurez sous les yeux, à votre gauche, la ville et le fleuve – que dis-je, la mer ! –, et certainement l’envie de recommencer une autre boucle le lendemain.